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Le rendez-vous de Samarcande

Accident des miraculés de l'Airbus.jpg
La voiture du couple après l'accident  en Autriche

Leur histoire a bouleversé l'Italie. Le 31 mai, Johanna et Kurt Ganthaler arrivent trop tard à l'aéroport de Rio de Janeiro (Brésil) pour embarquer sur le vol Air France AF 447. Lorsqu'ils embarquent dans la foulée pour Münich, ces Italiens ne savent pas encore qu'ils sont des miraculés. Quelques heures plus tard, l'Airbus s'abîme au milieu de l'Océan atlantique.

 

    Le couple ne découvre le drame qu'à son arrivée en Allemagne, où il loue une voiture pour rentrer en Italie. Mais le sort rattrape les Ganthaler. Alors qu'ils traversent l'Autriche pour gagner le sud, ils sont victimes d'un accident de la route. Johanna, 64 ans, meurt sur le coup. Kurt, 67 ans, son mari, est grièvement blessé. Il est toujours hospitalisé dans un état critique.

Une tragédie pour la famille Ganthaler. Johanna et Kurt venaient juste de prendre leur retraite. Ils avaient attendu ce périple en Amérique du Sud depuis longtemps, des vacances bien méritées après des années de travail. Il y a quelques mois, ils avaient liquidé leur magasin d'électroménager à Merano (nord est de l'Italie) et voulaient enfin profiter de leur temps libre pour voyager. Première destination choisie : le Brésil, en compagnie de leur fils et leur belle-fille, d'où cette dernière est originaire.

 Après un mois inoubliable, pendant lequel Johanna fête son anniversaire, l'heure du retour en Europe sonne. Le 31 mai, la famille doit embarquer à bord du vol Air France 447, mais les quatre passagers ratent l'Airbus et sont forcés de se rabattre sur un avion à destination de Münich. Ils ont juste le temps d'apercevoir dans l'espace enregistrement quelques voyageurs du Paris-Rio de la compagnie française avec lesquels ils auraient dû se trouver. C'est en Allemagne, où ils débarquent finalement le lendemain soir que les Ganthaler apprennent la catastrophe aérienne et réalisent leur chance.

Est-ce pour cette raison qu'ils ne terminent pas leur trajet en avion et qu'ils louent des voitures pour rentrer en Italie? C'est possible. Ce choix se révèlera fatal. Pressés de rentrer, les miraculés ne dorment pas en Allemagne et décident de prendre la route aussitôt, malgré le choc et l'émotion. Les couples louent deux voitures et décident de se retrouver pour une halte à Innsbruck en Autriche pour dîner ensemble.

Le fils et la belle-fille de Johnna et Kurt arrivent au rendez-vous et attendent. Mais leurs parents ne les rejoindront pas. Le véhicule conduit par Kurt Ganthaler a un grave accident près de la ville de Kufstein, en Autriche. Johanna y perd la vie et Kurt sera retrouvé par les secours dans un état grave. Les raisons du drame restent encore inconnues, mais l'endormissement du conducteur est une des explications avancées. Aucune trace de freinage n'a été relevée.

Le Parisien - 12 juin 2009

Au rendez-vous de Samarcande

Un jour le serviteur du Grand Vizir vint le trouver et lui dit: Maître, j'étais au marché et j'y ai rencontré la Mort; elle s'est dirigée vers moi et j'ai eu si peur que je quitte cette ville et pars pour Samarcande.
Le Grand Vizir se rendit au marché et y rencontra la Mort à laquelle il fit reproche d'avoir effrayé son serviteur, de telle sorte que ce dernier avait fui pour s'en aller ailleurs.
Et la Mort répondit au Grand Vizir: lorsque je m'approchais de ton serviteur c'était simplement pour lui dire que je pensais le retrouver ce soir à Samarcande.

(conte persan)

 

Commentaires

  • Bien triste destinée pour ce couple tyrolien.
    Il se trouve que j'ai passé deux semaines dans la ville de Merano (en fait Meran en allemand), il y a bien des années.
    Élisabeth (Sissi) adorait séjourner dans cette ville du Sud Tytrol. L'Italie a conquis cette région, qu'elle nomme « Alto Adige », pendant la première guerre mondiale. Le bilinguisme y est officiel.

  • Les habitants y sont toujours germanophones en effet. Je me rappelle d'une championne sud-tyrolienne de ski qui se nommait "Müller" ou un autre nom n'évoquant pas le mezzogiorno.

    Continue de nous ravir avec ces "histoires de sagesse", chère Gaëlle. Elles condensent en quelques phrases frappantes des vérités éternelles.

  • Quelle douloureux et sombre récit !
    Merci, chère Gaëlle, pour ce conte Persan, trop triste illustration de cette pénible histoire.

  • Merci, Gaëlle, pour ce conte persan. Comme j'aime les contes !

  • Chère tania, moi aussi j'aime beaucoup les contes: je connais assez bien ceux des frères Grimm, recueillis par eux du moins. L'irrationnel y fait bon ménage avec la raison, le merveilleux enchanteur avec une cruauté effrayante..
    Mon conte préféré, celui qui m'angoissait tant dans mon enfance, est Blanche-Neige!

    La justice est implacable dans les contes.

    J'ai lu aussi les Mille et une Nuits...

    Amicalement

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