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Un couple de Français vivaient depuis un an dans les toilettes publiques de Menton - Le préfet vient de le reloger provisoirement

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(Cliquez sur la photo pour la voir en totalité)

Ils ont une vue imprenable sur l'une des plus belles plages de la Côte... Depuis les toilettes publiques où ils vivent depuis un an.

Marie, 62 ans, et Jeannot Rolin, 69 ans, cherchent à faire bonne figure au moment où ils nous font visiter leur « home sweet home ». Marie est un petit bout de femme à l'oeil pétillant. Elle est presque fière de montrer les toilettes qu'elle gère depuis douze ans à Menton, face à la plage des Sablettes. Il faut dire qu'elle en passe des heures, chaque jour, à rendre le lieu d'une propreté irréprochable. Des toilettes qui accueillent chaque été des milliers de touristes jusqu'à parfois tard dans la nuit : « Nous pouvons sortir nos affaires seulement une fois que tout le monde est parti. Mais je ne vous dis pas l'odeur. Les gens sont d'une saleté incroyable, surtout quand ils ne sont pas chez eux ».

Son fils est assassiné et son mari amputé

Marie est désormais chez elle dans ces toilettes après une succession d'événements dramatiques qui feraient passer Cosette pour une reine de la chance.

Il y a deux ans, le meurtre de son fils avait défrayé la chronique. Cantonnier à Beausoleil, il a été poignardé à 33 reprises dans une cave. Un voisin a été interpellé et l'affaire passera aux assises en décembre prochain.

Son mari, Jeannot, a vu son état de santé et plus particulièrement son diabète s'aggraver après cette horrible histoire. Et l'an dernier, il a dû être amputé d'une jambe. Le début de la descente aux enfers.

Durant son séjour à l'hôpital, son propriétaire en a profité pour récupérer pour sa famille le logement que le couple occupait dans la vieille ville de Menton. Une habitation devenue de toute façon inaccessible à Jeannot qui se déplace avec une prothèse.

Il ne restait plus qu'une solution aux deux seniors, vivre sur le lieu de travail de Marie : « J'ai passé des journées entières à tout récurer pour essayer de faire partir les odeurs d'urine qui persistent un peu de toute façon. Et nous avons aménagé une pièce où étaient entreposés les produits ménagers pour que Jeannot puisse dormir. Moi, je me débrouille avec un lit de camp dans une espèce de petite cuisine que nous avons aménagée. »

Cuisine est un bien grand mot pour cette minuscule pièce à l'installation électrique obsolète et sans chauffage. « Nous sortons un petit poêle de secours quand les toilettes sont fermées », explique avec fatalisme Marie.

Une femme dont le courage est admiré par les quelques rares bonnes âmes qui essayent de les épauler : « L'an dernier, raconte Sylvie, une amie qui les assiste dans les démarches administratives, il y a eu de fortes pluies et une canalisation d'égout s'est cassée. Toute l'eau nauséabonde a déferlé dans les toilettes. Marie, sans broncher, a épongé trois jours et trois nuits durant. Sans que personne lui vienne en aide. »

Des promesses, que des promesses

Une femme aussi courageuse que dépassée par les événements : « Nous avons fait des demandes de logements, mais c'est bien compliqué. Pourtant, nous gagnons environ 1 000 euros par mois et nous pourrions payer un loyer modéré. »

Sa fille, Christine, est d'autant plus inquiète que sa mère sera à la retraite dans deux ans : « J'ai vraiment peur qu'ils finissent à la rue. Il faut vraiment que quelqu'un se bouge », se désespère-t-elle.

Mais au final, personne ne semble réellement savoir comment, à quelques mètres d'une plage où l'insouciance et la richesse de la Côte d'Azur s'exposent au soleil, Marie et Jeannot peuvent vivre dans de telles conditions au vu et au su de tous. Personne, sauf Marie dont l'oeil pétillant est devenu espiègle : « Si vous saviez combien de fois, nous avons entendu " Oui, oui, on va vous aider ". Mais les paroles s'envolent et nous, on reste là. »

Olivier Poisson -Nice-Matin - 02.12.09 

Le préfet des Alpes-Maritimes, Francis Lamy, a décidé aujourd'hui de reloger immédiatement un couple de sexagénaires qui vivait depuis un an dans des toilettes publiques sur une plage de Menton, sur la Côte d'Azur.

"Dès ce soir, ce couple sera logé dans une chambre d'hôtel. Il pourra être installé dès demain dans un appartement en rez-de-chaussée mobilisé par une association à la demande de la Ddass", a annoncé la préfecture dans un communiqué.

 Le couple attendra, dans l'appartement de l'association, qu'un "logement définitif lui soit proposé, avant la fin de l'année", a précisé la préfecture.

La situation de Marie et Jeannot Rolin, 62 et 69 ans, qui, une fois terminée la saison estivale, vivaient dans les toilettes de la plage des Sablettes, entre une douche et un WC, avait attiré l'attention des médias.

Marie Rolin gère ces toilettes publiques depuis douze ans. Après avoir perdu son logement, le couple avait décidé de s'installer sur son lieu de travail.
"J'ai passé des journées entières à tout récurer pour essayer de faire partir les odeurs d'urine qui persistent un peu de toute façon. Et nous avons aménagé une pièce où étaient entreposés les produits ménagers pour que Jeannot puisse dormir. Moi, je me débrouille avec un lit de camp dans une espèce de petite cuisine que nous avons aménagée", avait expliqué Marie Rolin à Nice-Matin.

Le Figaro - 03.12.09

Commentaires

  • Et que faisait ce préfet depuis un an ? Il dormait ? Honte à ce préfet indigne !
    Par contre cette Marie est une Dame Pipi qui nous donne une leçon de dignité ! Pas comme notre Première dame Pipi qui fait honte à la France et aux Français !

  • Cher abad, je me permets de co-signer votre excellent commentaire! Pauvres gens, si humbles et si dignes! Mais ils sont blancs et Français: les toilettes publiques leur suffisaient bien! J'espère qu'ils vont être relogés définitivement de facon correcte, comme les AUTRES!

    Ce préfet doit être rouge de honte! Ainsi que les services sociaux!

    Quelle leçon de dignité, en effet! Et de propreté physique et morale!

  • Oui absolument Gaëlle, de propreté physique et morale, c'est tellement rare. Honte à nos gouvernants de m.... !

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