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Les Conquérants

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde Occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L'azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d'un mirage doré ;

Ou penchés à l'avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l'Océan des étoiles nouvelles.

José-Maria de Heredia - Les Trophées (1893)

Commentaires

  • Merci, chère Gaëlle, pour ce splendide poème qui va au fond des âmes. Pensons à ces conquérants : qui étaient-ils ? Pensez-vous que le nain le sait ? (Inutile de poser la question à la dame pipi).

  • Merci, cher abad, d'avoir aimé mon choix! Il y a un moment déjà que je voulais mettre ce magnifique poème de Heredia qui va, oui, jusqu'au fond de l'âme. Quelle splendeur! Quel mystère!

    On dit que c'est elle qui serait "cultivée"! C'est elle qui a voulu Fredo, son grand ami, aussi pervers qu'elle-même.

  • Merci gaelle, c'est mon poète préféré après totor Hugo .

  • Comme un vol de gerfauts....à savoir par coeur....souvenirs de pensionnat....

  • @ JLA - A qui le dites-vous ? - J'ai 65ans et je me rappelle par coeur de ce sonnet de José Maria de Hérédia -------------------Une petite anecdote : un jour, notre prof de Français latin qui était un vrai connard nous a fait une évaluation surprise de récitation et je m'en suis tiré grace aux Conquérants ; c'était il y a presque 50 ans et je n'ai pas oublié bien que j'ai toujours eu des difficultés avec le premier tercet. --

  • Finalement,cher montezuma,le seul qui ne vieillisse pas c'est José-Maria de Heredia.

  • ce poème est le chant de l'homme Blanc
    Il magnifie cette énergie , cette soif d'inconnu ,ce besoin de savoir ,ce désir d'infini qui porta l'homme blanc au coeur de tous les continents ,et ,pour finir ,dans les étoiles .

  • Je voudrais aussi vous remrcier Gaëlle : j'ai appris ce poème en 1969 il ya quarante ans en classe de seconde et dès les premiers mots, la suite est revenue naturellement ! J'adorais le réciter le soir dans la chambre devant ma soeur peu convaincue de mes talents !
    Cordialement
    Alice

  • Chère alice, votre soeur devait sans doute se tromper ou vous taquiner: je suis sûre que vous êtes pleine de talent, et de talents variés!
    Merci pour votre gentil commentaire.

    J'aime beaucoup José-Maria de Heredia, que certains trouvent "pompier": moi pas, il me fait toujours le même effet mystérieux, je "vois" les caravelles, je sens la mer... je rêve de Cipango... Ce sonnet est un des chefs-d'oeuvre de la poésie française!

  • Bravo Alice, de pouvoir de nouveau réciter ce poème !

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