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BHL met la pression sur la justice suisse pour son ami Polanski

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L’écrivain et philosophe est à l’origine d’une pétition en faveur de lancée sur à travers le site Laregledujeu.org.

Vous avez apporté votre soutien à Roman Polanski lors de son arrestation. Avec le recul, votre regard a-t-il évolué sur l’affaire ?

Bernard-Henri Lévy. En aucune manière.

Avec Pascal Bruckner, Milan Kundera, d’autres, nous avons lancé cette pétition dès la nuit de son arrestation. Je n’ai pas bougé d’un iota. Cette incarcération était, reste une honte. Ce climat de populaire et de lynchage, cette façon qu’avait chacun d’avoir sa petite idée sur le crime, sur la peine qu’il méritait, sur les vertus comparées de la castration chimique et de l’emprisonnement, etc. Tout cela était, reste une honte. Et ce n’est pas parce que la majorité de l’opinion rêve de voir l’auteur de « Rosemary’s Baby » tomber de son piédestal que je vais changer d’avis.

Qu’espérez-vous ?

Deux choses. Premièrement, que davantage de voix se fassent entendre pour dire combien il est fou que dans des pays où un meurtrier sort de prison au bout de vingt ans, on puisse remettre en prison quelqu’un pour un détournement de mineure commis il y a plus de trente ans. Où sont passés les collègues cinéastes de Polanski ? Pourquoi ce silence assourdissant de quelqu’un comme Jean-Luc Godard ? Et puis ce que j’espère c’est, deuxièmement, que les Suisses comprennent qu’ils n’ont aucune raison de se mettre au service des caprices d’un juge américain qui veut se faire réélire et a besoin, pour cela, de ramener à ses électeurs un gros poisson. Voilà trente ans que Polanski passe ses vacances en Suisse ; trente ans qu’il y est accueilli, honoré ; trente ans qu’il y loue, puis y a acheté, avec la bénédiction des autorités, le même chalet. Les Suisses savent cela. Ils savent qu’un pays souverain ne peut pas changer la règle du jeu comme ça, du jour au lendemain. C’est pourquoi j’espère que la pression de l’opinion suisse fera que Berne refuse l’extradition.

Vous lui avez rendu visite. Comment vous est-il apparu ?
Un roc. Un bloc de sérénité et de courage. Et toutes ses forces tendues, il me semble, vers l’achèvement du film qui était en chantier quand on lui a tendu ce traquenard. Peut-être est-ce l’artiste, en lui, qui a pris le pouvoir et le sauve.
Peut-être en a-t-il tant vu dans sa longue vie que cette nouvelle épreuve lui apparaît, comparée à l’enfer qu’il a traversé, comme une péripétie. Peut-être est-il fatigué de se battre contre l’adversité, juste fatigué de ce destin qui s’acharne. Je ne sais pas.

Avez-vous des nouvelles récentes ?

Nous nous sommes encore parlé ce matin (NDLR : hier) . Les nouvelles sont celles que je vous dis. Un homme debout, bouleversé par les témoignages de solidarité qu’il reçoit quand même aussi, et qui attend.
Le parisien - 26.12.09

Commentaires

  • «Ce climat de justice populaire [….] reste une honte» : on savait déjà que BHL n’aime que la justice de classe : c’est tellement plus pratique !

  • Cher abad, il doit faire une fine allusion à la votation contre les minarets!

    Je m'abstiens de tout jeu de mot trivial à propos de Polanski, l'homme des minarets...

  • Il est marrant le youpin HBL-BLH-LBH,même type qui dit :"un homme debout",pour violer une gamine de 13 ans.

    Ce type est abject.

  • Et une BécHameL, une, pour le Pol Pote " debout sans ses bottes".

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