Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30 avril 1863: la Légion étrangère résiste à Camerone

Danjiou main en bois articulée.jpg
Main en bois articulée du capitaine Danjou
Memorial_CameroneXL au Mexique.jpg
Mémorial de Camerone au Mexique
Camerone_Danjou.jpg
Le capitaine Jean Danjou, né le 15 avril 1828 à Chalabre (Aude), mort à Camerone à l'âge de 35 ans
Créée en 1831 par Louis-Philippe, la Légion étrangère a pris part à tous les combats menés par la France, elle a participé à la constitution de l'Empire français.
Dans la mystique de ce corps d'élite, un fait d'armes, symbolise son héroïsme et son sens du devoir, Camerone.
L'expédition mexicaine
Le combat de Camerone est un épisode de l'expédition du Mexique, décidée par Napoléon III en 1861, en pleine guerre de Sécession américaine, pour contrer l'expansion des États-Unis et leur domination sur tout le continent américain, l'Empereur estimant alors qu'ils menaçaient les intérêts européens, et français particulièrement. Il s'agissait « de marcher sur Mexico, d'y planter hardiment notre drapeau » pour y établir une monarchie, proposée à l'archiduc Maximilien, frère de l'empereur d'Autriche, et acceptée par lui après une longue hésitation.
Le port de Vera Cruz, dans le golfe du Mexique, et la ville fortifiée de Puebla, protègent alors la route de Mexico. Au début de 1863, le régiment de Légion envoyé au Mexique en renfort des troupes françaises qui s'y trouvent déjà depuis deux ans, reçoit comme mission d'assurer la sécurité des convois de ravitaillement des unités qui assiégent la place.

Intervention de la Légion étrangère
Il s'agit d'une compagnie du 2e régiment étranger commandé par le colonel Jeanningros, basé à Sidi-bel-Abbès en Oranie. Embarqués sur le "Saint-Louis" les légionnaires arrivent dans le port de Veracruz le 26 mai 1863. Les hommes de Jeanningros ont mission de surveiller une partie de la route de Veracruz à Cordoba, le tronçon des « Terres chaudes», Tegeria-Chiquihuite.

Le 29 avril 1863, Jeanningros apprend qu'un gros convoi emportant trois millions en numéraires, du matériel de siège et des munitions est en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant-major, le décide à envoyer au-devant du convoi une compagnie. Le 30 avril, le colonel Jeanningros demande à la compagnie du capitaine Danjou de faire une reconnaissance près de Palo Verde, à une dizaine de kilomètres de Camerone. A ce moment, l'ennemi se montre, le combat s'engage.

Camerone
Arrivé à la hauteur de l'auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d'un mur de 3 mètres de haut, il décide de s'y retrancher pour fixer l'ennemi.

Le capitaine Danjou répond ainsi au militaire mexicain le sommant de se rendre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jure de se défendre jusqu'à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment.

Ses soixante hommes résistent à deux mille Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.

A midi, le capitaine Danjou est tué d'une balle en pleine poitrine. Vient le tour du sous-lieutenant Vilain deux heures plus tard qui tombe frappé d'une balle au front. A ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l'auberge.
Les légionnaires persévèrent, nombre d'entre eux sont tués, si bien qu'à 5 heures, il ne reste que 12 hommes autour du sous-lieutenant Maudet.

Les Mexicains vont donner l'assaut général par les brèches qu'ils ont réussi à ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adresse une dernière sommation au sous-lieutenant Maudet.
La bataille terminée, il ne reste que six hommes : le sous-lieutenant Maudet, le caporal Maine, les légionnaires Katau, Wensel, Constantin, Léonhart. Chacun d'eux cependant garde encore une cartouche, et, dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent frappés à mort ; Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve; il leur crie : « Rendez-vous! » - « Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes. « On ne refuse rien à des hommes comme vous! » répond l'officier ...

Les soixante hommes du capitaine Danjou auront tué 300 soldats mexicains et blessé autant.
Reconnaissance
L'empereur Napoléon III décide que le nom de Camerone sera inscrit sur le drapeau du Régiment Étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet, seront gravés en lettres d'or sur les murs des Invalides à Paris.

Un monument est élevé en 1892 sur l'emplacement du combat. Il porte l'inscription :
" ILS FURENT ICI MOINS DE SOIXANTE OPPOSÉS A TOUTE UNE ARMÉE
SA MASSE LES ÉCRASA
LA VIE PLUTÔT QUE LE COURAGE
ABANDONNA CES SOLDATS FRANÇAIS
LE 30 AVRIL 1863 A LEUR MÉMOIRE LA PATRIE ÉLEVA CE MONUMENT "

Chaque 30 avril, fête de la Légion, date anniversaire de Camerone, a lieu une cérémonie militaire à Aubagne, au cours de laquelle est lu, devant le front des troupes, le récit de Camerone, dans chaque unité de Légion, où qu'elle se trouve, et quelles que soient les circonstances.
A cette occasion, un légionnaire porte sur un coussin la main de bois. Il remonte la voie sacrée qui conduit au monument aux morts rapporté morceau par morceau de Sidi-bel-Abbès.
"La main du capitaine Danjou"
Après le combat, la colonne de secours du colonel Jeanningros ne retrouve que des corps dépouillés. On cherche en vain la main articulée que le capitaine Danjou, dix ans plus tôt, en Algérie, s'était fait fabriquer à la suite d'un accident d'arme à feu. La prothèse est retrouvée
le 20 juillet 1865 par le lieutenant autrichien Grüber chez le propriétaire français d'un ranch des environs de Tesuitlan ; il l'achète pour 50 piastres.
Elle est actuellement au musée d'Aubagne.

