La réduction de moitié des commandes de vaccins devrait abaisser de 20 % au mieux la facture totale.
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a pris mardi une décision spectaculaire en annonçant qu'elle résiliait plus de la moitié des commandes de vaccins signées entre la France et les laboratoires GSK, Sanofi-Pasteur et Novartis. Sur les 94 millions de doses prévues, 50 millions ne seront finalement pas livrées. Le gouvernement prévoit ainsi d'économiser 350 millions d'euros. Mais l'impact sera faible sur le coût global de la campagne contre la grippe A. En effet, cette réduction de moitié du coût des vaccins devrait abaisser, au mieux, de 20 % la facture totale.
À l'automne, le ministre du Budget, Éric Woerth, avait annoncé, devant l'Assemblée nationale, que les dépenses liées à la grippe A s'élèveront à «1,5 milliard d'euros», dont la moitié pour les vaccins. Une estimation jugée trop faible par la commission des finances du Sénat qui avait tablé, de son côté, sur un montant compris entre 1,8 et 2,2 milliards d'euros. Les sénateurs prévoyaient, en plus des vaccins, quelque 300 millions d'euros destinés à couvrir le coût des masques, des antiviraux et celui de l'acheminement des produits vers les utilisateurs. S'y ajoutait, selon eux, jusqu'à 1,1 milliard d'euros répartis entre l'indemnisation des personnels de santé réquisitionnés (290 millions), les frais d'information (60 millions), les charges liées à l'organisation territoriale (personnel administratif et location des centres, soit 100 millions). Enfin, la commission des finances évaluait entre 376 et 752 millions d'euros les coûts liés aux consultations de généralistes et aux arrêts maladie.
Les mutuelles santé réclament leur part
La campagne étant loin d'être achevée, l'heure des comptes n'a pas encore sonné. Mais elle devrait réserver autant de bonnes surprises que de mauvaises nouvelles. En plus de la résiliation des contrats de fourniture de vaccins, le gouvernement économisera plusieurs dizaines de millions d'euros grâce à la revente de deux à trois millions de doses de vaccins à l'Égypte et au Qatar.
S'agissant des antiviraux et des masques, la consommation a été très inférieure aux prévisions. Le tiers seulement du stock de Tamiflu et de Relenza, dont la facture globale représente 247 millions d'euros, a été utilisé. Et les 1,7 milliard de masques commandés ont coûté plus de 350 millions d'euros, alors que la plupart n'ont pas servi. Ces produits ne peuvent être stockés pour l'avenir car leur validité est limitée dans le temps.
Le gouvernement peut espérer économiser du côté des consultations médicales ou encore des effectifs médicaux affectés aux centres de vaccination, si les départements ont pu adapter les plannings d'ouverture des centres à la faible affluence. Mais l'État ne sera pas le seul à profiter des baisses de coût de cette campagne. Les mutuelles santé réclament leur part des 350 millions d'économies annoncées par Roselyne Bachelot. «On devait financer 350 millions d'euros de vaccins. Il n'y a pas de raison que les mutualistes payent alors que les vaccins ne seront pas achetés ou cédés à des pays étrangers», a indiqué mardi le président de la Mutualité française, Jean-Pierre Davant.
Le Figaro - 05.01.10
Commentaires
Ne vous en faites pas ; il sera très facile au gouvernement de faire des économies : il lui suffit de ne pas payer les médecins, les infirmiers et tous les personnels de santé qui ont été réquisitionnés pour ces vaccinations ! Cela doit bien représenter quelques centaines de millions d’euros !
Le scandale de la grippe A ne fait que commencer !
@abad
Je viens de lire plusieurs articles et commentaires d'internautes qui indiquent que les pays voisins ont pris des mesures différentes ; il y a comme un goût d'arnaque dans l'air ; après avoir tenté d'étouffer le scandale du sang contaminé , puis sauvé la peau des coupables qui sont toujours sur le devant de la scène, comme Fabius , il est vrai que ces êtres amoraux se croient tout permis .