Le procureur de Paris Jean-Claude Marin a requis mardi 18 mois de prison avec sursis et 45.000 euros d'amende contre l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qu'il a rendu "complice" de dénonciation calomnieuse dans l'affaire Clearstream.
Le procureur a requis parallèlement 2 ans de prison, dont 18 mois ferme, à l'encontre du mathématicien Imad Lahoud et 3 ans de prison, dont 18 mois ferme, à l'encontre de l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin. Il a également requis 45.000 euros d'amende à l'encontre des deux hommes.
Il a requis une peine de quatre mois avec sursis contre l'auditeur Florian Bourges, ainsi qu'une dispense d'amende "compte tenu de sa situation financière".
Le ministère public a en revanche demandé la relaxe du journaliste Denis Robert, poursuivi pour recel de vol et d'abus de confiance.
Dominique de Villepin s'est rendu "complice" de dénonciation calomnieuse dans l'affaire Clearstream "en cautionnant par son silence les agissements de Jean-Louis Gergorin", a affirmé le procureur.
L'ancien Premier ministre a estimé que "la promesse" de Nicolas Sarkozy de le "pendre à un croc de boucher" avait été "tenue".
"Nicolas Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher, je vois que la promesse a été tenue", a-t-il ajouté.
A l'issue de l'audience, un des avocats de Dominique de Villepin, Me Olivier Metzner, a dénoncé devant la presse "l'inéquité" des réquisitions prises contre M. de Villepin.
Selon lui, ces réquisitions sont le résultat "d'une belle construction intellectuelle mais ce n'est qu'intellectuel, et donc artificiel". "On vient de créer le délit de ne rien faire", a ajouté Me Metzner.
"On s'est toujours interrogé dans ce dossier de savoir où les réquisitions écrites avaient été prises, si c'était boulevard du Palais (au palais de justice de Paris, ndlr) ou rue du Faubourg-Saint-Honoré (à l'Elysée, ndlr), vous avez peut-être eu la réponse ce soir", a conclu Me Metzner.
Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, qui a tenté de démontrer dans son réquisitoire la complicité de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream a fait "une démonstration implacable", a dit mardi l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog.
"Sur la complicité par abstention, c'est une démonstration implacable", a réagi Me Herzog, quelques minutes après que le parquet eut requis 18 mois avec sursis et 45.000 euros d'amende contre M. de Villepin pour complicité de dénonciation calomnieuse.
Selon lui, M. Marin "a démontré a minima" qu'à partir de juillet 2004, "Dominique de Villepin savait, et a laissé faire cette action frauduleuse par son inaction".
Comme les juges d'instruction qui ont renvoyé M. de Villepin en correctionnelle, l'avocat de Nicolas Sarkozy pense que l'ancien Premier ministre ne s'est pas seulement rendu complice en juillet 2004, mais a été "l'instigateur" de la manipulation qui a valu au président de la République de voir son nom cité dans les listings Clearstream.
Interrogé par la presse sur le fait que le parquet n'ait pas requis d'inéligibilité contre M. de Villepin, Me Herzog a souri: "Sans vouloir faire de mauvais esprit, je crois que Dominique de Villepin n'a jamais été élu. La question de son inéligibilité ne se pose donc pas."
AFP. 20.10.09 -19h05
Commentaires
Ce sont Mussolini et Clara Patacci qui ont été pendus à des crocs de boucher en 1943 (je crois) par les bons révolutionnaires communistes de l’époque, et dont l’horreur est resté dans les mémoires. Je crois qu’ainsi Villepin veut démontrer quel est l’état d’esprit de cette justice aux ordres.
Je note qu’à nouveau l’AFP qualifie Lahoud de ‘mathématicien’, comme pour nous convaincre qu’il s’agit d’une fraude de haut vol qui ne pouvait être téléguidée que par des responsables politiques de haut niveau (suivez mon regard !) : propagande, quand tu nous tiens ! Une fois de plus les imbéciles de l’Afp s’imaginent que tout le monde ne sont que des imbéciles comme eux : n’importe quel internaute sait qu’il est très facile d’éditer des fichiers informatiques: ça n'est que de la bidouille. L’AFP : le degré zéro du journalisme, au même niveau que le figaro, le monde, libération,…. Bon, les gens bien intentionnés diront : mais ces journaux ne font pas du journalisme !
Je suis certainement très bête mais je n'ai rien compris à cette affaire, pour ma défense je dois dire que je n'ai pas trop cherché non plus.
Comme vous le dites abad ; il est très facile aujourd'hui de construire n'importe quoi via un ordinateur. du plus vrai que vrai.
Et aujourd'hui, nous savons que nous avons à la tête de l'état un paquet de Persil.