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MEMOIRE de la Shoah: Vichy complice, Pie XII savait...

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Le Nouvel Observateur du jeudi 4 mars 2010 consacre un grand dossier à la Shoah, dont voici deux articles par Laurent Lemire:
 
Vichy complice
 
Le 20 janvier 1942, à la conférence de Wannsee, les dignitaires nazis mettent au point les grandes lignes de la solution finale destinée à l’extermination des juifs d’Europe. Le 1er février 1942, Maurice Papon est nommé secrétaire général de la préfecture de Gironde, à Bordeaux, en zone occupée. De juillet 1942 à juin 1944, 11 convois transportent de Bordeaux à Drancy près de 1 600 juifs, qui seront ensuite acheminés vers Auschwitz.
 
Les documents produits lors du procès de Maurice Papon en 1998 ne laissent planer aucun doute sur son action. Le 2 avril 1998, la cour d’assises de la Gironde l’a condamné à dix années de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité. Au cours des audiences, Maurice Papon s’est toujours défendu d’avoir vraiment connu les plans des nazis en n’ayant fait que son travail de fonctionnaire. Mais les documents infirment ses déclarations. Ainsi, le 28 juillet 1942, Maurice Papon demande à l’intendant de police régional d’aviser les autorités allemandes que les juifs Robert Goldenberg, Viktor Braun et Léon Librach ont bien été transférés à Drancy.
 
Du côté du gouvernement de Vichy, la responsabilité est encore plus nette. Le 2 juillet 1942, René Bousquet, secrétaire général de la police dans le gouvernement Laval, et le général SS Karl Oberg, commandant de la police et du SD – le service de sécurité – allemands, signent un accord de coopération en matière de politique antijuive. Deux jours plus tard, le 4 juillet, Pierre Laval suggère que les rafles n’épargnent pas les enfants de moins de 16 ans pour assurer le "regroupement des familles", ce que les Allemands ne réclamaient pas. Mesure d’un cynisme terrifiant, expliqueront certains historiens, car Pierre Laval ne voulait surtout pas avoir à faire avec les enfants des victimes après la guerre. Lors de la rafle du Vél’d’Hiv’ des 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants…
 
Face à la réprobation qui commence à poindre dans la population française et aux interrogations qui surgissent, le 2 septembre 1942, Laval rencontre Oberg. Objectif : se mettre d’accord sur une "convention de langage" en réponse aux questions concernant la destination des juifs. "Il a été convenu que le président Laval communique en réponse à de telles questions que les juifs transférés de la zone non occupée aux Autorités d’Occupation sont transportés pour être employés au travail dans le gouvernement général". Laval qui n’a rien voulu savoir s’en tiendra à cette version de juifs emmenés en Pologne pour y cultiver les terres de leur futur Etat…
 
Donc l’Etat français et ses principaux responsables, Pétain, Laval et Darlan, savaient. Ni plus ni moins que les autres Etats. Dès 1942, les hommes de Vichy se doutaient d’un "terrible secret", selon la formule de l’historien américain Walter Laqueur, sans pouvoir, dans un premier temps, imaginer l’ampleur de ce qui se déroulait puisqu’il n’y a jamais eu dans la Révolution nationale de projet d’anéantissement physique des juifs. Mais le régime pétainiste y a participé en mettant l’administration et la police françaises au service des Allemands. Par la suite, à mesure que la solution finale se précisait, elle devint secondaire à leurs yeux puisque la machine à détruire était en marche et que rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Par son antisémitisme officiel et sa politique d’exclusion, Vichy l’a alimentée en se retranchant derrière la raison d’Etat et le vocabulaire mis au point par les nazis pour ne pas avoir à en parler.
 
 
Dès 1942, le Vatican savait...
 
Rome, 16 octobre 1943. Les autorités allemandes organisent une rafle sous les fenêtres du pape Pie XII : 1 020 juifs sont déportés vers Auschwitz pour y être exterminés. Seize d’entre eux, dont une femme, reviendront. Qu’a fait le Vatican ? Qu’a entrepris Eugenio Pacelli (1876-1958), ce juriste à la politique tortueuse, devenu pape le 2 mars 1939 sous le nom de Pie XII, aux prises avec un IIIe Reich qui ne l’appréciait guère et qui n’a envoyé aucun représentant à son couronnement ? Le souverain pontife serait intervenu auprès des autorités allemandes avant la rafle, mais aucun document, à ce jour, ne le prouve. Reste donc l’imperturbable silence, curieux mélange de précaution et de peur qui met mal à l’aise depuis plus de soixante ans.
 
En 1963, la pièce du dramaturge allemand Rolf Hochhuth, "le Vicaire", met ouvertement en cause Pie XII sur la scène publique. Face au tollé, Paul VI demande à des historiens de faire le point. Cela donne onze gros volumes parus en 1997 qui ne calment rien. Deux ans plus tard, Jean-Paul II demande la même chose à six historiens juifs et catholiques. Là encore l’unanimité ne se fait pas. Les mêmes silences posent toujours problème. Le fameux message de Noël 1942 que le Vatican présente comme une référence implicite au génocide ne suffit pas à convaincre. Pie XII y évoque "ces centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, parfois seulement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont vouées à la mort ou à l’extinction progressive". Il atteste seulement que dès 1942 le Vatican comme les Alliés savaient ce qui se tramait en Europe. En novembre, Rome envoya à Washington des informations confirmant l’utilisation des chambres à gaz.
 
