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Carla Bruni a-t-elle inspiré la nomination de François Baudot comme inspecteur général de l'administration des affaires culturelles (IGAC) ? L'affaire agite les hauts fonctionnaires de la Rue de Valois qui, depuis quelques semaines, pestent contre ce coup de pouce, à leurs yeux injuste.
François Baudot est, en effet, le parrain d'Aurélien, fils de Carla Bruni. Sa nomination au tour extérieur est une prérogative de l'exécutif. Autrement dit, il n'a pas besoin de passer les concours administratifs. Âgé de 60 ans, cet ancien journaliste (au magazine Elle ), touche-à-tout des nuits parisiennes, auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire de la mode ou des arts décoratifs, trouve ici un poste tranquille pour faire la soudure avant sa retraite... La rémunération d'un IGAC en début de carrière est de l'ordre 5.000 euros mensuels, primes comprises. Il n'aura pas le temps de progresser.
Le 9 décembre, dans une note que Le Point s'est procurée, Serge Lasvignes, secrétaire général du gouvernement, informe le directeur général de l'administration et de la fonction publique du fait que le président de la République et le Premier ministre "se proposent de nommer M. François Baudot inspecteur général des affaires culturelles au tour extérieur". Il y joint le CV de l'intéressé et demande à son interlocuteur de saisir la commission ad hoc chargée d'émettre un avis.
Avis négatif de la commission
Or, le 15 décembre, la commission chargée d'apprécier l'aptitude de François Baudot à exercer les fonctions d'inspecteur général a émis un avis (unanimement) négatif ! Cette éminente commission était présidée par Hubert Blanc (conseiller d'État), lequel était entouré de Sophie Moati (conseillère maître à la Cour des comptes), Patrick Olivier (chef du service de l'Inspection générale de l'administration des affaires culturelles) et deux inspecteurs généraux (Michel Berthod et Jean-Sébastien Dupuit). Frédéric Mitterrand n'est pas lié par cet avis négatif et encore moins Nicolas Sarkozy et François Fillon. Néanmoins, sur le coup, la nomination - qui devait être officialisée le 16 décembre - est retirée de l'ordre du jour du Conseil des ministres, pour y être inscrite, plus discrètement, à la veille des fêtes...
Frédéric Mitterrand ne peut pas refuser grand-chose à Carla Bruni. Il doit d'avoir obtenu la direction de la Villa Médicis aux relations communes qu'il possède avec la première dame. Mais son ministère grince des dents... En effet, depuis l'application de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, Frédéric Mitterrand mène une politique de rigueur qui bouscule sa haute administration et les agents du ministère et des musées... Or la nomination de François Baudot est la quatrième à l'IGAC cette année pour deux départs à la retraite, soit l'inverse de la règle prônée par Bercy. Ce qui vaut pour les simples agents ne vaut donc pas pour les nominations décrétées par le gouvernement... La CGT est à l'affût de ce genre de faux pas.
Un livre sulfureux
Le CV de François Baudot n'est pourtant pas honteux : diplômé des Beaux-Arts de Paris et de l'école Camondo, il fut architecte d'intérieur entre 1975 et 1980. Il occupe ensuite les fonctions de commissaire adjoint de l'exposition "Arts et Industries au Musée national des monuments français", etc. Alors, pourquoi cet avis négatif ? En fait, selon nos informations, la commission a été effarouchée par l'autre parcours de François Baudot, celui qu'il a livré lui-même, l'été dernier, dans un livre-confession, L'Art d'être pauvre , paru chez Grasset et dans lequel il remercie Carla Bruni-Sarkozy.
Dans un style voisin de celui de Frédéric Mitterrand - la mélancolie et le remord en moins -, Baudot y narre sa jeunesse dissolue, son aventure au sein du Palace, la boîte de nuit branchée des années 1980, et diverses expériences intimes. Ce livre licencieux circule depuis deux mois dans les allées du pouvoir, où l'on s'attendait à un recasage de François Baudot soit au Palais de la découverte soit ailleurs...
