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L'Arctique, dernière destination à la mode!

Arctique touristes cherchant à voir un ours polaire.jpg
Près du village de Ny-Aalesund en Norvège, des touristes cherchent à voir un ours polaire (26 avril 2009)
(Cliquez sur la photo)
Davantage que les ours blancs ou les blizzards, les touristes débarqués en masse par de gros navires polluants représentent la bête noire des scientifiques de l'Arctique, pourtant tributaires de cette manne pour pouvoir effectuer leurs travaux.
A Ny-Aalesund, communauté isolée de chercheurs sur l'archipel norvégien du Svalbard (Spitzberg), les termes de l'équation sont connus mais, même pour de brillants cerveaux, la solution idoine semble difficile à trouver.

"Plus de touristes, c'est plus d'argent mais aussi plus de pollution", explique Bendik Eithun Halgunset, conseiller scientifique de Kings Bay, la société qui gère le site, minuscule empreinte humaine posée entre fjord et montagnes.

Certains jours d'été, il arrive qu'entre 2.000 et 3.000 visiteurs, appareils photo en bandoulière, envahissent pour quelques heures le paisible petit village où ne retentit généralement que le bruit des motoneiges.

De quoi déborder la modeste population de scientifiques qui atteint tout au plus 180 personnes.

"C'est un peu surréaliste. Tout d'un coup, il y a ici vingt fois plus de touristes que de chercheurs", confie Dorothea Schulze, une ingénieur allemande de l'Institut polaire norvégien.

Chaque arrivée de bateau s'accompagne d'un pic d'émissions de CO2 qui affolent les fines mesures atmosphériques réalisées à Ny-Aalesund. En une journée, les paquebots peuvent polluer davantage que la centrale au diesel, qui fournit le village en électricité, en un an.

"Les visiteurs eux-mêmes n'affectent pas directement les travaux scientifiques mais leurs navires polluent", témoigne Marcus Schumacher, directeur de l'institut de recherche franco-allemand Avipev, qui réalise notamment des études atmosphériques.

"Nos données sont plus difficiles à interpréter", ajoute-t-il.

Difficile aussi de garder un oeil sur ces hordes humaines strictement cantonnées dans l'enceinte du village en raison de la menace des ours polaires qui rôdent dans les parages, attirés par l'odeur des cadavres de phoques dont on nourrit les chiens.

La venue des touristes, souvent des retraités venus des Etats-Unis ou de pays européens, laisse parfois des souvenirs mémorables.

"Il est arrivé qu'ils nous donnent des pommes" croyant que le village est totalement coupé du reste du monde, explique M. Halgunset.

"Ou bien ils nourrissent les renards polaires (ce qui les habitue à l'homme, ndlr), ou ils touchent des équipements valant des millions de dollars ou ils ramassent et emportent avec eux des vestiges", ajoute-t-il.

A Ny-Aalesund, où tout le monde se connaît, on a perdu l'habitude de fermer les portes à clé. Ce qui n'est pas non plus sans poser problème.

"Nous avons des visiteurs qui entrent dans nos chambres et qui prennent des photos", précise M. Halgunset.

La manne touristique reste néanmoins indispensable, représentant une contribution de 4 à 5 millions sur un budget de fonctionnement annuel d'environ 37 millions de couronnes (4,3 millions d'euros), selon Kings Bay.

"Cela permet de limiter le coût de séjour des scientifiques", confirme M. Schumacher de l'Avipev.

Ne voulant pas apparaître comme des ermites dépensant l'argent des contribuables dans le secret des laboratoires, les chercheurs tiennent aussi à garder un lien avec le monde extérieur pour vulgariser leurs travaux.

"Une solution serait peut-être d'interdire les gros paquebots et de n'accepter que les petits navires embarquant des passagers moins nombreux mais plus avides d'apprendre", estime M. Halgunset.

"Mais le risque serait alors que les gros paquebots fassent escale dans d'autres endroits vulnérables du Svalbard où l'on n'aurait plus aucun contrôle sur eux", dit-il.

AFP. 11/05/09

Commentaires

  • Si l'on considère les choses froidement (sans jeu de mots), la décapitation et l'éviscération de deux ou trois touristes bedonnants par un ours polaire s'avèreraient un bienfait pour moins inutile qu'eux.

  • 1) C’est ce genre de tourisme qui détruit la banquise et non le prétendu réchauffement climatique de la planète.
    2) Le pic de co2 ne change rien à l’affaire, car ces mêmes touristes le produiraient.

  • Désolé, dans mon commentaire rpécedent, après 'le produiraient', ajouter 'ailleurs'.

  • Cher abad, j'avais rectifié de moi-même. Vous avez absolument raison: ce sont ces touristes de masse qui détruisent ici et là la banquise, qui la souillent, etc... et qui vont déranger ces malheureux ours qui sont chez eux! (oui, voyageur, ce serait horrible mais cela découragerait ces touristes qui ne respectent rien!) .
    On se moque bien de nous avec ce "réchauffement climatique"! Cela permet ce tourisme à la mode qui doit rapporter gros! Saint-Tropez est bien démodé, décidément!

  • Ces touristes vulgaires détruisent la nature et la beauté des paysages. Le tourisme de masse a déjà détruit de bien nombreux endroits dans le monde et en France, apportant bruit, vulgarité, grossiéreté et saleté !
    Qu'ils n'aillent pas voir de trop près les beaux ours ! Ils pourraient avoir des surprises !

  • Chère LENI, comme je vous donne raison! Je partage entièrement votre opinion!

    merci pour vos commentaires que j'aime beaucoup!

  • Il serait amusant de mettre nos fantaisies en images. Si l'un ou l'une d'entre vous sait dessiner...
    (un touriste à moitié croqué dépassant d'un ours et laissant échapper des regrets serait du plus bel effet)

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