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Besson annule les reconduites à la frontière des Kurdes

Face au désaveu des , le ministre de l'Immigration, a annoncé lundi une annulation des arrêtés de reconduite à la frontière visant les 123 Kurdes syriens arrivés vendredi en Corse. Mais il prévoit un renforcement de la législation pour faire face à une arrivée «massive» et «inopinée» de clandestins.

Alors que les juges avaient déjà remis en liberté 104 des 123 personnes, le ministre a pris cette décision dans l'après-midi pour les clandestins qui déposeront une demande d'asile, après avoir ferraillé deux jours durant avec les associations de défense des immigrés. Quoiqu'il en soit, plus aucun des migrants, qui avaient été découverts sur une plage proche de Bonifacio, n'est détenu.

Ce lundi soir, un juge de la liberté et de la détention de Toulouse (Haute-Garonne) a ordonné la remise en liberté de 19 clandestins transférés samedi dans la ville rose depuis la Corse. «On est satisfaits de la décision qui n'est que l'application des règles les plus élémentaires, que les magistrats ont rappelé au ministre. On aurait pu s'éviter ce type d'audience», a déclaré l' à l'annonce de leur libération.


Rocard : «La France n'est pas un camp de concentration»

Une annulation qui ne peut que satisfaire les associations de défense des droits de l'Homme. La décision des juges avait été, elle qualifiée de «désaveu cinglant» par Jean-Claude Aparicio de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône.

Le PS s'était félicité, par l'entremise de son porte-parole, Benoît Hamon, «que la loi ait été rappelée au gouvernement». Il a salué l'action de la Cimade et de la Ligue de droits de l'Homme qui ont «rappelé que la procédure dont a été l'objet ces hommes et ces femmes n'était pas légal». «Ce qui est intolérable, c'est d'avoir une position qui soit: tout oui, n'importe qui rentre, ou qui soit: tout non, personne ne rentre. La France n'est pas un camp de concentration», avait renchéri l'ancien Premier ministre socialiste, Michel Rocard, sur RMC.

Besson souhaite davantage de coordination en Europe

Néanmoins, Eric Besson est déterminé à poursuivre sa croisade contre les filières de l'immigration irrégulière. Fait exceptionnel, il s'est rendu ce lundi à l'Etat-major de la Marine nationale. Il a organisé une réunion avec l'ensemble des chefs de service de l'Etat engagés dans la lutte contre cet «esclavage moderne» qui «menace l'Europe». A l'issue de la rencontre, le ministre a annoncé une série de mesures qu'il présentera à ses homologues européens visant à empêcher l'arrivée de clandestins dans l'Union européenne, comme la création d'un groupe «renseignement contre les filières d'immigration clandestine», la généralisation de patrouilles conjointes entre pays riverains de l'UE en Méditerranée ou l'adoption de nouvelles règles d'engagement maritime tournées vers l'interception et la reconduite.

Une loi pour faire face à des «afflux massifs»

Le ministre a aussi annoncé un projet de loi pour faire face à des «situations d'urgence» et des «afflux massifs» comme à Bonifacio, un cas «peu fréquent» pour la France. Le projet prévoit notamment une interdiction pour cinq ans de retour dans l'UE de tout clandestin expulsé et une clarification des rôles respectifs du juge administratif et du juge judiciaire.

L'adaptation de l'arsenal judiciaire est censée permettre à la France de se prémunir contre des filières «fortement organisées et très bien structurées», a fait valoir le ministre. Il souhaite ainsi identifier les passeurs «le plus en amont dans les pays d'origine», notamment avec la Turquie qui, selon lui, «ne joue pas le jeu».

 

Le parisien - 26.01.10

Commentaires

  • Besson , piège à Cons.

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