Le président eurosceptique tchèque Vaclav Klaus a posé jeudi une nouvelle condition pour signer le traité de Lisbonne, au risque d'un conflit majeur avec les autres pays européens qui le pressent de mettre un terme à sa stratégie de blocage.
Le président tchèque "souhaite ajouter une note en bas de page de deux phrases" au traité, a déclaré M. Reinfeldt à l'AFP. "Autant que je sache, il lie cela à la Charte des droits fondamentaux" de l'UE, qui fait partie du traité et prend de ce fait une valeur contraignante, a-t-il ajouté.
M. Klaus veut que le Conseil européen, organe qui réunit les 27 chefs d'Etat et de gouvernement européens, se prononce sur cette note de bas de page, a expliqué M. Reinfeldt.
"Je lui ai dit que c'était le mauvais message au mauvais moment, qu'il est très tard dans le processus. Cela a été un très long travail avec le Traité et nous aurions pu avoir cette condition avant, et je pense que c'est ce que vont dire mes collègues européens", a déploré Fredrik Reinfeldt.
La France a exprimé son opposition à cette demande. "On ne va pas changer le traité de Lisbonne, il a été voté par le parlement tchèque et par le sénat tchèque dans des termes très précis que tout le monde a acceptés", a déclaré le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner.
La demande de M. Klaus pourrait ressembler au traitement d'exception accordé aux Polonais et aux Britanniques lors des négociations sur le traité de Lisbonne en 2007, selon le Premier ministre suédois.
La Grande-Bretagne et la Pologne avaient obtenu des dérogations à l'application de la Charte des droits fondamentaux: Londres refusait que la Cour européenne de justice ne s'appuie dessus pour imposer aux Britanniques de nouveaux droits sociaux, et Varsovie craignait de se voir imposer la légalisation du mariage homosexuel.
Le président tchèque, adversaire déclaré du traité de Lisbonne et pourfendeur de l'UE, se retrouve isolé dans sa croisade.
Son homologue polonais s'est engagé jeudi à ratifier le traité samedi. La signature de Vaclav Klaus restera ensuite le dernier obstacle, le traité devant être pleinement ratifié par les 27 pays de l'Union pour entrer en vigueur.
M. Klaus n'a pas non plus le soutien de son Premier ministre Jan Fischer qui est favorable à une ratification rapide.
AFP. 07.10.09
Commentaires
Kouchner oublie que les Français ont dit "MERDE" à ce putain de traité en 2OO5. De quoi se mêle cet olibrius arrogant.