François Baudot est, en effet, le parrain d'Aurélien, fils de Carla Bruni. Sa nomination au tour extérieur est une prérogative de l'exécutif. Autrement dit, il n'a pas besoin de passer les concours administratifs. Âgé de 60 ans, cet ancien journaliste (au magazine Elle ), touche-à-tout des nuits parisiennes, auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire de la mode ou des arts décoratifs, trouve ici un poste tranquille pour faire la soudure avant sa retraite... La rémunération d'un IGAC en début de carrière est de l'ordre 5.000 euros mensuels, primes comprises. Il n'aura pas le temps de progresser.
Le 9 décembre, dans une note que Le Point s'est procurée, Serge Lasvignes, secrétaire général du gouvernement, informe le directeur général de l'administration et de la fonction publique du fait que le président de la République et le Premier ministre "se proposent de nommer M. François Baudot inspecteur général des affaires culturelles au tour extérieur". Il y joint le CV de l'intéressé et demande à son interlocuteur de saisir la commission ad hoc chargée d'émettre un avis.
Avis négatif de la commission
Or, le 15 décembre, la commission chargée d'apprécier l'aptitude de François Baudot à exercer les fonctions d'inspecteur général a émis un avis (unanimement) négatif ! Cette éminente commission était présidée par Hubert Blanc (conseiller d'État), lequel était entouré de Sophie Moati (conseillère maître à la Cour des comptes), Patrick Olivier (chef du service de l'Inspection générale de l'administration des affaires culturelles) et deux inspecteurs généraux (Michel Berthod et Jean-Sébastien Dupuit). Frédéric Mitterrand n'est pas lié par cet avis négatif et encore moins Nicolas Sarkozy et François Fillon. Néanmoins, sur le coup, la nomination - qui devait être officialisée le 16 décembre - est retirée de l'ordre du jour du Conseil des ministres, pour y être inscrite, plus discrètement, à la veille des fêtes...
Frédéric Mitterrand ne peut pas refuser grand-chose à Carla Bruni. Il doit d'avoir obtenu la direction de la Villa Médicis aux relations communes qu'il possède avec la première dame. Mais son ministère grince des dents... En effet, depuis l'application de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, Frédéric Mitterrand mène une politique de rigueur qui bouscule sa haute administration et les agents du ministère et des musées... Or la nomination de François Baudot est la quatrième à l'IGAC cette année pour deux départs à la retraite, soit l'inverse de la règle prônée par Bercy. Ce qui vaut pour les simples agents ne vaut donc pas pour les nominations décrétées par le gouvernement... La CGT est à l'affût de ce genre de faux pas.
Un livre sulfureux
Le CV de François Baudot n'est pourtant pas honteux : diplômé des Beaux-Arts de Paris et de l'école Camondo, il fut architecte d'intérieur entre 1975 et 1980. Il occupe ensuite les fonctions de commissaire adjoint de l'exposition "Arts et Industries au Musée national des monuments français", etc. Alors, pourquoi cet avis négatif ? En fait, selon nos informations, la commission a été effarouchée par l'autre parcours de François Baudot, celui qu'il a livré lui-même, l'été dernier, dans un livre-confession, L'Art d'être pauvre , paru chez Grasset et dans lequel il remercie Carla Bruni-Sarkozy.
Dans un style voisin de celui de Frédéric Mitterrand - la mélancolie et le remord en moins -, Baudot y narre sa jeunesse dissolue, son aventure au sein du Palace, la boîte de nuit branchée des années 1980, et diverses expériences intimes. Ce livre licencieux circule depuis deux mois dans les allées du pouvoir, où l'on s'attendait à un recasage de François Baudot soit au Palais de la découverte soit ailleurs...
Le Point - 26.12.09
Commentaires
Oui, Gaëlle, c’est bien cela : de la culture, seules les trois premières lettres intéressent notre Première Dame Pipi (vous me direz, c’est naturel !) et ses acolytes !