Le nouveau Secrétaire général de l'Otan, le danois Anders Fogh Rasmussen, a plaidé lundi pour un engagement fort de l'Alliance en Afghanistan afin d'éviter que ce pays "ne redevienne une plaque tournante du terrorisme international".
Il prend la tête de l'Alliance alors que celle-ci est confrontée à une recrudescence de la violence en Afghanistan, à l'approche des élections présidentielle et provinciales du 20 août.
"Au cours de mon mandat, j'espère que nous parviendrons à aider les Afghans à prendre en charge leur sécurité, mais que cela soit clair pour les talibans, cela n'est en rien une stratégie de sortie", a-t-il insisté.
"L'Otan ne se prépare pas à partir. Nous resterons en soutien aussi longtemps que cela sera nécessaire", a-t-il assuré.
"Ce ne sera pas facile, mais cela peut être fait, et nous le ferons", a-t-il souligné, en refusant de s'enfermer dans un calendrier de retrait des troupes alliées d'Afghanistan.
A plus court terme, M. Rasmussen a souligné l'importance de la "crédibilité" des élections du 20 août, pour lesquelles l'Otan "fait sa part de l'effort" en transportant notamment du matériel électoral et en aidant la police et l'armée afghanes.
Les relations entre l'Otan et la Russie seront par ailleurs une autre de ses principales priorités, a souligné l'ancien Premier ministre danois, en souhaitant un renforcement de la coopération sur les "questions d'intérêt commun", telles que la lutte contre le terrorisme.
"Mais je ne suis pas un doux rêveur. Il y aura des sujets fondamentaux sur lesquels nous ne serons pas d'accord", a-t-il reconnu.
"La Russie doit remplir intégralement ses obligations internationales, y compris en respectant l'intégrité territoriale et la liberté politique de ses voisins", a-t-il averti.
La guerre entre la Russie et la Géorgie d'août 2008 a eu un "impact très négatif sur la relation entre la Russie et l'Otan", a-t-il rappelé.
"Mais ces différences ne doivent pas cacher le fait que nous avons des intérêts sécuritaires communs", a-t-il répété, en assurant que "l'Otan n'était pas un ennemi de la Russie".
AFP. 03.08.09
Très impliqué en politique étrangère, on lui doit à l'issue de la présidence danoise de l'Union européenne lors du sommet européen de 2002, l'élargissement de l'Union aux pays de l'Est. Proche de l'administration Bush, il soutiendra en 2003 la guerre en Irak en y envoyant des troupes danoises, mettant fin à près de 100 ans de non engagement militaire du pays.
Il soutiendra la détention contestée de terroristes présumés à Guantanamo. Sous son gouvernement, le Danemark sera l'un des premiers pays à envoyer des troupes en Afghanistan, faisant du Danemark le premier contributeur de l'Otan par le nombre de soldats impliqués (et celui qui a subi le plus de pertes proportionnellement à sa population).
Anders Fogh Rasmussen a été choisi pour remplacer Jaap de Hoop Scheffer au poste de secrétaire général de l'OTAN lors du sommet de Strasbourg-Kehl le 4 avril 2009, avec entre autres le soutien de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis.
Commentaires
« j'espère que nous parviendrons à aider les Afghans à prendre en charge leur sécurité » : effectivement en bombardant les Afghans jour et nuit, les Américains et leurs alliés leur montrent ce que c’est que vivre en sécurité.
Cher abad, c'est en effet hallucinant d'entendre ça: il y a beaucoup en effet, tous les jours, de morts CIVILS, non talibans, sous les bombardements des Alliés! - une boucherie qu'on cache soigneusement, mais les Afghans commencent à se plaindre de toutes ces "bavures"! - Sale travail, sale guerre! Ca finira mal, très mal!
On mesure la haute idée que les populations doivent avoir de l'Occident qui veut les "délivrer" à coups de bombes sur leurs villages! Pauvres gens! Ils sont chez eux!