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Les mécanismes et les acteurs de l'escroquerie

Le système mis en place autour de la société de placements immobiliers Apollonia reposait sur son fondateur, ses commerciaux, les notaires et les banques. Voici les principaux mécanismes et acteurs de l’escroquerie mise au jour par l’enquête judiciaire.

1 Le principe général
Des commerciaux prennent contact avec des clients en leur proposant d’investir dans des projets immobiliers neufs aux quatre coins de la .

Les clients doivent acheter des appartements en empruntant de l’argent aux banques. En contrepartie, on leur garantit que les revenus locatifs de ces appartements couvriront le remboursement de leur prêt.  Mais entre des prêts faramineux et des appartements surévalués au moment de leur construction, les investisseurs se sont tous retrouvés avec des mensualités dépassant très largement les revenus procurés par les loyers. Résultat, un endettement moyen de 3 millions d’euros par client.

2 Le rôle de la famille Badache
La maison mère de l’escroquerie est une société familiale. Apollonia, société de conseil et , était en effet dirigée par Jean Badache et sa femme Viviane. Leur fils Benjamin était officiellement le PDG de la structure. Lors de sa mise en examen il a expliqué qu’Appolonia avait un rôle d’« agence immobilière ». La famille Badache aime l’immobilier. Témoins, leur chalet dans la très chic station helvète de Crans-Montana, évalué à 7 millions d’euros, et un riad à Marrakech au Maroc, sans oublier la demeure familiale de Cassis (Bouches-du-Rhône) où ils vivent toujours : 1 300 m 2 habitables dans une villa de luxe équipée d’une pièce secrète, façon bunker. Aujourd’hui, la justice s’intéresse à ces biens familiaux et a bloqué les comptes bancaires des Badache en Suisse.

3 Des commerciaux efficaces
Lorsque Apollonia démarre en 1999, les commerciaux ne proposent « que » l’achat de trois ou quatre biens immobiliers, mais très vite leurs offres sont plus importantes. « Ils étaient parfaitement rompus à l’exercice, se souvient une victime. Un premier contact était pris par téléphone. Ils parlaient de capitalisation pour la retraite et de défiscalisation.  Ils insistaient si vous refusiez. » Lors du premier rendez-vous, le commercial exhibe sa voiture, souvent une berline de luxe. Une fois le client ferré grâce au « manuel de l’embrouille » (lire encadré), la machine peut se mettre en place.
Les commerciaux répètent souvent la même phrase : « Ne vous en faites pas, on s’occupe de tout. » A tel point que certains iront jusqu’à falsifier des relevés de comptes bancaires transmis par leurs clients à destination des banques prêteuses.  Le jour de la signature avec le notaire, il y avait souvent un ultime numéro de prévu : « Les gens d’Apollonia faisaient vraiment très sérieux, jusqu’à tancer le notaire qui arrivait en retard. Avec le recul, on se dit que tout ça devait être programmé », relate aujourd’hui une victime.

4 Des notaires peu scrupuleux
Les commerciaux d’Apollonia n’auraient sans doute pas pu escroquer des milliers de personnes. Des notaires pas trop regardants sur la légalité de leurs actions étaient nécessaires. Trois sont actuellement mis en examen et incarcérés.
Selon le dossier d’instruction : certains actes ont été rédigés et signés dans un hôtel parisien, à l’aéroport de Toulouse, dans une cafétéria de Tarbes ou, pire, dans une chambre d’hôpital de Briançon. Sauf que tout acte notarié doit être signé dans l’étude d’un notaire « aux heures d’ouverture ».
En garde à vue, un notaire a été confronté à un acte signé de sa main soi-disant rédigé dans son étude d’Aix-en-Provence. Or, le client, médecin, se trouvait ce jour-là à Paris.  Après avoir nié, le notaire a dû avouer. Selon un proche de l’enquête, les notaires auraient empoché des millions d’euros en participant au système Apollonia. Les avocats des trois notaires mis en examen dénoncent de leur côté leur placement en détention et ont déjà demandé leur remise en liberté.

Le Parisien - 07.02.10

 







 
 

 

Commentaires

  • Toujours les mêmes escrocs ! Il faut dire que pour eux la France est une terre de prédilection ! Les Français sont trop naïfs et tombent trop failement dans leurs griffes.

  • @abad: ce ne sert à rien de faire des économies si l'on n'a aucun flair, aucune jugeotte, aucun bon sens! Comment ne pas réfléchir à deux fois, par soi-même, avant d'investir dans ces affaires forcément suspectes dès le départ?
    Ah! les Badache (qui sont légion partout dans le monde) n'ont vraiment qu'à se baisser pour ramasser!
    Mais voler les Goyim -qui fait une erreur -, ce n'est pas "péché", bien au contraire!

    Quelle effrayante naïveté, tout de même! On peut TOUT faire croire à ces gens!

  • Sur le plateau de Crans-Montana les Badache sont connus comme étant des parvenus toujours en quête de pouvoir s’incruster dans la "jet set de pacotilles" sévissant dans ces lieux.

    Crans-Montana héberge en ses murs nombre de personnages européens qui en aucun cas ne se mêlent à la vie mondaine de cette station de montagne et le personnel de maison affecté à l’entretien de ces chalets est d’une discrétion exemplaire bien supérieure à celle du secret bancaire.

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