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Ainsi finissent les Blancs afrikaners qui n'ont pas vu venir le danger...

Blancs pauvres à Pretoria.jpg
(Cliquez sur la photo pour la voir en totalité)

Ils sont une petite centaine à vivre dans un bidonville à quelques kilomètres de Pretoria. Ils sont tous Blancs et rendent responsable de leur malheur le programme gouvernemental conçu pour favoriser l'emploi des Noirs après des années d'apartheid.

C'est une route poussiéreuse qui semble ne devoir mener nulle part. Elle file, à peine visible derrière une station-service miteuse, à une trentaine de kilomètres de Pretoria, la capitale de l'Afrique du Sud. Au bout on trouve un «sonkinhoekie», qui signifie le «coin ensoleillé» en afrikaner.

Il n'y a de poétique que le nom dans cet ensemble de cabanes de bois branlantes, de vieux bancs sales et de linge très fatigué qui sèche en plein vent. Le «coin ensoleillé» n'est autre qu'un de ces bidonvilles qui constellent l'Afrique du Sud. L'étrangeté des lieux est ailleurs. Dans la couleur de peau des 75 habitants : blanche. «Ici, les Noirs et les Blancs n'ont en commun que d'être la cible des criminels», sourit Hans, le maître des lieux. Ses mains racontent son amour pour le travail manuel.

 

L'histoire de Hans est identique ou presque à celle des autres habitants. «J'ai perdu mon boulot de maçon il y a 4 ans. Ils ont dit que j'étais trop vieux.» En quelques mois, l'ouvrier a tout perdu avant de se retrouver à la rue. Comme ses camarades, pourtant, Hans ne rejette pas la faute sur la crise économique mais sur l'«Affirmative action», ce programme gouvernemental conçu pour favoriser l'emploi des Noirs après des décennies d'apartheid. «Ils m'ont chassé de mon travail pour mettre un Noir à ma place, assure Hans. Maintenant, je ne peux que faire la manche, mais je ne le veux pas. Alors j'attends que les Églises me donnent quelque chose pour survivre.»

La misère a gagné la prospère communauté blanche d'Afrique du Sud comme une maladie honteuse. «C'est une misère cachée», affirme Dirk Hermann, le directeur de Solidarity. Selon ce syndicat de mineurs, près de 400 000 des 4,2 millions de Blancs que compte le pays seraient pauvres. Dirk Hermann se défend de tout racisme. «Les Noirs restent massivement plus touchés que les Blancs.» Il ne nie pas la crise économique qui ravage le pays. De fait, selon une étude de l'Institute For Race Relation, la population vivant avec moins d'un dollar par jour est passée de 1,9 million en 1996 à 4,2 millions en 2005. Pourtant le syndicaliste Dirk, comme Hans, n'en démord pas : l'Affirmative Action est le grand responsable du malheur des Blancs.

Le docteur Dawie Theron, qui se consacre aux plus démunis, sourit de ces attaques. «Le pays nous rend la monnaie de notre pièce. Pendant plus de cent ans, les postes dans les usines, les administrations, la police ou l'armée étaient réservés aux Afrikaners. Même les Blancs d'origine anglaise étaient rejetés», rappelle-t-il. L'effondrement du régime de l'apartheid a mis fin à cette préférence tout comme aux confortables programmes sociaux qui venaient en aide à la communauté. Les membres les plus faibles, souvent Afrikaners et illettrés, ont alors sombré, s'enfonçant dans une rancœur sans fin et de moins en moins cachée.

Dans une banlieue de Pretoria, Sharan de Lange accueille dans son asile 120 de ces exclus. Derrière sa maison, elle a construit au fil des ans de petits logements où s'entassent vieillards et paysans à la dérive. De ses yeux bleu vif, la vieille dame couve chacun de ses pensionnaires. Le lieu a été baptisé Oncle Ben's Den. Le nom ne doit sans doute rien au hasard.

Ici aucun Noir n'est autorisé à passer la porte. «Tous les malheurs qui arrivent dans le pays sont la faute des Noirs, martèle-t-elle sans la moindre gêne. Autrefois, tout le monde allait à l'école, avait des logements, un travail. Maintenant les Blancs sont chassés. Nous sommes victimes d'une ségrégation sauvage.» Elle balaie sèchement les remarques interloquées de ses visiteurs. «Vous ne pouvez pas comprendre, vous n'êtes pas d'ici.»

Le Figaro 21 avril 2009

 

Commentaires

  • C’est sans rapport. Pour ceux que cela intéresse et qui ont le privilège de recevoir la TNT, je signale que la chaîne de télévision NT1 passe ce soir à 20h35 un documentaire intéressant sur la famille Obama.
    PS : Gaëlle, vous pouvez censurer !

  • comme à la réunion les petits blancs partis se réfugier dans les montagnes.

  • Ce sont ces afrikaners qui ont peuplé et construit ce pays qui était désert auparavant !

    A Mélanie : et déjà beaucoup de blancs (métropolitains ou autres) ont fui Mayotte. Certains se sont réinstallés à la Réunion. Pour combien de temps ? Si tous les blancs s’en vont, c’est l’effondrement total de ces pays dans un proche avenir !

  • Chère Gaëlle,

    Connaissez-vous le livre que vient de publier Pierre-Olivier Sabalot, "Verwoerd, le prophète assassiné", première biographie en français consacrée à ce grand Premier ministre sud-africain ?

    Sinon, voici les références:
    Pierre-Olivier Sabalot "Verwoerd, le prophète assassiné", Editions du Camas, Marseille, 2009, 226 p, ISBN 978-2-7466-0477-3

  • @ Klaas Malan: je ne connaissais pas l'existence de ce livre. Où peut-on le commander? Je n'ai pas l'adresse des Editions du Camas. Si vous pouviez nous la donner, merci!

  • chère Gaëlle,

    vous pouvez vous renseigner ou passer commande directement auprès des Editions du Camas:

    editionsducamas@hotmail.fr

  • @ Klaas Malan: merci pour ce lien. Je vais me renseigner pour le commander.

    Amicalement

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