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"J'ai traversé le pot au noir 20 minutes après le vol AF 447"

Carte vols traversée pot au noir.jpg
(Cliquez sur l'image pour la voir en totalité)

EXCLUSIF - Le commandant de bord d'Air France qui a effectué un vol Sao Paulo-Paris la même nuit que le vol AF 447 raconte au Figaro sa traversée de l'Atlantique.

C'est un témoin essentiel dans l'enquête sur la disparition de l'Airbus d'Air France au-dessus de l'Atlantique. Le commandant du vol AF 459, qui a quitté Sao Paulo le lundi 1er juin à 0h10, heure française, à bord d'un AirbusA330 identique à l'appareil qui a disparu, souhaite garder l'anonymat. Mais il se souvient avec précision des conditions rencontrées sur

La route empruntée un peu plus tôt par le vol AF 447. Selon ce pilote, les informations météo font état ce jour-là de masses nuageuses importantes dans le pot au noir. «Les cartes satellites signalaient une zone orageuse mais rien d'inquiétant, explique-t-il, ce sont des conditions très fréquentes dans cette région.» Une fois dans la zone de convergence intertropicale, l'équipage augmente le «gain» de son radar, c'est à- dire sa sensibilité. Cette manipulation peut brouiller la lecture de l'écran, qui est pollué par de nombreuses informations superflues, mais renforce la fiabilité des données sur les nuages. «Cette manipulation nous a permis d'éviter une grosse masse nuageuse que l'on n'aurait pas identifiée avec le radar en mode automatique.»

Selon l'un de ses deux copilotes, «cette masse nuageuse était difficile à déceler, car il n'y avait pas d'éclair». Le vol AF 459 doit faire un détour de 70 milles nautiques, soit 126 kilomètres, tandis que le vol AF 447, passé vingt minutes plus tôt, a dû logiquement traverser cette zone, ajoute le copilote. Son commandant de bord ne souhaite toutefois pas confirmer cette dernière information.

Une erreur humaine peu probable

Dans le pot au noir, l'équipage du vol AF 459 ne remarque rien de particulier. «Mis à part cette masse nuageuse, les conditions de vol ont été normales et nous n'avons rien entendu sur la fréquence de détresse. Nous n'avons pas non plus eu de contact radio avec le vol AF 447 avant la catastrophe, comme une rumeur a pu le laisser entendre depuis trois semaines.» Le commandant de bord n'a alors aucune information sur la disparition du vol AF 447. Cette partie de l'Atlantique n'est en effet pas couverte par les fréquences du contrôle aérien qui vont jusqu'à 200 milles des côtes.

En arrivant à proximité des îles Canaries, le commandant de bord du vol AF 459 entre pour la première fois en contact depuis le drame avec les contrôleurs aériens. Ils lui demandent de faire le relais et d'essayer de contacter le vol AF 447. «Nous avons appelé en vain sur la fréquence de détresse, raconte-t-il. Mais nous ne nous sommes pas plus inquiétés que cela, car des coupures radio à bord d'un avion, ça peut arriver. Nous espérions également qu'un autre avion plus proche de lui soit entré en contact avec lui.»

Le commandant de bord et son équipage ne découvrent la catastrophe qu'en atterrissant à Roissy-Charles- de-Gaulle le lundi matin à 11h35, heure française. «C'est terrible d'apprendre une telle nouvelle. En plus, on était juste à côté. Tout l'équipage a été très secoué. On est restés soudés et régulièrement en contact depuis.» Pour le commandant de bord, l'erreur humaine est peu probable pour expliquer la disparition du vol AF 447: «Les photos satellites étaient claires au départ, et n'importe quel pilote est capable de se servir de son radar.» Reste à savoir si le vol 459 n'a pas réussi à échapper à une masse nuageuse particulièrement active mais difficile à localiser en poussant au maximum la sensibilité de son radar, une manipulation qu'aurait pu ne pas faire le vol 447. «C'est certain que tout le monde ne fait pas cette manoeuvre», reconnaît le commandant de bord du Sao Paulo-Paris.

L'équipage n'a pas été entendu

Dès son arrivée, l'équipage du vol 459 a rédigé un rapport qu'il a remis à l'officier de la sécurité des vols. Curieusement en revanche, plus de trois semaines après le drame, il n'a toujours pas été entendu par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé des investigations. L'équipage a poursuivi ses rotations sans être convoqué. Le commandant de bord du vol AF 459 a décollé mardi pour la Thaïlande sans savoir quand il serait auditionné par le BEA qui a pourtant annoncé la publication de son rapport d'ici à la fin du mois. Contacté par Le Figaro, le Bureau n'a pas souhaité faire de commentaires sur ce délai.

24 juin 2009

Commentaires

  • Il est évident que ce témoignage est un mensonge. Ce pilote affirme qu’il n’y avait pas d’éclair : pas de chance, nous, nous savons, grâce à Borloo, que l’accident est dû à un foudroiement ! Lui le savait dès la première minute ! Rendons grâce à un tel Ministre, d’ailleurs Sarko a très bien fait de le garder.
    Et le BEA a bien fait de négliger le témoignage fantaisiste de ce pilote.

  • Cher abad, même le Figaro qui fait des révélations gênantes pour Borloo et pour Arslanian, sombre figure du B.E.A. ... où allons-nous?

    L'hypothèse d'une explosion semble se renforcer après ce témoignage.

    Je trouve que l'attitude de la france (petit f) est honteuse par rapport à celle du Brésil.

    (Ramaniée pense qu'elle a sauté, mais en hauteur! Elle n'a toujours pas compris qu'elle est là à cause de la couleur de sa peau! - enfin, nous n'aurons plus à subir ses minauderies sur les droits de l'homme, c'est déjà ça!)

    Amitiés!

  • Franchement je ne crois pas du tout à l'explosion de type attentat ou même accidentelle type explosion moteur. Il y a beaucoup d'autres indices qui montrent le contraire, en tout cas qui montrent d'autres dysfonctionnements.

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