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La taxe carbone annulée par le Conseil constitutionnel

Saisis par le PS, les Sages ont estimé mardi que la loi prévoyait trop d'exemptions et créait une inégalité face à l'impôt. Mesure phare du budget 2010, la taxe carbone devait entrer en vigueur au 1er janvier. Matignon annonce qu'un nouveau dispositif sera présenté le 20 janvier.

Coup de théâtre au Conseil constitutionnel. Mardi soir, c'est ni plus ni moins le pilier du budget 2010 que les Sages ont retoqué en décidant d'annuler la taxe carbone dans son intégralité. Dans leur décision, les juges constitutionnels - saisis la semaine dernière par les parlementaires socialistes - ont estimé que la loi créait trop d'exemptions, ce qui est «contraire à l'objectif de lutte contre le réchauffement climatique» et crée une inégalité face à l'impôt. «Moins de la moitié des émissions de gaz à effet de serre aurait été soumise à la contribution carbone», en raison de ces multiples exemptions, ont-ils argumenté.

Dans le détail, le Conseil constitutionnel a ainsi souligné qu'«étaient totalement exonérées de contribution carbone les émissions des centrales thermiques produisant de l'électricité, les émissions des 1018 sites industriels les plus polluants» (raffineries, cimenteries, cokeries...), «les émissions du transport aérien» ou encore «celles du transport public routier de voyageurs». «Ces exemptions auraient conduit à ce que 93 % des émissions d'origine industrielle, hors carburant, soient exonérées de contribution carbone», selon le texte. La taxe aurait donc «porté essentiellement sur les carburants et les produits de chauffage qui ne sont que l'une des sources d'émission de dioxyde de carbone».

 

Une alternative sera proposée par Fillon le 20 janvier

 

Peu de temps après la publication de la décision des Sages, Matignon a annoncé que François Fillon présentera le 20 janvier en conseil des ministres un nouveau dispositif tenant «pleinement compte des observations du Conseil constitutionnel». Le premier ministre maintient cependant que «cette contribution est nécessaire pour orienter les comportements des entreprises et des ménages en matière de consommation d'énergie et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre». Le cabinet de Jean-Louis Borloo a pour sa part indiqué que le ministre de l'Ecologie et du Développement durable réagirait mercredi à cette invalidation.

De son côté, le Parti socialiste - par l'intermédiaire de sa secrétaire nationale à l'Environnement, Laurence Rossignol - n'a pas attendu pour qualifier la décision des juges constitutionnels de «lourde défaite pour le président de la République. C'est à la fois la sanction d'une méthode de travail qui consiste à faire tout à la va-vite et par une série d'effets d'annonce». Pour la fédération France Nature Environnement (FNE), c'est une annulation «catastrophique». «La taxe carbone est clairement à l'agonie. Copenhague a montré que la volonté politique ne suffisait pas dans la lutte contre le changement climatique et aujourd'hui c'est le levier fiscal qui est en berne», a déploré le porte-parole de FNE, Arnaud Gossement.

L'eurodéputé MoDem Jean-Luc Bennahmias a pour sa part estimé qu'il fallait «remettre le dossier sur la table en faisant payer les vrais pollueurs». «Cette décision est sidérante», a-t-il ajouté.

 

Une mesure chère au chef de l'Etat

 

Voulue par Nicolas Sarkozy, cette taxe, rebaptisée «contribution carbone» par le Sénat, était une mesure phare du projet de budget 2010. Au total, elle aurait dû se traduire par 4,1 milliards d'euros de recettes fiscales l'an prochain, dont 2,2 milliards payés par les ménages. Le chef de l'Etat lui-même l'avait présentée comme une «révolution fiscale» et un «virage majeur» afin de «modifier durablement» les comportements des Français. La taxe visait à inciter les individus à réduire leurs émissions de CO2 en s'appliquant à la consommation d'énergie des ménages et des entreprises, avec une compensation pour les particuliers. Pour les entreprises, la taxe carbone devait se substituer à la taxe professionnelle, dont l'abandon a en revanche été validé par le Conseil constitutionnel.

Selon les calculs de l'Insee, son entrée en vigueur - prévue au 1er janvier - devait avoir pour effet une augmentation générale des prix de 0,3% au premier trimestre 2010, et une hausse d'environ 4 centimes par litre d'essence à la pompe. Fixée à 17 euros la tonne de dioxyde de carbone (CO2), elle avait toutefois soulevé d'importantes contestations à gauche, mais aussi à droite, où certains dénonçaient l'instauration d'un nouvel impôt.

Le Figaro - 29.12.09

 

 

Commentaires

  • Une fois de plus le nabot s’est ridiculisé et a, du même coup, ridiculisé la France !

  • C'est la meilleure nouvelle de l'année qui se termine. Réjouissons nous pour deux raisons : le camouflet à Sarko et son sbire Borloo, et pour notre portefeuille. Du coup, je vais pouvoir offir un cadeau supplémentaire pour le premier de l'an.

  • Pour le rastaquouère hongrois c'est le début de la fin, quoique cet individu est l'élu des vieux.

  • Et où en est la taxe pique-nique ?

  • C'est le résultat que donne une opposition intelligente qui utilise tous les recours....
    Voilà encore plus de motivation pour faire des régionale un moment fort d'expression de la volonté générale... qui commence à se lasser d'une politique menée tambour battant par un OSS117 du libéralisme.

  • Je crois que vous vous réjouissez un peu vite...
    Cette annulation provient du fait d'un manque d'égalité devant l'impôt. Une nouvelle mouture de cette taxe va donc être revotée pour que les chauffeurs routiers, pêcheurs, industriels et... tous ceux qui se chauffent uniquement à l'électricité payent cette taxe...
    Du pognon il leur en faut pour nourrir loger et habiller nos indispensables sauveurs arrivant de la planète entière sur notre petit territoire. Il faut donc que tous les citoyens et non une partie d'entre eux seulement banquent. Egalité Fraternité. Poil au nez.

  • @zélionaya: hélas, une nouvelle mouture de cette "taxe carbone" va être concoctée... Sarközy est fou de rage, il tient tellement à cet impôt nouveau, prétendument "écologique" pour les imbéciles!

  • 80% des Français sont CONTRE cette taxe carbone, mais il s'en fiche complètement!

  • @zélionaya

    Vous ai-je bien lu ?? poil au !!!

Les commentaires sont fermés.