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La liberté provisoire refusée à Polanski par crainte d'une fuite hors de Suisse

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Le chalet de Roman Polanski à Gstaad

La justice suisse a rejeté mardi une mise en liberté provisoire du cinéaste franco-polonais Roman Polanski, emprisonné en Suisse depuis le 26 septembre dans l'attente d'une demande d'extradition des Etats-Unis, où il est poursuivi pour une affaire de moeurs remontant à 1977.

Le Tribunal pénal de Bellinzone (sud), qui avait été saisi le 29 septembre d'un recours sur "mandat d'arrêt en vue d'extradition" assorti d'une Le Tribunal pénal de Bellinzone (sud), qui avait été saisi le 29 septembre d'un recours sur "mandat d'arrêt en vue d'extradition" assorti d'une demande de mise en liberté provisoire, a motivé sa décision par des risques "élevés" de fuite du réalisateur.

"Vu la petite taille de la Suisse, qui permet, à partir de n'importe quel lieu, d'atteindre la frontière, notamment la France, le pays de résidence du plaignant, le risque de fuite par terre ou par air paraît particulièrement élevé", explique-t-il dans un document officiel.

Assurant qu'une liberté provisoire est exceptionnelle dans les cas d'extradition, il fait également valoir que les "moyens" financiers de Roman Polanski lui permettent facilement de s'offrir un "avion privé ou un hélicoptère" pour fuir la Confédération "en quelques heures". Une opération d'autant plus facile que les contrôles douaniers ont été abolis entre la France et la Suisse grâce à l'espace Schengen.

La cour, habituée à des cautions en monnaie sonnante et trébuchante, indique également qu'elle n'a pas retenu l'offre de gage du chalet de la très chic station de Gstaad (centre) appartenant au réalisateur, la jugeant "non satisfaisante".

Elle est également restée sourde aux arguments de la défense selon lesquels Roman Polanski risque une peine maximale de 50 ans de prison aux Etats-Unis; ou encore qu'il pourrait être ruiné s'il ne parvenait pas à terminer son dernier film "Ghost".

Au total, elle a confirmé un premier avis émis le 6 octobre par les autorités suisses, également inquiètes du risque de fuite du cinéaste.

La justice suisse a manifestement tenu compte de la fuite des Etats-Unis de Roman Polanski il y a plus de trois décennies pour échapper à une procédure ouverte pour des "relations sexuelles illégales" avec une adolescente alors âgée de 13 ans.

L'affaire a finalement rattrapé le cinéaste, Oscar du meilleur réalisateur (2003) et Palme d'Or à Cannes (2002) pour "Le Pianiste", il y a plus de trois semaines à son arrivée à Zurich où la police suisse, saisie d'un mandat américain, l'a arrêté et placé dans une prison à Wintherthour (est).

Depuis, le réalisateur attend la demande officielle d'extradition des Etats-Unis, qui ont en principe 40 jours pour s'exécuter, avec un délai de 20 jours supplémentaires possibles.

Décidés à tout entreprendre pour éviter à leur client âgé de 76 ans une détention trop longue, les avocats de Roman Polanski ont sorti leur dernière cartouche mardi.

Ils ont annoncé leur intention de déposer un ultime recours auprès de la plus haute instance juridique helvétique, le Tribunal fédéral de Lausanne.

"Nous allons essayer d'apporter des garanties encore plus fortes et mieux adaptées, nous allons tenter de démontrer qu'il n'y aurait aucun risque à ordonner la mise en liberté de Roman Polanski", a expliqué à l'AFP Maître Hervé Temime.

"J'espère que le tribunal de Lausanne nous répondra dans les plus brefs délais possibles", a-t-il encore affirmé.

La décision du Tribunal de Bellinzone porte toutefois un nouveau coup à la défense du cinéaste, qui lui-même n'est "pas au mieux de sa forme", selon Me Temime.

Il a dû "subir des examens" dans un hôpital suisse en fin de semaine dernière pour une maladie antérieure à son arrestation, selon l'avocat qui n'était "pas sûr à 100%" mardi que Roman Polanski ait regagné sa cellule.

AFP. 20.10.09 -  16h34

Commentaires

  • Félicitons la justice Suisse d’avoir pris la bonne décision de garder ce cinéaste israélien en vue de son extradition. Elle a su résister aux pressions politiques extraordinaires qui se sont exercées sur elle : il aurait été inadmissible de libérer un tel violeur ! Et merci à la Suisse de souligenr les inconséquences de l’espace Schengen, dont le traité a été longtemps gardé secret aux européens tant les signataires de cet accord avaient honte de ce qu’ils avaient signé ! Dans le cadre de cette affaire, ces honteux accords se retournent contre eux : c’est bien fait, Na !

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