Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La bourde de François Fillon

En meeting mercredi soir à La Mutualité, à Paris, le Premier ministre est revenu sur la mort d'un policier, à Epernay, dans la Marne. Problème, de taille: le fonctionnaire n'est pas décédé. Il est même sorti du coma.

 

 Francois-Fillon-Mutualite_pics_390.jpg

Il a présenté ses excuses à la famille...

 

A la tribune, François Fillon voulait marquer les esprits sur le thème de l'insécurité. Il a frappé un peu trop fort. Invité mercredi soir du meeting de la chef de file UMP en Ile-de-France, Valérie Pécresse, à La Mutualité, à Paris, à quatre jours du second tour des élections régionales, le Premier ministre a envoyé un message à "ceux que la violence inquiète" et "qui veulent faire reculer la peur" - autrement dit, ceux qui ont voté Front national au premier tour. Et de prendre alors l'exemple de policiers "violemment caillassés" par des "voyous" le 8 mars dernier à Epernay (Marne), au cours d'un banal contrôle routier. "L'un d'entre eux vient de décéder", a alors ajouté le locataire de Matignon. Ce qui n'est pas exact.

En effet, si la bourde de François Fillon est, sur le moment, passée inaperçue, ce jeudi matin, nombreux sont ceux qui n'ont pas manqué de la relever: le fonctionnaire en question, grièvement blessé à la tête après avoir reçu un jet de pierre, a été plongé dans le coma. Mais, aux dernières nouvelles, il en serait sorti, comme l'a affirmé Olivier Balangé, délégué régional du syndicat de police SGP-FO en Champagne-Ardenne, au micro de France Inter. "Notre collègue n'est pas décédé, j'en ai eu encore la confirmation ce matin (jeudi)", a indiqué le policier, ajoutant que ce dernier devait "même se faire opérer de l'épaule, opération qui était impossible quand il était dans le coma".

Fillon s'excuse, Dray s'insurge

Rapidement, François Fillon a pris la mesure de sa bourde et reconnu avoir commis une "erreur" dans un courrier adressé à l'épouse de l'agent et diffusé sur le site de Matignon. "Hier soir (mercredi), lors d’une réunion publique, j’ai, par erreur, évoqué le décès de votre époux. Ce qui constituait une méprise que je regrette profondément. Je tiens à vous présenter mes excuses, ainsi qu’à votre mari, sa famille et ses collègues", a écrit le Premier ministre, au moment même où Nicolas Sarkozy se trouvait lui à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), au lendemain du meurtre d'un autre policier, tué par un commando de l'organisation terroriste basque, ETA.

Toutefois, malgré, les "excuses" du Premier ministre - réitérées lors d'un déplacement à Marseille - le mal était déjà fait. Toujours au micro de France Inter, Olivier Balangé a accusé François Fillon de vouloir, en pleine période électorale, "faire de la récupération" sur le thème de la sécurité. "Je ne sais pas si c'est forcément de bon ton et judicieux", a-t-il ajouté, opposant "l'émotion, l'affect (des politiques) suite à certains événements" au travail des policiers plus "calme" et effectué dans "le respect de la douleur des familles concernant les blessures de certains collègues".

Sur le terrain politique, justement, Julien Dray a été le plus prompt à réagir aux propos du chef du gouvernement. Dans un communiqué, le député de l'Essonne - tête de liste PS dans son département lors des élections régionales – a jugé "inadmissible" "l'instrumentalisation par François Fillon (…) de l'agression d'un policier". "Les policiers, ce ne sont pas de la chair à canon pour campagne électorale, a-t-il poursuivi. Un Premier ministre doit d'autant plus faire attention à ce qu'il dit qu'il est responsable de tous les services de l'Etat."

Le JDD - 18.03.10

Commentaires

  • Oui, cette déculottée et la montée du FN leur fait perdre le ciboulot ! Notons que pour fillon, cela a un avantage : on parle enfin de lui !

Les commentaires sont fermés.