Le Figaro révèle le contenu du nouvel accord de défense signé par Nicolas Sarközy avec les Émirats arabes unis. Un accord qui place Paris au premier rang en cas de conflit avec l'Iran.
Le containment (l'«encerclement») de l'Iran a commencé. Alors que Téhéran n'a pas donné suite aux propositions de négociations faites par Washington, les grandes capitales se préparent désormais à tous les scénarios. À Tel Aviv, les pilotes de chasse de Tsahal participent depuis un an et demi à des entraînements simulant des frappes contre les installations nucléaires iraniennes. Les États-Unis consolident la ceinture dissuasive formée autour de l'Iran par leurs bases militaires dans la région : Qatar, Irak, Afghanistan, Koweït… Quant à la France, en inaugurant une nouvelle base militaire à Abu Dhabi le mois dernier, puis en signant un nouvel accord de défense avec les Émirats arabes unis, Nicolas Sarkozy l'a placée au premier rang d'un éventuel conflit avec l'Iran.
Selon les clauses secrètes de l'accord renégocié entre Paris et Abu Dhabi, la France s'engage à utiliser tous les moyens militaires dont elle dispose pour défendre les Émirats arabes unis s'ils venaient à être agressés. Tous les moyens militaires, c'est-à-dire également l'arme nucléaire, s'il le faut.
Le mot «nucléaire» en lui-même n'apparaît pas, bien sûr, dans le texte. «Ce serait contraire à la philosophie de la dissuasion, qui consiste à en dire le moins possible sur la doctrine d'emploi», explique au Figaro un diplomate qui a pu consulter l'accord. Mais les moyens militaires, s'ils sont déclenchés, devront être définis en commun par la France et les Émirats. Extrêmement contraignant, plus encore, selon ceux qui l'ont lu, que l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord, qui engage les membres de l'Otan à se porter au secours - y compris par la force armée - d'un autre membre qui aurait été attaqué, le nouvel accord de défense n'offre pas une garantie nucléaire sans limite aux Émirats. Juste un petit parapluie, dont le manche, bien sûr, reste dans les mains françaises. Mais il fait franchir à la France un pas supplémentaire dans son alliance avec un petit pays qui se situe au cœur du nouvel arc stratégique définit par le livre blanc sur la défense en mai 2008.
Mise à disposition de «notre dissuasion nucléaire»
L'ancien accord, qui avait été signé en 1995 et devait bientôt expirer, évoquait lui aussi un engagement français au spectre très large en cas d'attaque contre les Émirats arabes unis. Mais le vieux texte, entièrement secret car relevant de la législature précédente, maintenait, selon le diplomate, la décision d'intervenir dans «une ambiguïté et une incertitude». Ce qui a changé depuis le 25 mai 2009, c'est que l'installation d'une base française à Abu Dhabi augmente de manière considérable le déclenchement automatique de l'accord bilatéral, puisqu'une attaque de l'Iran pourrait être considérée comme portant atteinte aux intérêts vitaux de Paris. Lesquels sont déterminés par le président de la République.
Quelle différence, alors, avec les accords de défense qui lient Paris à de nombreux États africains, qui hébergent eux aussi des bases militaires françaises ? «En Afrique, nous ne sommes pas dans un environnement nucléarisé», commente le député Pierre Lellouche, représentant de la France en Afghanistan. «Les implications stratégiques de cet accord sont énormes. Cela veut dire qu'on met notre dissuasion nucléaire à la disposition des Émirats», affirme un officier proche du dossier.
La base d'Abu Dhabi en elle-même n'est pas «nucléarisée». Mais la dissuasion française, toujours basée sur deux composantes, garde à sa disposition des SNLE, sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, qui patrouillent en permanence au fond des mers, ainsi que des avions de chasse pouvant se poser sur le porte-avions Charles-de-Gaulle avec des bombes nucléaires.
Dans la région du Golfe, la perspective d'avoir un jour pour voisin un Iran nucléaire est considérée comme l'une des principales menaces. Pour y faire face, les Émirats arabes unis ont renforcé leur outil de dissuasion conventionnelle, afin de se doter d'une capacité de frappe en profondeur. En demandant à Nicolas Sarközy d'installer une base française à Abu Dhabi, ils cherchent également à diversifier leurs alliances, afin de ne plus dépendre uniquement de leur allié américain.
Le Figaro - 16 juin 2009
Commentaires
de jour en jour il ressemble de plus en plus à De Funès.
"Paris au premier rang en cas de conflit avec l'Iran"...
au point où nous en sommes j'en arrive à souhaiter sincèrement que ce conflit éclate et que les chars russes et iraniens défilent sur les champs élysées et boutent hors de France toute cette vermine cosmopolite qui a trop sévi ici et depuis trop longtemps.
Vive l'Iran vive la Russie vive la France.
Ca lui démange vraiment cette arme nucléaire et il est pressé de s’en servir !
Cher Zélionaya permettez-moi de co-signer votre commentaire que j’approuve entièrement !
Cher zelionaya, moi aussi je co-signe avec abad! C'est exactement ce que je pense!
@Zelionaya : Je me joins aussi à vous : mêmes pensées. Salutations.
pour activer l'arme nucléaire, il faut 3 clés , le président à lui seul ne peut rien faire
Excellente réponse de Zélionaya que j'approuve entièrement
L'Iran n'accepte pas le joug de l'étranger. Malheureusement, je crains que les grandes puissances de ce monde totalitaire et dominateur ne réduire en cendre ses velléités de liberté et d'indépendance. L'histoire nous montre à quel point il n'est pas permis d'être une nation libre alors rivale, ni de penser librement sous peine de déchéance.
Les esprits sont d'ailleurs formatés pour ne voir de l'Iran que le cliché simpliste d'un fondamentalisme qui justifie l'interventionnisme des bellicistes qui nous gouvernent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
@Zenolayia.
Vous avez parfaitement raison,souhaitons la venue d'une nouvelle Jeanne d'Arc qui boute hors de France les sionistes et les islamiques.
3 clés vraiment ? je n'en suis pas sûr du tout.
http://generisfrance.free.fr/anucasp/cumin00.html
un document un peu long mais fort intéressant qui établit que l'arme nucléaire est à la disposition exclusive du Président.
@ Paul-Emic: moi aussi, je pense que " l'arme nucléaire est à la disposition exclusive du Président."
Merci pour le lien.
il pourrait dire "Je suis partout", il faut cependant remarquer qu'il ne pilotait pas un avion accidenté il y a peu ; "étonnant non " !! ou donc était-il ? Il faisait peut-etre la "Bombe", attendons qu'il fasse son rot, et qu'il ne nous fasse pas Ch..., nous Français, chez nous in saecula saeculorum, ce qui n'est pas son cas. L'arme nucléaire est une affaire de Militaires compétents, pas de branquignols.Amen
Bien dit ENOLAPAGAY : je co-signe !