Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Procès de John Demjanjuk, 89 ans, à Munich

"Il ne se sent pas bien." C'est en ces termes laconiques que le juge Ralph Alt a, pour la quatrième fois depuis le début du procès de John Demjanjuk, suspendu, jeudi 4 février, l'audience du jour. La veille, l'octogénaire d'origine ukrainienne, soupçonné d'avoir participé à l'extermination de 27 900 juifs au camp de Sobibor, en Pologne, s'était fait porter pâle en raison d'un taux d'hémoglobine extrêmement bas, mais "sans gravité", selon le président de la cour.

L'Office d'enquête allemand sur les crimes nazis a bouclé deux enquêtes préliminaires visant des suspects de crimes commis sous le IIIe Reich, qui sont susceptibles de déboucher sur de nouveaux procès en Allemagne.


Assis au milieu de cette salle du tribunal de Munich, Thomas Walther n'a pas bougé. Pas la moindre réaction de la part de ce juge à la retraite, homme-clé de l'acte d'accusation. Il sait qu'il reviendra dans quelques jours pour en finir avec son témoignage en forme de réquisitoire commencé mardi et qui vise à reconstruire point par point le parcours de cet ancien mécano de Cleveland dont le nom figure sur une carte d'identité de service émise en 1942 par les SS.

Après quatre semaines de témoignages de survivants et de descendants de victimes du nazisme, l'ancien magistrat a fait entrer le procès dans sa phase technique en présentant des documents d'archives, souvent accablants. D'un ton doctoral, hésitant parfois, il a raconté comment à partir d'une enquête sur deux autres gardes nazis il est tombé sur un jugement d'une cour d'appel de l'Ohio autorisant une possible expulsion de John Demjanjuk. Intrigué, il fouille. Découvre qu'un des arguments de la justice américaine avait été, dès 2006, "la participation à l'extermination de milliers de juifs à Sobibor".

Thomas Walther fait ses recherches en Allemagne, aux Etats-Unis, en Israël. Il récupère un document d'une organisation d'aide aux réfugiés datant du 22 mars 1948 et sur lequel John Demjanjuk déclare avoir été, entre 1937 à 1943, "chauffeur de camion à Sobibor". Deux ans plus tard, le 22 octobre 1950, devant une commission américaine chargée des personnes déplacées, le même homme affirme cette fois avoir été "fermier indépendant" entre 1936 et 1943, toujours à Sobibor.

Remous dans la salle. Thomas Walther, imperturbable, raconte comment deux autres documents remplis par Demjanjuk mentionnent cette même petite localité en Pologne. "Il dira plus tard avoir menti afin d'éviter d'être rapatrié en URSS, souligne l'ancien juge. Mais il dira aussi que le nom de Sobibor lui avait été donné par un membre du consulat polonais avant d'affirmer avoir choisi cet endroit au hasard sur une carte. Ce qui paraît difficile au vu de sa taille."

Interrogé par Le Monde, l'avocat de John Demjanjuk, Ulrich Busch, resté silencieux pendant une bonne partie de la démonstration, dira que ces papiers ne signifient rien : "Demjanjuk n'a pas été à Sobibor, insiste-t-il. Et même si cela avait été le cas, ils ne prouvent pas qu'il était dans le camp."

Dans la nuit de mercredi, une radio tchèque a diffusé un entretien avec un survivant de Sobibor, un Russe nommé Alexeï Vaïtsen, qui affirme avoir reconnu John Demjanjuk. "Plusieurs personnes pensaient déjà pouvoir se souvenir de lui sans pour autant en être sûres, dit prudemment Rainer Volk, journaliste à la radio publique bavaroise. Quoi qu'il en soit, le faisceau d'indices semble se resserrer autour de l'accusé.

Alliance - 08.02.10

Commentaires

  • Quand il n'y aura plus de réserves dans ce stock géant, cet anti-tonneau des Dannaïdes, où chercheront-ils des coupables, on sait qu'un homme né en 1939 en Allemagne, sujet Allemand, est traité de Nazi et a fait de longues années de prison au Canada, pays courageux par la maltraitance infligée à cet homme, livré sans remords par la suite à la justice Allemande.Son crime, avoir défendu l'honneur de sa Patrie, son avocate, entaulée elle aussi pour l'avoir trop bien défendu. Il avait 6 ans à la fin de la guerre, quel horrible petit nazi.
    Les victimes de la shoah et leur petits-enfants, réclament toujours des réparations de préjudices éternels en somme.
    Donc , la logique (cette logique démente) veut que tous les petits Allemands soient éternellement coupables et crachent comme des damnés , pour toujours, au bassinet.

  • Ces ‘Allemands’ qui osent juger leurs anciens qui n’ont fait que défendre leur patrie, ne sont que des criminels ! Ah, si Demjanjuk avait violé une petite fille de 13 ans, il aurait toute l’intelligetsia avec lui !
    Mais aujourd’hui ce sont ceux qui le jugent les véritables criminels de guerre : Irak, Afghanaistan, Yemen, Somalie, Gaza, etc….

  • @abad: comme vous avez raison! - On dit "octogénaire", en fait à 89 ans, c'est quasiment un nonagénaire! - On ne trouve aucune preuve contre lui! C'est assez ennuyeux...

    Mais on torture tout de même cet homme âgé et très malade, pour satisfaire la Mémoire!

Les commentaires sont fermés.