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"On a vécu une vraie histoire d'amour avec la famille Cohn-Bendit"

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Roger et Camille Kauffmann à Moissac

Erich COHN-BENDIT, avocat de gauche juif et antinazi, fuit l’Allemagne avec son épouse Herta, alors étudiante en droit, en 1933, au lendemain de l’incendie du Reichstag. Le couple quitte Berlin et s’installe à Paris, où naîtra Jean-Gabriel, surnommé Gaby ou Gabriel, en 1936. Mais au début de la guerre, Erich, qui fréquente les milieux intellectuels de gauche parisiens, est placé dans un camp de prisonniers politiques en Bretagne.

Il s’en échappe et rejoint à pied Montauban, où sa femme et son fils se sont réfugiés en 1940. Dans le sud-ouest de la France, où est né Daniel en 1945, « le Parisien » et « Aujourd’hui en France » ont retrouvé les témoins de l’époque, la famille qui a hébergé les Cohn-Bendit et le prêtre qui délivrait aux juifs des certificats de catholicisme.

En 1941, dans la petite ville de Moissac (Tarn-et-Garonne), les destins des Cohn-Bendit et des Kauffmann se sont mêlés. Camille Kauffmann, née Lassence, avait tout juste 20 ans, et c’est dans sa famille que les parents de Dany le Rouge ont trouvé refuge.
Aujourd’hui âgée de 88 ans, Camille Kauffmann, derrière des lunettes en verre fumé, se souvient de cette époque avec émotion. « On a vécu une vraie histoire d’amour avec la famille Cohn-Bendit », lâche-t-elle. Tout commence par une proposition du réseau des Eclaireurs israélites de France faite à ses parents. « Monsieur Simon, le directeur du centre, a dit à ma mère : Voulez-vous garder un petit garçon de 5 ans ?

 

Elle a répondu sans hésiter : Oui, c’est d’accord . » L’enfant et ses parents arrivent quelques jours plus tard. « Je les ai vus la première fois au siège des Eclaireurs israélites de France. La dame était blonde, de taille moyenne, et parlait bien le français. On l’appelait Tricotie, car elle avait toujours un tricot dans son sac. Le papa, plus discret, fatigué, s’exprimait en allemand. » Le petit Gaby Cohn-Bendit s’installe donc dans la famille de Camille, sous le faux nom de Jean Collet. « Quand j’allais le chercher à la sortie de l’école, je disais que c’était mon neveu », raconte la vieille femme qui se remémore aussi des risques qu’ils prenaient. « Comme il était blond, Gaby passait pour un petit aryen, on l’envoyait jouer aux billes devant la Kommandantur, à Moissac, et au retour, avec sa maîtrise de la langue allemande, il nous traduisait ce qu’ils avaient dit! »

« Dany, le portrait de Tricotie, sa maman »

Les parents Cohn-Bendit emménagent sous le nom de Delpioux dans la grande maison de trois étages au 18, quai du Port, sur les bords du Tarn. La bâtisse appartient alors aux Eclaireurs israélites de France. « Dans la journée, la maman exerçait la profession d’intendante auprès des autres réfugiés. Elle réglait les problèmes pratiques des uns et des autres », se souvient Roger Kauffmann, le mari de Camille, lui aussi résistant à Moissac. « Le papa, Erich, ne disait presque rien. Il préférait rester dans son coin, tout seul, comme s’il ne se remettait pas des épreuves », ajoute Camille.


Dany naîtra quelques années plus tard, le 4 avril 1945, dans la ville voisine de Montauban, mais l’histoire des Kauffmann l’a lui aussi profondément marqué. « Ces gens ont été d’un courage extraordinaire, nous a-t-il confié. Ils ont sauvé mes parents et mon frère au péril de leur vie. » Camille, entre deux bouffées de cigarette, se souvient d’ailleurs du jour où Dany est venu leur rendre visite, en 1999 : « C’était pour une précédente élection européenne. Il était venu à Moissac pour rencontrer les agriculteurs. Lorsque je l’ai eu en face de moi, blond et vif d’esprit, j’ai vu ressurgir le portrait tout craché de sa maman Tricotie. » La vieille femme n’a pas oublié les mots prononcés ce jour-là par Daniel Cohn-Bendit : « On ne vous a jamais oubliés, vous êtes irremplaçables dans mon coeur. »

Le parisien - 16 juin 2009

Commentaires

  • en guise de remerciements a ces "braves français" , je mettrai le bordel dans leur pays en 68. Que voulez-vous, la nature, c'est la nature.

  • A part ça tous les Français étaient des collabos nazis ! Et lui il continue de détruire notre pays où il n’a rien à y faire : il ferait mieux de retourner chez lui, en Israël. Mais même là bas, ils n’en veulent pas.

  • Cher abad, il y avait plein d'autres articles "affolants" dans le Pharisien! 9 pages étaient consacrées à Cohn-Bendit, peut-être leur futur president pour l'Hexagone? Son fils, Bela Cohn-Bendit, le "supplie" de prendre la nationalité française! HA!

  • Gaelle Mann, les habitants de Francfort seraient tres heureux d'etre débarassés de cet "adjoint au maire" de leur ville.Dans ses paroles CB ne cache pas ses sentiments " Les etrangers de Francfort ont peur de rester seuls avec les Allemands". Voilà en gros ce qu'il a dit, alors gare a nous, ce semeur de M...est né pour çà, le métissage de l'Europe ne va pas assez vite a son gré, de quoi se mele cet olibrius, que de coups de pieds auck de perdus.

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