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Autriche: les signes d'une radicalisation de l'extrême-droite s'accumulent

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D'un genre particulier, un slogan électoral du parti d'extrême droite autrichien FPÖ barrait un encart publié dimanche 17 mai par le tabloïd Kronen-Zeitung : "Le FPÖ met son veto à l'adhésion de la Turquie et d'Israël" à l'Union européenne. Le chancelier social-démocrate, Werner Faymann, a dénoncé cette rhétorique, et annoncé une "campagne d'information antifasciste" dans les écoles.

L'Autriche court-elle le risque d'une radicalisation ? Aux élections législatives de septembre 2008, le FPÖ et le BZÖ, les deux partis d'extrême droite, ont recueilli ensemble 37 % des suffrages chez les moins de 30 ans, contre 29 % pour l'ensemble des électeurs. Ces dernières semaines, plusieurs incidents imputables aux milieux néonazis ont impliqué des adolescents.

Samedi 9 mai, quatre jeunes néonazis perturbaient les cérémonies de commémoration du camp de concentration d'Ebensee, annexe du camp de Mauthausen profané par des inscriptions nazies en février. En avril, une classe venue se recueillir à Auschwitz était renvoyée chez elle en raison de propos antisémites proférés par certains élèves. Les statistiques confirment la tendance : le ministère de l'intérieur recense 831 actes à caractère néonazi en 2008, presque deux fois plus qu'en 2006.

BANALISATION

Pour le président de la communauté juive, Ariel Muzikant, le climat politique autrichien contribue à la banalisation de l'extrême droite. La frontière entre l'expression d'un populisme de droite et un extrémisme à relents encore plus nauséabonds est devenue floue. Jörg Haider avait exploité cette ambiguïté pour rénover un ancien parti d'extrême droite et séduire l'électorat déçu des deux grands partis, chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates. "La ligne dominante sous Haider était un populisme de droite endossé par des cadres issus de l'extrême droite", analyse Helmut Kramer, professeur à l'université de Vienne. Le troisième président du Parlement et député FPÖ, Martin Graf, est membre d'une "Burschenschaft" (cercle d'anciens étudiants nostalgiques du pangermanisme) répertoriée parmi les mouvements d'extrême droite.

En 2005, Haider fonde le BZÖ, dissident, et le FPÖ est repris en main par le Viennois Heinz-Christian Strache, dont les liens de jeunesse avec l'extrême droite sont connus. Entre-temps, fort de six ans de participation aux gouvernements du conservateur Wolfgang Schüssel et de ses résultats électoraux, le FPÖ a acquis une nouvelle respectabilité. "Avec deux partis, l'ambiguïté se dissipe un peu. On assiste à une radicalisation du ton du FPÖ", note Kramer.

L'extrême droite non parlementaire fait montre d'une nouvelle audace, estime un expert du Centre des archives documentaires de la résistance autrichienne (DOW). Des manifestations prévues à Braunau, ville de naissance d'Hitler, et à Linz ont été interdites. C'est dans les régions de Salzbourg et de Haute-Autriche, frontalières avec l'Allemagne, que la scène extrémiste aurait la plus forte implantation. L'idéologie véhiculée amalgame pangermanisme, propagande néonazie et négationnisme, agrémenté d'une dénonciation de la mondialisation et d'islamophobie. Le centre observe depuis des années la percée d'un mouvement néonazi, le FBJ, qui cible les jeunes de la région de Haute-Autriche et drainerait environ 250 personnes.

Le Monde - 20 mai 2009

Commentaires

  • Le FPÖ met son veto à l'adhésion de la Turquie et d'Israël à l'Union européenne. Cela aurait-il un rapport avec le fait que les Turcs aient été arrêtés à deux reprises devant les portes de Vienne, évitant à l'Europe une invasion durable ? Ou que ces deux pays soient au Moyen-Orient et que leur adhésion ne soit nullement isnpirée par un amour immodéré de l'Europe ?

    La radicalisation des jeunes serait-elle mesurée par cette autre tranche du sondage, la moitié des 16-18 ans qui votaient pour la première fois il y a quelques mois le faisaient pour le FPÖ et le BZÖ.

    La raison de tout ça ne serait-elle pas un Yenamarrisme général qui gagne tout le pays et l'Europe ?
    Je comprends tout à fait la sainte terreur de l'oligarchie.

  • Il semblerait que généralement, en Europe, la population des régions montagneuses a beaucoup plus conservé sont identité et ses traditions que la population des plaines (avec quelques exceptions).
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    Aux dernières nouvelles, ça chauffe encore à Athènes :

    « Grèce: heurts entre immigrés musulmans et policiers dans le centre d’Athènes »

    http://www.romandie.com/ats/news/090521180355.yxr2y9ls.asp

  • Pour une fois, l’immonde dit la vérité et ce sont de bonnes nouvelles ; alors ne boudons pas notre plaisir !

  • au fait qui décrète que les uns sont plus néonazis que les autres ?Le label "néo nazi " repose sur quels textes ?Y aura -t-in bientot des "Lois de Nuremberg " pour persécuter les adversaires précipitamment recnnus comme néo nazis ?

  • Oserais-je dire que certains camps pourraient servir à contenir certains criminels issus de populations inassimilables crépues et bronzées?
    Pas besoin de HCN pour cela : les conditions climatiques ,le typhus et la nourriture insuffisante de mauvaise qualité
    feront leur travail et rapidement .

Les commentaires sont fermés.