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La colère du père d'Ophélie Bretnacher

VERDUN.- Il y a un an dans la nuit du 3 au 4 décembre, Ophélie Bretnacher, 22 ans, disparaissait à Budapest où elle complétait ses études en école de commerce dans le cadre du programme Erasmus. Grâce aux caméras de surveillance, une enquête retraçait le parcours pédestre de la jeune femme, née à Verdun, d'une boîte de nuit au Pont des Chaînes qui surplombe le Danube. Son sac avec ses papiers et son téléphone portable avaient été retrouvés au pied d'un pilier. Parallèlement, une enquête était aussi ouverte en France pour disparition inquiétante. Le corps d'Ophélie a été retrouvé deux mois plus tard dans un bras mort du Danube. Après l'autopsie en Hongrie, la thèse du suicide était retenue.
Une nouvelle autopsie effectuée en France, un mois après la macabre découverte, ne relevait pas non plus d'élément susceptible d'accréditer une hypothèse criminelle.
- Francis Bretnacher, un an après la disparition d'Ophélie, avez-vous de nouvelles informations ?
- En fait, l'enquête n'a pas avancé depuis l'autopsie pratiquée en France. J'ai relancé plusieurs fois le procureur à Paris mais il ne se passe plus rien.
- Quel est votre sentiment ?
- L'enquête n'a pas exploité l'ensemble des pistes. Celle de l'homicide ne peut être écartée. Il n'y a toujours pas de dosage des diatomées (N.D.L.R. : micro-algues unicellulaires dont l'analyse permettrait de savoir si l'eau retrouvée dans le corps d'Ophélie correspond à celle du lieu de découverte du corps).
Comme d'autres éléments du dossier, la Hongrie ne les a pas transmis à la France. Ce n'est pas normal, d'autant que dans le domaine des diatomées, la France est experte. C'est elle qui a mis au point cette technique après l'affaire Grégory. Le test n'est pas fait or il donnerait des informations précises sur la noyade d'Ophélie.
- Avez-vous une explication ?
- Personne ne peut nous dire pourquoi. Il manque toujours quelque chose et nous sommes confrontés à la lenteur de la justice française. Et puis, on m'a fait comprendre que l'affaire avait déjà coûté beaucoup d'argent et qu'il fallait arrêter les frais. L'Europe de la justice n'est hélas pas pour demain...
 

Le travail pour tenir


- Vous semblez dépité...
- Je suis atterré par le comportement de l'État français qui n'est pas en mesure d'assurer la sécurité et la justice pour nos enfants. Dès le départ, la Hongrie a privilégié la thèse du suicide et ne voulait pas perdre de temps. Ils ont mis un mois à déclencher une enquête criminelle. Ils se sont d'abord concentrés sur les connaissances d'Ophélie, concluant à un taux d'alcool important, correspondant à une quinzaine de bières. Or d'après l'autopsie, il serait équivalent à trois bières. Quelque chose cloche.
- Comment expliquez-vous que le dossier ne soit pas classé ?
- Sitôt après l'autopsie, il a été annoncé que tout portait à croire au suicide. Depuis, il ne se passe plus rien mais l'enquête est toujours en cours. Comme elle est criminelle, je n'y ai pas accès. S'il classe l'affaire, on serait obligé de me le donner. Lorsque je fais des demandes, on me dit que cela nuirait à l'enquête...
- Poursuivez-vous des démarches ?
- Les frais d'avocats sont très importants et aujourd'hui, je n'ai pas les moyens de m'engager dans ces démarches. En fait, je n'ai aucune possibilité d'en savoir plus, de connaître l'origine de l'hématome qu'elle portait sur une jambe, de lutter contre ce statu quo et cette thèse du suicide, présente au départ que personne n'a pu justifier. Or, elle ne tient pas la route.
- Aujourd'hui, comment surmontez-vous cette épreuve ?
_ J'ai repris mon travail en Autriche quelque temps après l'enterrement. C'est le seul moyen de supporter. Le plus dur, c'est pour mon épouse. Mes deux fils ont aussi repris leurs activités. On est obligés de surmonter la difficulté.

L'Est républicain - 04.12.09

Commentaires

  • C'est honteux, la mort de cette jeune fille laisse indifférents les responsables Français.

    La mobylette du fils ...de son père , a été retrouvée illico prestissimo ,par les limiers de France et de Navarre.

  • C’est une honte ! Et on peut craindre que pour la mort de la petite Myriam, on s’achemine vers la même impasse.

  • actuellement, connaitre la réalité des derniers jours d'Ophélie ne la fera pas revenir par contre cela pourrait éventuellement permettre que d'autre drames de ce genre ne se reproduisent, aussi pour sa mémoire et pour donner un sens a ce qui s'est produit, si j'avais la possibilité de rassembler du monde pour agir, je récolterait une grosse somme d'argent et je placerait des annonces dans les zone de diffusions locale pour acheter une partie de la vérité qui a couter la vie a Ophélie, quitte a ce que certains responsables en pâtissent, la vengeance ne sert a rient la soumission elle sert ceux qui agissent dans l'ombre.pour autant qu'il y ai eu une action exterieur pour ce drame.toutes ma compassion a sa famille, sa mère en particulier, et a ses amis. un lecteur qui a suivi le drame .

  • @fabian: savoir ce qu'il s'est réellement passé permettrait peut-être de connaître son ou ses assassins et de les punir. La justice n'est pas une vengeance!

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