Etre parmi les premiers à souscrire un pacte civil de solidarité (Pacs), les deux hommes y tenaient. "Pour le symbole. Et puis ça faisait tellement longtemps qu'on attendait ça", raconte Dominique, 55 ans, qui réside aujourd'hui avec son époux à Mouscron (Belgique), près de la frontière française.
Alors sitôt la loi promulguée, Dominique Adamski et Francis Dekens, originaires du Nord, se pressent de rassembler les papiers nécessaires. "On s'est dit qu'il fallait faire vite. Pour nous c'était comme une libération, l'aboutissement d'un long parcours", poursuit-il.
Alors le 18 novembre 1999, ils se présentent au tribunal d'instance de Lille. Une signature au bas d'un document, l'affaire de 30 minutes pas plus - le temps d'une pause déjeuner - puis les deux hommes repartent travailler.
"Ce qu'on éprouvait à ce moment là, c'était juste le plaisir inouï de se dire "ça y est, on est ensemble, on est enfin reconnus comme un couple" se rappellent les deux hommes.
"Quand j'ai vu tous ces médias, j'ai été un peu effrayé", explique Françis, 64 ans, qui craignait surtout le regard de ses collègues de travail. "On ne met pas tout de suite au placard 30 années à raser les murs", ajoute Dominique.
Mais les réactions sont positives, on les accoste dans la rue, toujours de façon sympathique. "Enfin, on était là, on existait aux yeux des autres. Quelque part, la médiatisation nous a légitimés : on n'était plus les pédés qui se sont pacsés, on était juste devenus les gars qui étaient passés à la télé".
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais les deux hommes voulaient plus. De droits, mais aussi de reconnaissance de leur couple. Alors quand en 2004, ils entendent parler de la célébration par Noël Mamère, le maire Verts de Bègles (Gironde), d'un premier mariage homosexuel, ils foncent. "Dès qu'il y avait une possibilité, il fallait la prendre", explique Dominique.
Mais le maire de Marseillan, où ils venaient de s'installer, se rétracte au dernier moment. En 2006, ils choisissent donc de partir en Belgique pour enfin pouvoir se marier, "comme un couple lambda".
"C'est navrant d'avoir dû quitter notre pays pour pouvoir se marier. Mais dix ans après le Pacs, la France est restée fixée sur ses positions. C'est dommage", déplorent les deux hommes.
"Si on a pu semer une petite goutte d'eau pour faire avancer le débat, ça nous suffit", concluent Dominique et Francis. Ils préparent un livre pour raconter leur histoire, avec toujours la simple "envie de témoigner d'un amour qui existe".
AFP. 18.11.09
Commentaires
Je me suis souvent demandé ce que pouvaient faire deux pédés. Grâce à cette photo, j’ai maintenant la réponse : ils font des chiens !
Abad, très drôle !
Francis a 64 ans, il est donc ménopausé, quitte de prendre la pilule, pas si fol que çà.