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La mystérieuse affaire de la Josacine empoisonnée au cyanure

Condamné à vingt ans de prison en 1997, Jean-Marc Deperrois a toujours nié avoir versé du cyanure dans le sirop de la petite Emilie, neuf ans.

Les drames et les doutes de l'affaire de la Josacine éclatent le 11 juin 1994. Dans le village de Gruchet-le-Valasse (Seine-Maritime), Émilie Tanay, 9  ans, succombe après avoir ingéré de la Josacine, un sirop antibiotique pour enfants alors très utilisé. L'enquête révèle la présence de cyanure dans le médicament. Et les gendarmes comme le juge d'instruction concluent finalement que la fillette a été victime d'un empoisonnement dont elle n'était en fait pas la cible…

Selon la thèse de l'accusation, retenue par les jurés de la cour d'assises, Jean-Marc Deperrois aurait voulu éliminer l'époux de sa maîtresse. Il aurait donc versé du poison dans le médicament posé dans la cuisine du couple sans savoir qu'il s'agissait du sirop de la jeune Émilie, qui séjournait alors chez eux.

Jean-Marc Deperrois, jugé pour empoisonnement, a écopé de vingt ans de réclusion criminelle. Il a toujours nié avoir acheté le cyanure de sodium fatal à la fillette. Condamné par une cour d'assises avant l'instauration d'un appel criminel dans le droit français - ce sera le cas quatre ans plus tard avec la loi Guigou -, Jean-Marc Deperrois a, depuis, toujours réclamé un nouveau procès. Deux requêtes en révision ont été déposées mais toutes ont été rejetées. L'une d'elles avait pourtant donné lieu à un long complément d'enquête durant lequel tous les acteurs de l'affaire ainsi que les experts avaient été réentendus.

Mes Valérie Rosano et Éric Dupont-Moretti, les avocats de Jean-Marc Deperrois, comptaient alors sur de nouvelles expertises montrant qu'une forte odeur d'ammoniaque se dégageait du flacon quand le sirop et le cyanure y étaient mélangés. Cet élément n'était pas apparu lors du procès. Considérant que «l'élément nouveau» qui était présenté par la défense était insuffisant, la cour de révision a par deux fois refusé de renvoyer l'affaire devant une nouvelle cour d'assises. En février dernier, ils avaient souligné que «les éléments fournis à l'appui de la requête en révision de Jean-Marc Deperrois ne permettent pas de faire naître un doute sur la culpabilité du requérant».

Libéré sous conditionnelle en 2006, Deperrois était soumis jusqu'à ce samedi à l'interdiction de s'exprimer publiquement et de se rendre en Seine-Maritime. Depuis sa libération, il a repris ses activités d'entrepreneur dans l'imagerie thermique industrielle.

Le Figaro - 11.12.09

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