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Le prince Reza Pahlavi appelle les forces de l'ordre iraniennes à la désobéissance civile

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Reza Pahlavi, fils aîné du Shah, est né le 31 octobre 1960 à Téhéran

Reza Pahlavi demande à la communauté internationale de « choisir son camp ». Il a publié « Iran, l’heure du choix », un livre d’entretiens avec le journaliste Michel Taubmann (Ed. Denoël).

Que se passe-t-il en Iran ?

Reza Pahlavi. Ce qui se passe dans mon pays ne m’étonne pas.

Toutes les prémices étaient là depuis longtemps. A plusieurs reprises, j’avais annoncé cette révolution, notamment dans mon dernier livre. Cela ne me surprend pas que la République islamique tente de survivre par l’arrestation, la torture et le . Croyez-moi, cela ne marchera pas. Notre peuple ne cédera rien. Nous sommes décidés à aller jusqu’au bout et je tiens à exprimer mes condoléances à toutes les familles des victimes de la répression barbare du régime. Leurs noms seront associés pour toujours au combat pour la liberté et la . Je suis fier du courage avec lequel mes compatriotes défient à mains nues ce régime sanguinaire.

Que réclame la jeunesse iranienne qui affronte le régime ?

Il est clair que c’est la totalité de ce régime qui est aujourd’hui contestée. Le fait de brûler les photos de Khamenei et de Khomeiny est signe on ne peut plus clair. Notre jeunesse veut la modernité et donc un changement radical. Sa grande majorité veut une démocratie laïque que je préconise depuis toujours.

Craignez-vous un nouveau bain de sang ?
Je le crains toujours. Mon but est de tout faire pour le minimiser. J’invite donc mes compatriotes à continuer la lutte dans la discipline et j’exhorte les forces de l’ordre à la désobéissance civile et à la neutralité, c’est-à-dire à refuser tout ordre de violence.

Trente ans après la révolution de Khomeiny, est-ce le début de la fin pour le régime islamique ?

Nous pouvons sans aucun doute le constater. Dans un monde dominé par la communication et , mes compatriotes, dont les trois quarts ont moins de 35 ans, ne peuvent pas admettre un régime totalitaire fondé sur la religion. Cela ne veut pas dire que la religion n’aura plus sa place dans l’Iran de demain. La séparation de l’Etat et de la religion est dans l’intérêt même de cette dernière, comme d’ailleurs une large partie de notre haut clergé l’a compris depuis longtemps. Les propos de feu l’ayatollah Montazeri, de l’ayatollah Boroujerdi, aujourd’hui en prison, ou d’autres grands dignitaires vont dans ce sens. A travers leurs expériences de ces trente dernières années, ils sont arrivés à la conclusion que la laïcité est la bonne solution pour l’Iran. J’espère que les autres responsables de l’opposition parviendront rapidement à cette même conclusion et soutiendront cette alternative qui est largement réclamée par le peuple iranien.

Ces événements sanglants peuvent-ils interférer avec la crise sur le nucléaire iranien ?

J’ai toujours dit que la question du nucléaire est secondaire. La vraie question est celle de la démocratie et des droits de l’homme. Demain, un autre Iran, démocratique, responsable et transparent, respectant les droits de l’homme, tiendra sans aucun doute ses engagements internationaux et oeuvrera pour la paix.

Que peut faire le président Obama, Prix Nobel de la paix ?

Bien au-delà de Barack Obama, je m’adresse à tous les représentants des Etats démocratiques. Le moment est venu de choisir entre un dialogue de sourds avec un régime agonisant, qui n’a jamais respecté ses engagements, et un soutien clair et sans ambiguïté à la quête de démocratie de mes concitoyens. Il n’est plus tolérable de continuer à faire comme si de rien n’était. Je ne demande aux Occidentaux rien de moins que le peuple iranien : choisissez votre camp.
Le Parisien - 29.12.09

Commentaires

  • Oui c'est cela, en france, on choisi notre camp et on se fout sur la gueule ensuite pour les beaux yeux des usa et d'israel.

  • Démocratie... droits de l'homme... tout cela me paraît bien suspect. Il y a 30 ans l'ayatolah de nauphle le château sortait comme un diable de sa boîte et j"avais trouvé ce personnage inattendu particulièrement inquiétant. Difficile de comprendre pourquoi les iraniens s'étaient brutalement séparés d'une sorte de roi des mille et une nuits pour mettre à sa place un vieillard au regard froid et cruel.
    Aujourd'hui ceux qui me paraissent devoir remplacer les dirigeants actuels de l'Iran ne m'inspirent pas plus de sympathie que l'ayatolah de l'époque...
    Bizarre tout cela...bien bizarre. Manipulation des masses certainement de la part de "nos amis"...

  • A zelionaya : entièrement d’accord avec vous. C’est la CIA qui avait mis au pouvoir le Shah contre Mossadegh. Le Shah était pro-occidental et voulait faire de l’Iran un grand pays moderne. Mais, cela déplut aux lobbies qui organisèrent sa chute. Ce fut l’œuvre de Giscard en accueillant l’ayatollah, chassé de l’Irak où il s’était réfugié. Très vite, Michel Poniatowski, alors ministre de l’intérieur, voulut mettre un terme à ses activités subversives, contraires à son statut de réfugié politique. Mais Giscard lui interdit de le faire, sans lui donner d’explication : on a vu le résultat ! Je pense que, de même, le fils du Shah est manipulé par qui on sait : en provoquant la révolution des ayatollah, ils ont fait reculer l’Iran de 30 ans, et maintenant en renversant le nouveau régime, ils espèrent gagner encore 30 ans.

  • J'ai toujours eu une grande sympathie pour Michel Poniatowski. La lecture de sa biographie sur wikipédia me conforte dans mon opinion. Un politique de cette trempe ne pouvait qu'être la cible des chacals qui ravagent notre pays depuis plus de 30 ans.

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