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Les casseurs de Poitiers sont venus du Grand Ouest

A propos des troubles qui se sont produits ce week-end à Poitiers, une question taraude les habitants : «pourquoi la police n'a-t-elle rien vu venir ?»

Perruques, cagoules, fusées marines, cocktails Molotov, marteaux de chantier, masques à gaz, sans oublier d'immenses bambous taillés comme des pieux - les mêmes que ceux qui ont servi à tabasser l'avant-veille un pauvre vendeur de téléphone Bouygues du centre-ville - : la moisson de pièces à conviction ramassées sur le champ de bataille de Poitiers après les émeutes de samedi a beaucoup impressionné le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, en visite lundi dans la capitale de la Vienne.

Dans la cour de l'hôtel de police de la ville, les officiels du cru n'en menaient pas large. Une question revenait sur toutes les lèvres : «Pourquoi la police n'a-t-elle rien vu venir ?» «Il ne faut pas que ça recommence !», lançait une vendeuse de chaussures à l'adresse du cortège ministériel.

» Regardez les images des troubles à Poitiers : http://www.youtube.com/watch?v=mf9csCzM8fs (ndb: la vidéo ne marche pas très bien - arrêts fréquents de l'image)

 Le jour des événements, il est vrai, seulement une petite vingtaine d'agents étaient présents en centre-ville au début des échauffourées, dont une bonne partie gentiment mobilisée sur un stand pour les «journées de la sécurité intérieure». Le gros de la troupe, soit soixante-dix hommes, était occupé à sécuriser le transfèrement des détenus de la vieille prison de Poitiers à celle de Vivonne, à 25 kilomètres de là…

 


 Vendredi, la veille des troubles, les agents de la Sdig (ex-RG) et ceux de la DCRI avaient annoncé à leur préfet une journée à peu près tranquille avec soixante militants d'extrême gauche tout au plus. Au lieu de quoi, ils étaient dix fois plus que les policiers en ville ! Les casseurs progressaient comme un essaim bourdonnant, protégés des tirs de Flash-Ball par de larges bâches tendues devant et derrière leur cortège. «C'est leur technique désormais», s'inquiétait lundi Brice Hortefeux, en montrant des photos prises par ses services. Le ministre ne pouvait s'empêcher de relever un paradoxe : «Ceux qui reprochent à la police son manque de prévoyance sont les mêmes qui veulent la priver de loi contre le port de la cagoule, de fichiers performants et de caméras de vidéo-protection dans les rues !»

 Des interpellés «entre 14 et 51 ans»

 Dans la tourmente, la police a resserré les rangs. Aux renforts de police venus de Vivonne se sont ajoutés ceux des agents partis en week-end. Bilan : «91 arrestations», se félicite le préfet, Bernard Tomasini, un ancien du cabinet Pasqua. Les interpellés avaient «entre 14 et 51 ans», dit-il. Seulement dix-huit ont été placés en garde à vue. Ceux-là ont une vingtaine d'années, sont étudiants ou chômeurs. «Mais 60 % nous étaient inconnus», confie le ministre. D'où, à ses yeux, l'importance de fichiers de police à jour.

«Les casseurs de Poitiers venaient du Grand Ouest, de Bretagne, de Bordeaux. Il y avait même un Gallois», assurait hier une élue locale. Sur les huit présentés hier en comparution immédiate, six étaient de la région de Poitiers. La police pointait du doigt hier «certains milieux contestataires» des facs de Toulouse et de Rennes, Nantes et Grenoble. «Ils prennent exemple sur les Black Blocs allemands, comme si le mouvement d'avril à Strasbourg commençait à essaimer dans l'Hexagone», s'inquiétait un policier de haut rang. Sur le mur d'une agence Bouygues aux vitres étoilées, les casseurs ont pris le temps de coller cette invitation : «Manif de soutien aux luttes de l'Ouest, samedi 17 octobre, place de la Garde, à Rennes». «Mais cette fois, prévient un gradé de la police, il y aura du bleu en face.»

Le Figaro - 13 octobre 2009

Commentaires

  • Ce n’est pas grave : Hortefeux, qui n’aime pas les Auvergnats, nous l’a expliqué, tout ça c’est parce que la Police n’a pas de fichiers performants ! Et puis, ils vont en profiter pour dissoudre les mouvements « d’extrême droite » !

  • pas moyen de poster un commentaire hier !
    Mais je ne suis pas surprise que des ultras gauche viennent de Rennes. C'est toujours de Rennes II le départ des grèves étudiantes. C'est un repère gauchiste pur et dur.
    Avant de déclancher une grève des étudiants s'inscrivent au cours par correspondance cela permet d'avoir les cours pour les grèvistes alors que les autres restent le bec dans l'eau au moment des examens.
    Pendant les grèves ils font entrer des intermittents qui empêchent toute évolution vers une fin de grève. mais ce qui est le plus curieux c'est qu'une partie de ces grèvistes va faire du soutien scolaire aux enfants des prisonniers (il faut tout de même des complicités pour avoir les noms et adresses des familles) ils vont, toujours avec des complicités, faire de l'alphabétisation aux prisonniers. Et je me demandais le pourquoi de la chose. Difficile aujourd'hui de ne pas voir le lien. Dans une révolution de rue les ex prisonniers seront facilement de leur côté et reconnaissants. De l'utopie de ma part ? mais qu'on m'explique alors le pourquoi de cet "amitié" des étudiants et des prisonniers.
    Pourquoi aujourd'hui on retrouve dans une défense de prisonniers des étudiants de Rennes ?
    Exemple de C.... de Rennes II. Cela traine dans les couloirs au moment de la fête des mères. Surtout ne pas téléphoner chez sa mère le jour précis car cela laisserait à penser que vous approuveriez Pétain.
    Mao n'est pas mort !

Les commentaires sont fermés.