BANYULS-SUR-MER (PYRENEES-ORIENTALES). C’est dans un appartement situé
au rez-de-chaussée de cet HLM que vivait le couple avec ses huits enfants. Photo masquée de Yassin, 16 ans.
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Pendant sept ans, la famille Yahi a vécu repliée sur elle-même avec ses huit enfants dans un appartement HLM de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Depuis la mise en examen mardi et l’incarcération des parents pour privation d’aliments et de soins ainsi que violences sur mineurs, de multiples questions se posent pour tenter de comprendre comment le martyre des enfants a pu durer si longtemps, alors qu’un signalement avait déjà été fait.
Seules les trois plus jeunes filles de 7, 8 et 9 ans, étaient scolarisées. Les trois aînées, voilées, suivaient l’enseignement à distance, depuis que l’Education nationale avait refusé de les scolariser avec leur couvre-chef.
Parmi elles, les deux âgées de 14 et 15 ans, pesaient 22 kg. Elles apprenaient le Coran, pratiquaient la prière et les ablutions selon les directives de leur père, 49 ans, un « illuminé », marchand ambulant de produits "bio", d’origine marocaine, fervent pratiquant musulman. Avec son épouse d’origine slave et convertie en 2000, ils entendaient éduquer leurs enfants dans la purification par l’amaigrissement et l’isolement social.
« Le père avait un comportement sectaire. C’est lui qui réglait tous les détails de la vie quotidienne dans l’appartement. Les enfants ne pouvaient pas sortir et les repas étaient peu nombreux. Ce week-end, les enfants ont donné le sentiment d’être affamés », raconte Jean-Pierre Dreno, le procureur de la République de Perpignan. En garde à vue, le père a indiqué, qu’outre le besoin de purification, c’est aussi l’absence de perception du RMI qui l’empêchait de nourrir correctement ses huit enfants. Or, le couple percevait chaque mois 1 931 € (allocations familiales, APL…) plus ses propres revenus de travailleur indépendant, soit environ 400 €.
Cette vie discrète dans un appartement en rez-de-chaussée sans chauffage et sans meubles, a fini par éclater au grand jour, lorsque Yassin, 16 ans, 1,65 m pour 32 kg s’est enfui. Il avait volé du sucre et avait été frappé à coups de bâton par sa mère, Brigitte, 48 ans, totalement sous la dépendance psychologique de son mari. Lorsque l’enfant a été vu fouillant dans les poubelles, il avait la tête en sang. Comment le calvaire des enfants est-il passé inaperçu, aussi bien à l’école qu’au centre aéré, où les enfants arrivaient avec de nombreuses épaisseurs de vêtements et braconnaient les goûters des petits copains ? « Parfois, Yassin présentait des bleus sur les jambes. Mais comme il faisait le sauvage à la récréation, on pouvait penser que c’était le résultat de bagarres », ajoute Dellia, 16 ans, une ancienne camarade de classe du garçon.
Au printemps 2004 pourtant, une enquête sociale avait été ouverte sur signalement d’un enseignant de l’école de Banyuls. « Les enfants paraissaient paumés, mais l’assistante sociale n’a jamais pu faire son travail. Elle a été éconduite. Le dossier a suivi chez le procureur, puis chez le juge pour enfants », raconte le docteur Isabelle Lemoine, de la Direction de la solidarité départementale. Faute d’éléments jugés suffisants, le dossier judiciaire avait alors été refermé début 2005. « Les parents ont mis en place un système d’écran de fumée », justifie aujourd’hui Roland Giraud, le directeur adjoint de la solidarité départementale. « Cette famille vivait en autarcie », a expliqué aussi le procureur. Trois des enfants, les plus maigres, étaient toujours hospitalisés hier. Les cinq autres ont, eux, été placés en foyer.
Le Parisien - 16 avril 2009
Commentaires
Ce que je trouve de très suspect, ce sont les arguments du procureur.
«Le père avait un comportement sectaire» : que signifie cette phrase ? Ne pas donner à manger à ses enfants, c’est un comportement sectaire ? Régulièrement les merdiats dénoncent les sectes, mais jamais encore les comportements sectaires. Mais ça ne saurait tarder. Bientôt on va nous expliquer quand et comment on doit mettre le petit doigt sur la couture du pantalon !
Cette famille vivait en autarcie.
Avec 1 800 € d'allocs par mois ?
Le jour où ce sera vraiment l'autarcie, bonjour les dégâts.
Beaucoup de familles françaises aimeraient avoir 1931 euros de revenus nets par mois, et encore défiscalisés ! Y’a bon la France ! Ce n’est pas pour rien que les immigrés accourent chez nous !
C'est pas des musulmans! C'est des illuminés...
Forcément, le bio, c'est cher...
Da Brigit, frappez, Brigit!
Une situation ordinaire, chez des musulmans déracinés...