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Un couple jugé pour avoir empoisonné ses enfants

Boulevard Rabatau à Marseille.jpg
L'immeuble où ils vivaient Bd Rabatau à Marseille 8ème
(Cliquez sur la photo)

Ce dimanche 18 septembre 2005 à , Mélissa, 8 ans, et son frère Jason, 7 ans, mangent avec réticence leurs cannellonis. Les pâtes à la viande ont un goût amer. Les enfants ne finissent pas leurs assiettes, mais le mal est fait. Ils succombent dans la nuit à un puissant cocktail de cinq médicaments à base d’anxiolytiques.

Leurs assassins présumés, leur mère Marie-Hélène Martinez, 29 ans, et leur beau-père, Jean-Paul Steijns, âgé de 39 ans, comparaissent à partir de ce matin devant la cour d’assises des Bouches-du-, à Aix-en-Provence. Le mobile de ce double infanticide est effroyable.

Expulsé de leur logement et englué dans des difficultés financières inextricables, ce couple fusionnel aurait voulu se débarrasser des enfants pour démarrer une nouvelle vie. Détenu depuis quatre ans, Jean-Paul Steijns reconnaît avoir empoisonné Mélissa et Jason avec son épouse. Libre sous contrôle judiciaire, Marie-Hélène Martinez nie. Tous deux risquent la prison à vie.

 Drogués aux médicaments pendant des mois

Jean-Paul rencontre Marie-Hélène en 2000 dans le restaurant où travaille la jeune mère de famille. C’est le coup de foudre. Il vient déjeuner pendant un an pour voir la serveuse, subjuguée de son côté par l’image de réussite et le train de vie de ce client. Ses généreux pourboires achèvent de la séduire. Ils se marient en mai 2003. Affabulateur invétéré, Jean-Paul ment depuis le début sur sa situation réelle. Cet homme diplômé et intelligent soutire depuis des années de l’argent à son entourage, détourne les fonds d’une entreprise de fruits et légumes, monte des escroqueries au . Dès 2003, ce mythomane, qui s’est construit l’image d’un personnage aisé et fascinant, se retrouve désœuvré.
Chaque matin, il quitte leur domicile en faisant croire qu’il rejoint un lieu de travail imaginaire. Le couple visite de luxueuses villas qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter. Jean-Paul cache la vérité à sa femme mais il l’aime. Il s’occupe de Mélissa et de Jason, qui l’appellent « papa », assurant leur parfaite éducation pendant l’année où ils sont retirés de l’école.

La famille vit en vase clos et la mère empêche le père biologique des enfants d’exercer ses droits de visite. Juin 2005 marque sans doute un basculement dans l’avenir du couple. Ils n’ont plus d’argent et vont être expulsés. Le père de Mélissa et de Jason risque de récupérer la garde. Pour Marie-Hélène, l’idée est insupportable. Le 19 octobre, un huissier se présente chez eux. L’appartement est vide.

Le cadavre d’un nouveau-né est découvert sur le balcon. Interpellé le lendemain, Jean-Paul Steijns indique que les corps de Mélissa et de son frère se trouvent dans une voiture garée depuis un mois dans un box. Les expertises confirment l’empoisonnement. Elles révèlent aussi que les victimes ont été droguées aux médicaments pendant des mois. Le beau-père se dit sidéré par cette nouvelle.

Lui qui a d’abord assumé seul les faits finit par impliquer sa femme : le samedi 17 septembre 2005, elle lui aurait expliqué que la seule solution pour repartir à zéro était de sacrifier les enfants.

« M. Steijns s’y est opposé, indique son avocat, Me Fabien Perez. Le dimanche, ils ont commis cette horreur. Cette femme, pour laquelle il conserve des sentiments, l’a toujours mené par le bout du nez. Il avait peur de la perdre. » Marie-Hélène, elle, affirme avoir découvert le décès des enfants après un coma médicamenteux de quarante-huit heures, thèse contredite par les expertises. « Le mari a toujours été manipulateur », relèvent Mes Mudry et Collard, conseils de l’accusée qui plaideront l’acquittement. Quant au nouveau-né, l’enquête n’a pas permis de déterminer s’il avait été tué. Le verdict est attendu vendredi.

Le Parisien - 07.09.09 

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