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Auschwitz - message trouvé dans une bouteille: pour l'ancien déporté, c'est une énigme

Alber Veissid matricule.jpg
Albert Veissid, 84 ans, chez lui à Allauch, près de Marseille
Albert Veissid message bouteille cassée.jpg
Le message et les débris de la bouteille - on peut lire "Veissid Albert  à Lyon (Français)" au bas du document
(Cliquez sur les photos pour les voir en totalité)

"Cette bouteille m'a un peu traumatisé, c'est une énigme": Albert Veissid, déporté juif français à Auschwitz-Birkenau, aimerait comprendre pourquoi son nom figure dans un message caché dans une bouteille retrouvée récemment sur les lieux du camp allemand en Pologne.

"C'est incroyable. Moi je me souviens de tout dans le camp, de A à Z, et en vous parlant, j'ai les images devant les yeux. Mais cette histoire de bouteille, c'est une énigme. La plus grande surprise de ma vie", confie cet ancien marchand forain de 84 ans, cheveux blancs et toujours alerte.

C'est sa petite-fille qui l'a prévenu de la découverte. Depuis, le téléphone n'arrête pas de sonner dans sa maison d'Allauch, sur les hauteurs de Marseille.

"Je n'aime pas témoigner sur cette période. Beaucoup vont dans les écoles, moi je ne l'ai jamais fait", explique-t-il, même s'il est retourné dans le camp avec l'Association fonds mémoire d'Auschwitz.

"Mais comme cette histoire m'intrigue, là, je joue le jeu. C'est une révolution pour moi", poursuit-il, glissant dans un sourire qu'on en fait "peut-être beaucoup pour une bouteille".

Albert Veissid, né en 1924 à Constantinople (Istanbul), arrive à Lyon à huit mois. Vendeur dans un magasin de confection et musicien, il est arrêté en juillet 1943 et transporté à la prison Saint-Jean, puis au Fort de Chapoly.

En septembre, il est transféré au Camp Malaval à Marseille puis dans une carrière de Miramas dont il a gardé sa fiche de "travailleur étranger". En février 1944, il est envoyé à Drancy puis déporté à Auschwitz le 30 mai.

Sous le matricule 12063, il se déclare maçon, sur le conseil d'un ami, et travaille à la consolidation d'un bunker.

"C'est là, raconte-t-il, que je pense avoir fait la connaissance de ces Polonais chrétiens qui travaillaient en haut" et dont les six noms figurent aux côtés du sien dans la bouteille.

"C'est vrai que je leur ai rendu des services: en haut, c'était le ravitaillement et souvent ils volaient des seaux de marmelade que je cachais en bas. Peut-être que par remerciement, ils ont mis mon nom dans la bouteille".

"J'ai sympathisé avec eux, mais très peu. Par contre, grâce à eux, j'avais beaucoup de soupe pour moi et mon camarade, parce qu'ils avaient beaucoup à manger. C'était une soupe bien épaisse, j'en mangeais le maximum et le restant je le donnais aux déportés qui passaient", poursuit-il.

M. Veissid intègre ensuite l'orchestre du camp.

A l'évacuation d'Auschwitz en janvier 1945, il entame une longue marche à travers l'Allemagne et rejoint enfin la France où sa famille peine à le reconnaître.

"J'étais un squelette. Une semaine de plus, je ne revenais pas", confie-t-il. Après trois années de sanatorium, Albert travaille comme musicien puis se marie et devient marchand dans les années 1950.

AFP. 28/04/09

Une partie du message est écrite en polonais et une autre en français.

Commentaires

  • Déslé, mais je ne sais dans quel article mettre ce lien, au sujet du procès d'Ilan Halimi.
    Récit d'une histoire bien plus horrible, prise dans les commentateurs, sur fds.com.
    http://www.laprovence.com/articles/2009/04/28/801470-France.php

  • http://www.dailymotion.com/video/x8zcg5_historique-du-rejets-des-juifs_news
    c'est ahurissant

  • Merci à Arauris de nous signaler cet article qui nous donne mal au cœur tant les meurtres qu’il décrit sont horribles.
    Mais on découvre à cette occasion un ignoble individu : Sammy Ghozlan qui en profite pour insulter la France et les Français, chrétiens de préférence en comparant ces horreurs à l’affaire Dreyfus :
    «ce meurtre s'inscrira dans la mémoire collective comme l'affaire Dreyfus » écrit-il. Il n’y a pas de mots pour qualifier une telle accusation, car on ne voit aucun rapport entre ce meurtre et cette affaire. Faut-il lui rappeler qu’il n’y eut point de meurtre dans l’affaire Dreyfus et que les enquêteurs pensaient sincèrement, à tort ou à raison, que Dreyfus étaient coupable de trahison. On ne va pas refaire l’affaire Dreyfus ici (je me demande si cela est possible aujourd’hui car maintenant il y a des lois qui interdisent de dire certaines vérités), mais Dreyfus était alsacien et conservait des intérêts en Alsace alors que l’Alsace était occupée par l’Allemagne à l’époque.

  • Merci à Mélanie pour cette vidéo ; à mon avis celui qui l’a faite devait bégayer : il se répète sans cesse. J’ai ainsi compter 15 expulsions de France et une trentaine d’Allemagne !

  • Gaelle
    J'imagine qu'il existe une sens caché à cet article.

  • Oui, chère Catherine, vous avez raison. Mais le sens n'est pas caché, mais évident! Relisez-le attentivement et vous vous poserez les mêmes questions que moi. Je pensais que certains détails sauteraient aux yeux.