 Chemins de mémoire

 

Commentaires

  • Merci chère Gaëlle pour cette belle leçon d’histoire que nos dirigeants politiques veulent à tout prix nous faire oublier pour lui substituer une histoire imaginaire, complètement fausse et qui n’est qu’un crachat sur la France et les Français !

  • ça fait longtemps que les médias ne parlent plus de Camerone !

  • Il y a une belle chanson de Jean-Pax Méfret sur Camerone :

    http://www.youtube.com/watch?gl=FR&hl=fr&v=m9DKxDgyH5g&feature=related

  • Merci, cher abad!

    Camerone est le symbole de l'honneur militaire, de la "vertu militaire".

    N'oublions pas nos soldats actuellement présents "pour la France" (pour les USA, pour l'Otan, pour le mondialisme-sioniste, en fait) en Afghanistan. Ils sont bien loin et bien seuls.

    Mon grand-père maternel, né à Mutzig dans une famille de militaires, avait choisi la Légion étrangère. Je pense qu'il devait célèbrer la mémoire de Camerone, celle du capitaine Danjou, de Maudet, et tous ces braves. Les Mexicains leur rendent hommage eux aussi. Le Mémorial que j'ai mis en photo se trouve au Mexique, comme je l'indique.

    Mais il est tout à fait "normal", actuellement, qu'on ne parle plus de Camerone, comme le souligne Paul-Emic.

  • Dans l'uniforme des marins de la royale il y a un petit cordon noir qu'ils portent autour du cou. c'est en hommage à Camerone.

  • Moi, je suis tout en émois devant un troll.

  • en dehors de vous même anonyme je ne trouve pas de troll

  • J'ai pensé à un mien parent légionnaire. Je gage qui la dû bien boire ce soir là, mais comme j'en plaisante, il me rétorque être fier de savoir se tenir.

  • @anonyme: je ne pense pas que vous soyez un troll, mais vous êtes trop sibyllin!

  • @ anonyme: pensez-vous qu'un troll ait pris le pseudonyme de "voyageur" - qui n'est pas un troll du tout! - pour son commentaire sur le parent légionnaire?

    Ou bien pensez-vous au chef de l'Etat?

  • Alors c'est moi qui suis visé...
    je pourrais donner de plsu amples informations, mais sur un forum public, vous penez bien que je ne le ferai pas. J'en dis déjà beaucoup.

  • Oui, bien que d'autres puissent revendiquer le titre.

  • Rien compris à cet anonyme de troll !

  • Eh bien moi non plus, à vrai dire.

  • Moi non plus, je ne comprends pas ce que veut signifier ANONYME... quel troll veut-il me signaler sur le blog?

  • Anonyme c'est venu comme des cheveux sur la soupe pour cet article votre histoire de troll.
    Dites vous bien que partout vous aurez des trolls vous pourrez même avoir des sites ou des blogs qui sont des trolls.

  • @ mélanie
    le "petit cordon noir" c'est une cravate et c'est plutôt en souvenir de Trafalgar qui les concerne bien plus que Camerone

  • je suis certaine que ce n'est pas pour trafalgar.
    Du temps de la SERP il y avait des cassettes de chants militaires et dans certaines on trouvait l'explication de tel ou tel détail de l'uniforme.
    J'ai malheureusement donné cette cassette. Mais je vais me réinformer près des marins familiaux.

  • En vérité ni l'un ni l'autre

    "La période révolutionnaire apportera beaucoup, bien que les crédits en la matière aient été toujours inexistants. Le matelot "sans culotte" était habillé d'une veste courte de couleur foncée, d'un pantalon blanc strié de bleu et d'un gilet rouge. Sous la veste une chemise à grand col ouvert laissant apparaître une cravate noire. On a beaucoup épilogué quant à la couleur de la cravate, signe de deuil après Trafalgar. En fait les marins la portaient ainsi bien avant cette tragique bataille, ainsi que leurs antagonistes britanniques.
    La cravate noire est officiellement apparue à l'article VII de l'arrêté du 15 floréal de l'an XII (5 mai 1804), relatif aux vêtements que porteront les marins composant les équipages des bâtiments de la République : "Les Officiers-mariniers, matelots, novices et mousses auront tous veste et pantalon bleu, le bouton de corne timbré également d'une ancre croisée de deux sabres, gilet rouge, chapeau rond (orné d'une ancre de métal et d'un ruban flottant) et une cravate noire". Cette cravate noire fut remplacée à la fin de l'année 1835 par un "mouchoir-cravate en coton rouge", mais rétablie l'année suivante par l'ordonnance du 11 octobre 1836 qui prévoit simultanément une cravate noire et une cravate en coton rouge qui disparut très vite. Le service de la documentation du musée de la Marine note que la cravate noire existe d'ailleurs dans la plupart des marines étrangères et n'a aucune signification particulière. Voici une légende qui s'effondre !

    http://a.c.o.ma.r.free.fr/histo_uniforme_marin.htm

    Et pourtant après 27 ans de marine j'étais persuadé que c'était Trafalgar.

  • merci Paul Emic. Les légendes sont souvent plus agréables que la réaliaté. la votre comme la mienne était plaisante. Je vais tout de même demander à mes marins familiaux ce qu'ils en savent des fois qu'il y aurait une autre version légendaire ou pas. Mon mari lui, n'a aucun souvenir en la matière.

  • @Paul-Emic: je pensais aussi que c'était en souvenir de Trafalgar...

    Merci pour tout ce que tu nous apprends.

  • Je vais pouvoir briller e nsociété grâce à Paul-Emic et Gaëlle. Merci ! ;)

  • Je vais pouvoir briller en société grâce à Paul-Emic et Gaëlle. Merci ! ;)

  • ;)

Les commentaires sont fermés.