Après un dernier regard à son mari et avoir touché la main d'une de ses soeurs, Véronique Courjault en larmes a quitté son box, condamnée jeudi par la cour d'assises d'Indre-et-Loire à huit ans d'emprisonnement pour des infanticides commis sur trois de ses nouveau-nés.
Jugée pour "assassinats", elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité... Mais elle pourrait sortir bien plus tôt, selon plusieurs avocats.
"A l'évidence, c'est une décision d'espoir à partir du moment où une condamnation permet de calculer une libération en mois", a déclaré à la presse Me Marc Morin, conseil des parties civiles.
Selon une des avocates de l'accusée, Me Hélène Delhommais, Véronique Courjault pourrait en effet être libérée assez rapidement. "Noël, c'est trop tôt, elle fera au moins un an de détention", a-t-elle dit à l'AFP.
Au sortir de l'audience, Jean-Louis Courjault, le sourire aux lèvres, s'est réjoui d'une peine qui pour lui laisse entrevoir une prochaine sortie de prison et va "nous permettre de reconstruire, d'entrevoir le bout du tunnel".
"Dans quelque temps, quelques mois, Véronique pourra retrouver ses enfants et ce sera le début du renouveau. Je suis sûr que ce sera de bons moments", a-t-il déclaré à la presse.
"Je viens de l'annoncer le verdict à mes enfants et je peux vous assurer qu'il y a de la joie à la maison", a-t-il estimé.
Une seule certitude pour l'avocat général: il ne s'agissait "en aucun cas d'un déni de grossesse".
"Cette femme a commis une faute, un crime, mais ce n'est pas un monstre", a lancé jeudi matin, la voix brisée par l'émotion, Me Henri Leclerc, l'un des défenseurs de Véronique Courjault.
"Je voudrais qu'elle sorte, qu'est-ce que vous avez à craindre? Elle n'est pas dangereuse", a poursuivi Me Leclerc. "Il faut qu'elle se reconstruise avec ses enfants", a encore plaidé l'avocat, en faisant allusion à Jules et Nicolas, les deux fils du couple Courjault.
"J'ai eu conscience d'être enceinte, cette conscience, je l'ai perdue à un moment. Pour moi, je n'attendais pas de bébé", a rappelé tout au long du procès Véronique Courjault.
Elle a aussi reconnu à de nombreuses reprises que les faits étaient "monstrueux et inexplicables".
"L'instruction m'a permis de prendre conscience de plein de choses, de me poser des question. Mais je n'ai toujours pas de réponse. J'espère en trouver", a-t-elle déclaré mardi, au septième jour d'un procès entamé le 9 juin.
La découverte le 23 juillet 2006 par le mari de deux bébés dans le congélateur de leur maison à Séoul avait été le point de départ de ce fait divers qui a marqué les Français.
Le couple a d'abord nié "être les parents", mais a ensuite été rapidement confondu par les tests ADN. Véronique Courjault a été incarcérée le 12 octobre 2006 à Orléans.
Devant les enquêteurs elle a reconnu trois infanticides. Le premier sur un nouveau-né mis au monde clandestinement au cours de l'été 1999 en Charente-Maritime, les deux autres sur deux bébés nés en septembre 2002 et décembre 2003 à Séoul où son mari ingénieur travaillait pour une société américaine.
AFP 18 juin 2009
Une envie de vomir!
Commentaires
"Cette femme a commis une faute, un crime, mais ce n'est pas un monstre" : mais bien sûr, Me Leclerc, les monstres on les connaît : ce sont les automobilistes qui n’attachent pas leurs ceintures, les citoyens qui ne croient pas au réchauffement de la planète, etc…..
Je sais que sur ce blog les Américains ne sont pas en odeur de sainteté mais vous ne verrez jamais cela en France ( sauf pour les révisionnistes, si le cumul des peines existait en France).
http://www.lefigaro.fr/bourse/2009/06/30/04013-20090630ARTFIG00006-madoff-condamne-le-mystere-reste-entier-.php?mode=commentaires
« je peux vous assurer qu'il y a de la joie à la maison » : surtout pour les trois petits cadavres au fond des placards. Et comme nous l’explique très gentiment l’AFP, elle sera très bientôt libre. Mais, comme elle a déjà plus de 40 ans, elle pourra se faire payer par la sécu des inséminations artificielles pour avoir à nouveau des bébés qu’elle pourra tranquillement zigouiller, dès qu’elle aura acheter (dans la joie) un congélateur assez grand.
A Catherine : D’abord merci de me donner l’occasion de compléter mon message précédent sur cette affaire. Ensuite, sans vouloir répondre à la place de Gaëlle (je pense qu’elle pourra, si elle le veut bien, le faire mieux que moi), mais à mon point de vue, on ne peut pas dire que sur ce ‘blog’ les Américains ne sont pas en odeur de sainteté ! Loin de là. Mais on fait un distinguo en les Américains en général (et en particulier ceux d’origine européenne) et les dirigeants politiques américains. Quant à l’affaire Maddoff, cette condamnation de 150 ans c’est purement bidon, elle n’impressionne que le gogo-bobo. Maintenant le scandale est étouffé et l’argent détourné ne sera jamais récupéré. Dans peu de temps on apprendra qu’il est libre et coule des jours heureux, en Israël, par exemple. Ce n’est donc pas mieux que les (faux) 8 ans de Courjault.
@ Abad
Je ne sais quel sera le sort de Madoff; mais les délinquants aux usa ne sont pas en odeur de sainteté ; des "stars " font de la prison, pour des petits délits; en France , les "stars" et d'autres sont à l'abri de tout; la délinquance n'est pas réprimée ; elle est donc encouragée .
La justice américaine est beaucoup moins laxiste; d'ailleurs la peine de mort existe encore dans une majorité d'état, sauf erreur de ma part.
Merci, cher abad, votre commentaire exprime parfaitement mes pensées.
Je n'ai rien à rajouter en ce qui concerne les Américains! Il faut faire le distinguo, bien sûr!
Amitiés!
Chèrre Catherine, vous oubliez que Madoff n'est pas tout à fait un délinquant comme les autres... Il a ruiné la moitié de la planète, c'est plus "respectable" que de voler un hamburger!