Barack Obama, le nouveau Nobel de la paix, est aussi un président de guerre qui réunissait vendredi, jour de l'attribution du prix, ses collaborateurs pour forger sa décision sur l'envoi ou de non de dizaines de milliers de soldats américains supplémentaires en Afghanistan.
M. Obama n'a pas omis de le souligner dans sa première réaction publique au Nobel: "Je suis le commandant-en-chef d'un pays qui a pour responsabilité de mettre fin à une guerre et qui fait face sur un autre théâtre à un adversaire sans pitié qui menace directement les Américains et nos alliés".
M. Obama est appelé à prendre dans les prochaines semaines l'une des décisions les plus importantes de sa présidence.
Devant la dégradation de la situation en Afghanistan, il est engagé dans des consultations sur la nouvelle stratégie à adopter et sur la nécessité de déployer ou pas les dizaines de milliers de soldats supplémentaires que lui demande son commandant sur le terrain, le général Stanley McChrystal.
C'est précisément le jour où le comité Nobel lui décernait le prix de la paix qu'il devait, pour la première fois lors d'une telle réunion, se pencher spécifiquement sur les effectifs et sur les demandes en hommes du général McChrystal.
Ce dernier ne réclamerait pas seulement 40.000 soldats supplémentaires, comme cela a communément été rapporté jusqu'alors, mais 60.000, écrivait vendredi le Wall Street Journal.
Le général McChrystal aurait soumis à M. Obama un troisième scénario dans lequel les effectifs actuels, approchant les 68.000, n'augmenteraient guère.
Ils ont indiqué au cours des derniers jours que, dans tous les cas, M. Obama n'avait pas l'intention de réduire considérablement le contingent. Ils ont aussi signalé que M. Obama pourrait être tenté par une stratégie se concentrant davantage sur Al-Qaïda que sur les talibans.
Les collaborateurs de M. Obama insistent sur le fait qu'Al-Qaïda représente une menace "transnationale", que l'organisation continue à vouloir perpétrer des attentats contre les Etats-Unis. Au contraire, le combat de la plupart des talibans, pour l'instauration d'un régime islamique ou pour des intérêts très particuliers, ne dépasse guère les frontières.
L'idée pourrait être d'empêcher les talibans de reprendre le pouvoir et d'offrir à Al-Qaïda le sanctuaire qui était le sien en 2001 et dont il s'est servi pour perpétrer les attentats du 11-Septembre.
La stratégie devrait aussi réserver une place importante au Pakistan voisin, où auraient trouvé refuge la plupart des membres les plus éminents d'Al-Qaïda.
Selon l'administration, aucune décision n'est imminente.
Les talibans, eux, se sont fait leur opinion: Nobel ou pas, M. Obama "n'a rien fait pour la paix en Afghanistan", a dit à l'AFP leur porte-parole, Zabihullah Mujahid.
M. Obama "a envoyé plus de troupes en Afghanistan et envisage d'en envoyer encore davantage, a-t-il dit. Nous condamnons l'attribution du Nobel de la paix à Obama".
AFP. 09.10.09
Commentaires
obama est la victime involontaire de la "discrimination positive ''
. au Nobel ,il fallait un lauréat noir de plus .à tout prix