Le nouveau ministre de la Culture Frédéric Mitterrand juge dans les pages de Paris Match «ridicule» d'être présenté comme un homme de droite. Il assure au contraire avoir «une sensibilité de gauche» et «beaucoup d'admiration pour Martine Aubry».
Une semaine après sa nomination au gouvernement, Frédéric Mitterrand réplique à ses détracteurs. «Je n'ai rien fait de mal ni de tordu pour arriver à ce poste. Je n'ai pas trahi la mémoire de François Mitterrand. Ni celle du Parti socialiste auquel je n'ai jamais appartenu. Ma venue dans ce ministère, c'est plus simplement une question de circonstances, d'opportunité politique», répond ainsi du tac-au-tac le nouveau patron de la rue de Valois à ceux qui lui reprochent d'avoir accepté de devenir ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Dans cet entretien à l'hebdomadaire Paris Match, il juge «ridicule» d'être parfois présenté comme un homme de droite. «De toute mon existence, je n'ai voté qu'un seule fois à droite, lorsque Jacques Chirac s'est présenté contre Lionel Jospin. Je trouvais que Jospin avait été un formidable premier ministre mais qu'il n'était pas taillé pour être président de la République. J'ai une sensibilité de gauche», tranche l'ancien directeur de la Villa Médicis à Rome… qui avoue avoir «beaucoup d'admiration pour Martine Aubry». De quoi irriter les électeurs de Nicolas Sarközy, qui approuvent à 75% son entrée au gouvernement d'après un sondage OpinionWay pour Le Figaro.
«Je ne me mets dans les traces de personne»
Visiblement affecté par sa «première boulette», selon sa propre expression, Frédéric Mitterrand regrette à nouveau d'avoir révélé sa nomination avant l'annonce officielle du remaniement. Nicolas Sarkozy ne lui aurait pas dit «un mot» de reproche à ce sujet. «Ce fut pire que s'il avait décroché son téléphone. J'ai eu l'impression que le vent du boulet n'était pas passé loin. Un truc comme ça avec Jospin et j'aurais été viré. Et tout ça m'a servi de leçon».
Ecrivain, producteur de télévision et cinéaste, Frédéric Mitterrand a choisi de s'installer dans le bureau d'André Malraux, ministre de la Culture sous de Gaulle, plutôt que dans celui qu'occupait Christine Albanel. «Je ne me mets dans les traces de personne. Je suis quelqu'un de modeste, plein d'humilité». Modestie et humilité : il aura à cœur d'user de ces deux qualités pour attaquer les dossiers de fonds, sur lesquels l'opposition l'attend de pied ferme. Ses prises de position sur le projet de loi Hadopi 2, qui relève également du ministère de la Justice, sont très attendues.
Commentaires
«Frédéric Mitterrand a choisi de s'installer dans le bureau d'André Malraux » : Malraux, ce n’est pas ce communiste pilleur des temples d’Angkor qui fut pour cela condamné à de la prison (en compagnie de sa femme d’alors, sa complice) ?