    Merci pour votre commentaire!


    On connaît suffisamment, je crois, les abominations dignes de singes sanguinaires du "gang des barbares": les medias en ont abondamment parlé, avec toutes les précisions. Je pense qu'il est guère utile de s'appesantir davantage, et j'espère que ces êtres (26 complices du "cerveau"...) seront lourdement condamnés pour leurs actes qui ne sont pas "antisémites" au sens habituel. Ils voulaient de l'argent, une rançon. il leur faudrait un échafaud.

    Je ne veux pas transformer ce blog en musée des horreurs! Entrée permanente!

    Ce blog a une ligne politique française et nationale, et tous les articles que je mets sont en rapport avec cette ligne.

    Il faut sortir du "constat" pour aller vers une réflexion d'ensemble, pour prendre du recul par rapport à l'événementiel qui obnubile. C'est une démarche importante, me semble-t-il.

    Amitiés

  • Moi, le seul début de réflexion que je me fais est que les maçons polonais sont doués en français et ont le sens de l'histoire. Ca me rappelle ces pseudo-capsules temporelles que certains lycées enfouissent sur leur campus et destinés à être déterrés des décennies plus tard en guise de témoignage d'une époque.

  • "des seaux de marmelade" , "une soupe bien épaisse "l'orchestre du camp," c'est du Rassinier!

  • Enfin... merci, cher abbé!

  • Ouh, terrible la photo ! C'est fou ce que Sting a changé en plus de vingt cinq ans après "Message in a bottle" ;o)

  • Gaelle
    Difficile d'avoir une idée précise, lorsqu'on ne connait pas les éléments de l'affaire , surtout le contenu du message de la bouteille.
    Comme le dit l'abbé, les prisonniers semblaient bien nourris.
    Une anomalie de prime abord concernant cet homme: il déclare avoir mangé à sa faim mais être revenu à l'état de squelette; il est possible cependant qu'après avoir été affecté à l'orchestre du camp, la quantité de nourriture ait fortement diminué et même qu'à la fin, le camp ne disposait plus de nourriture.
    J'avais pensé , au vu des éléménts de l'article que cet homme pouvait mentir pour 2 raisosns possibles :
    -usurpation d'identité.
    -souci de ne pas remettre en péril la thèse officielle (séparation des populations juives et non juives pour le motif également officiel).

  • Eh bien, je ne ferais pas un historien. Des squelettes qui s'empiffrent de soupe et de marmelade. Je n'avais même pas vu le hic. Il faut dire qu'on m'en a tellement racontés des événements incroyables sur ce sujet...

  • ach gross mystère !

  • Plus courageux que moi voyageur, je pensais la même chose que vous pour la description des repas mais je n'ai pas osé le dire.
    Saurons un jour l'exacte vérité sur la maigreur des prisonniers, mauvaise nourriture, nourriture insuffisante, ou maladie ?

  • On connaît plein d’exemples de camps allemands où il y avait des orchestres. Un exemple célèbre est celui de Görlitz où était détenu Olivier Messiaen : il composa son célèbre « quatuor pour la fin du temps ». Il le créa dans ce camp avec d’autres musiciens qui y étaient détenus.

  • Il ne m'a pas fallu grand courage pour trouver le roi un peu dévêtu, Mélanie. Si on me fait un procès pour ça, je ferai en sorte qu'il soit exemplaire des limites dramatiques qu'a atteint la "liberté" d'expression en France aujourd'hui. En attendant, je dors tranquille.

  • "J'avais pensé , au vu des éléments de l'article que cet homme pouvait mentir pour 2 raisons possibles"
    précision : cet homme peut mentir quand il déclare qu'il ne comprend pas pourquoi son nom apparait sur le message.

  • Chère Catherine, il n'y avait rien d'autre comme message dans cette bouteille, que ces noms, dont celui d'Albert Veissid. L'étrange est que le début est en polonais et la suite en français. Lisez bien la Note jusqu'au bout.

    Il est revenu en France "comme un squelette" parce qu'il est revenu à pied d'Auschwitz, et qu'il n'y avait plus de ravitaillement alors en Allemagne en 1945.
    Le même genre de récit m'a été fait par un soldat français corse, prisonnier de guerre, qui s'était évadé en pleine débâcle. Il déterrait des pommes de terre et les mangeait crues, ce qui le rendait malade, forcément. Il ne trouvait aucun ravitaillement, juste un peu de pain que lui donnaient des paysans compatissants. A son arrivée à Paris, il était méconnaissable, maigre à faire peur, disait-il.

    Le numéro matricule correspond bien à celui du "message", qui n'est une petite liste des noms de ceux qui ont travaillé à ce bunker.

    Veissid pense que ces Polonais chrétiens ont ajouté son nom (en bon français, ce qui est donc curieux!) par gentillesse et par reconnaissance puisqu'il planquait des seaux de confiture pour eux.

    Mais je le crois parfaitement honnête car il n'en "rajoute" pas! Il dit ce qu'il a vu: un camp de déportés qui travaillaient, et qui étaient bien nourris. Juifs et chrétiens semblent avoir été mélangés.

    Je trouve ce témoignage très intéressant parce que simple et crédible, et donnant à penser sur ce qu'il se passait en 44-45 à Auschwitz-Birkenau.

    Mais ce message demeure une énigme pour lui, non pas tant que son nom et matricule y soient portés, mais qu'il existe et qu'on le retrouve seulement aujourd'hui. Démolit-on ce bunker, cette construction, actuellement et pourquoi? On a retrouvé cette bouteille prise dans la maçonnerie.

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