Les dirigeants israéliens, tout en s'abstenant de faire des commentaires publics, ont exprimé vendredi leur préférence pour que le président palestinien Mahmoud Abbas, un modéré, reste au pouvoir.
"Nous considérons Abbas comme un partenaire pour la paix aussi longtemps qu'il est au pouvoir", a déclaré un haut responsable gouvernemental à l'AFP.
"Nous aimerions démarrer les négociations dès que possible avec la direction palestinienne modérée", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.
M. Abbas a annoncé jeudi qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors des élections générales palestiniennes prévues en janvier, manifestant ainsi sa frustration devant le blocage du processus de paix.
"Nous ne nous immisçons pas dans les affaires internes des autres. Mais il est évident qu'Israël et les Etats-Unis ont tout intérêt à ce que les Palestiniens aient une direction pragmatique et responsable", a déclaré à la radio le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon.
La décision du président palestinien de ne pas se représenter est analysée comme un "coup tactique" par les dirigeants et les éditorialistes israéliens
"Cette annonce est un coup tactique destiné d'abord à faire pression sur les Etats-Unis tout en répondant à des besoins internes" palestiniens, a déclaré un responsable gouvernemental non identifié au quotidien Yediot Aharonot.
"Néanmoins, le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) ne souhaite pas le départ de Mahmoud Abbas, car après lui viendront des dirigeants plus extrémistes", explique-t-il.
Selon le quotidien Haaretz, le président israélien Shimon Peres a appelé au téléphone M. Abbas vendredi matin pour lui demander de rester en poste.
"Si vous partez, les Palestiniens vont perdre leur chance de parvenir à un Etat indépendant et la situation dans la région va se dégrader", a plaidé M. Peres, cité par le journal.
Le ministre israélien de l'Environnement, Gilad Erdan, un proche de M. Netanyahu, a néanmoins accusé à la radio le président palestinien "de n'avoir rien fait en cinq ans pour parvenir à la paix".
La décision de M. Abbas, âgé de 74 ans, survient au moment où le processus de paix au Proche-Orient est complètement bloqué, les Etats-Unis ayant échoué à convaincre les Israéliens de geler totalement la colonisation dans les territoires palestiniens.
L'Autorité palestinienne réclame un arrêt de la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-est (annexée par Israël en juin 1967) avant de reprendre les négociations.
P/O Gaëlle Mann - AFP Le 7/11/2009
Commentaires
La création d'Israel a été une erreur monumentale ; certains dirigeants occidentaux avaient prévenu ; les marchands d'armes et les maffieux qui s'y réfugient y trouvent leur compte, certes , mais franchement , plus le temps passe, plus l'absurdité de la création de cet état éclate au grand jour; en tout cas , c'est mon avis.