En 2005, le livre de l’historien britannique John Cornwell signe une condamnation sans appel de la politique du Vatican à cette époque. Il a intitulé sa biographie de Pie XII, "le Pape et Hitler". Il installe ainsi la confusion entre le fait d’avoir été un pape à l’époque de Hitler et un souverain pontife à la botte du Führer, surtout lorsque l’on sait que les deux hommes se méprisaient. Hitler avait même envisagé de faire enlever Pie XII en 1943 pour servir d’otage en échange de la libération de Mussolini…
 
A force de diplomatie, l’action du pape est devenue invisible aux yeux des historiens et du grand public. Bien sûr, le Vatican a hébergé 477 juifs italiens, dont le grand rabbin de Rome et 4 000 autres ont été accueillis dans diverses institutions dont la résidence papale de Castel Gandolfo. Mais la volonté de Benoît XVI de voir son pâle prédécesseur rejoindre le cortège des saints a de quoi surprendre.
 
CRIF - 04.03.10

Commentaires

  • En effet, tout le monde sait qu’à la conférence de Wannsee, Hitler a vu tout l’intérêt de faire exécuter la solution finale en Gironde et que Papon lui apparaissait l’homme idéal pour mener à bien cette tâche. C’est pourquoi il demanda à Pétain de nommer Papon secrétaire de la Gironde et Pétain qui ne savait pas quoi faire de Papon, s’empressa de satisfaire Hitler, après avoir obtenu la bénédiction de Pie XII.

  • Bravo, cher abad!

  • Dans les cuisines du crif et de la licra on réchauffe la soupe aux choux !!!

  • Hochhuth est une ordure téléguidée par Moscou pour attaquer Pie XII, sachant que l'URSS était (est ?) aux mains des pharisiens, ceux-ci s'étranglent de rage de ne pouvoir tuer l'Eglise en démolissant un Pape de l'envergure d'un Pie XII.
    Ils veulent encore aller fouiller les archives du Vatican, de quel droit la Houstpah de ces chiens enragés ne finira qu'avec notre aide, moult coups de pied aux C.. et l'expulsion de nos Pays.
    Délibérément , ils écartent, en silence, tous les témoignages Juifs en faveur de ce Pape. Mille fois réfutés, ces cons reviennent à la charge avec une malhonnêteté qui intrigue. "Vous avez pour père le diable, Menteur et Homicide dès l'origine " (Le Christ)

  • «se mettre d’accord sur une "convention de langage» : là il sait de quoi il parle, ce scribouillard dénommé laurent lemire, car en matière de convention de langage il semble s’y connaître ! C’est qu’avec nos politichiens il est à la bonne école : tout le monde sait ce qu’ils désignent conventionnellement par les mots ou expressions suivants, tous synonymes mais dont il est absolument interdit de donner publiquement la signification : « djeunes », « chances », « CPF », «jeunes des banlieues », « boursiers », etc……

  • Pourtant on avait été prévenu il y a fort longtemps !

    http://www.upjf.org/actualiees-upjf/article-14888-109-1-champignon-veneneux-publication-antisemite-nazie.html

    Et pour le dessin du champignon vénéneux.... bien entendu toute ressemblance ... etc... ne serait, comme d'habitude que purement fortuite !

  • « Lorsque la révolution nazie survient en Allemagne, c’est sur les universités que je comptais pour défendre la liberté, dont j’étais moi-même un amoureux, car je savais qu’elles avaient toujours mis en avant leur attachement à la cause de la vérité ; mais non, les universités furent immédiatement réduites au silence. Alors je me tournai vers les grands éditeurs de journaux, dont les éditoriaux enflammés des jours passés avaient proclamé leur amour de la liberté ; mais eux aussi, en quelques courtes semaines et comme les universités, furent réduits au silence. Dans la campagne entreprise par Hitler pour faire disparaître la vérité, seule l’Eglise catholique se tenait carrément en travers du chemin. Je ne m’étais jamais spécialement intéressé à l’Eglise auparavant, mais maintenant je ressens pour elle une grande affection et admiration, parce qu’elle seule a eu le courage et la persévérance de se poser en défenseur de la vérité intellectuelle et de la liberté morale. Je suis donc bien forcé d’avouer que, maintenant, c’est sans réserve que je fais l’éloge de ce qu’autrefois je dédaignais. » Albert Einstein, article de Time le 23 décembre 1940

  • "Pendant les 10 années de terreur nazie, quand notre peuple subit un terrible martyre, la voix du Pape (PIE XII)s'est élevée pour condamner les persécuteurs et invoquer la pitié envers leurs victimes. La vie de notre temps a été enrichie par une voix qui disait les vérités morales au dessus du tumulte des conflits quotidiens. Nous pleurons un grand serviteur de la paix."

    GOLDA MEIR (1898 - 1978)
    1er Ministre de l'Etat d'Israël (1969 - 1974)
    A l'occasion de la mort du Pape PIE XII

  • @ justnaïf: cette ressemblance (étonnante?) ne saurait être que fortuite! Merci pour ce lien!

  • Hervé-Patrick STELLA

    Sans oublier Monseigneur Clemens Von Galen, le Lion de Munster, comme le dira Pie XII lui-même. Cet évêque de grande intelligence, n'était pas un tribun, et pourtant dans un discours retentissant, il attaquera durement le nazisme. Hitler, par crainte de la réaction des Catholiques Allemands , n'osera pas le faire liquider.
    Ce qui est étrange, c'est que cet évêque a été nommé huit mois avant l'arrivée de Hitler au pouvoir, et qu'il est mort huit mois après la mort de Hitler. Signe du Ciel ?
    N'oublions pas non plus les héroïques étudiants que furent Hantz et Sophie Scholl et un de leurs amis, décapités à la hache pour avoir distribué des tracts antinazis.
    L'Allemagne a eu beaucoup de héros, il faut leur rendre justice.

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