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L'ancien SS Heinrich Boere, 88 ans, condamné à la perpétuité

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Heinrich Boere avec son avocat le 23 mars 2010
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Heinrich Boere, jeune SS en 1940

L'ancien SS Heinrich Boere n'a jamais nié avoir exécuté trois civils néerlandais en 1944. La cour d'assises d'Aix-la-Chapelle l'a condamné mardi à la prison à perpétuité.

Heinrich Boere, 88 ans, est fixé sur son sort depuis mardi matin. Il écope de la peine la plus lourde: la prison à vie, comme l'avait requis le parquet. Le procès de cet ancien SS, de mère allemande et de père néerlandais, s'était ouvert le 28 octobre 2009 devant la cour d'assises d'Aix-la-Chapelle. Il était accusé d'avoir froidement abattu trois civils aux Pays-Bas en 1944. Un crime qu'il n'a jamais nié et qui lui a valu de figurer en 6e place sur la liste des criminels de guerre nazis les plus recherchés du centre Simon-Wiesenthal.

Engagé dès septembre 1940 dans les Waffen-SS à 18 ans, Boere a combattu sur le front russe avant de revenir en Hollande où il fut affecté au commando spécial Feldmeijer, chargé de mener les représailles contre les résistants néerlandais et leurs sympathisants. Une opération baptisée "Silbertanne" - "Sapin argenté" qui fit au moins 54 victimes civiles. Trois d'entre elles sont tombés sous les balles de Heinrich Boere: le marchand de cycles Teunis de Groot, le pharmacien Fritz Bicknese et le fondé de pouvoir Franz-Willem Kusters.

Il n'a "jamais eu le sentiment de faire quelque chose d'injuste"

Boere n'a jamais manifesté le moindre regret. Face à ses juges, l'ancien adjudant-chef a affirmé, dans une déclaration écrite lue par ses avocats, qu'il n'avait "jamais eu le sentiment de faire quelque chose d'injuste". Et d'ajouter que "les missions de liquidation" dont il était chargé lui apparaissaient comme "des ordres militaires". Il lui est même arrivé, par le passé, de mimer l'une de ces exécutions devant des journalistes - le doigt sur la détente d'un pistolet imaginaire.

L'affaire Boere est emblématique des atermoiements de la justice allemande. Condamné à mort par contumace à Amsterdam en 1949, Boere a trouvé refuge dans sa ville natale d'Eschweiller, près d'Aix-la-Chapelle, où il a travaillé comme mineur jusqu'à sa retraite en 1976. Les Pays-Bas tentèrent à plusieurs reprises d'obtenir son extradition. En vain. Au début des années 1980, la justice allemande estima que Boere, en application d'un décret nazi, avait acquis la citoyenneté allemande en adhérant aux Waffen-SS et ne pouvait donc être livré. Quelques années plus tard, les juges allemands refusèrent d'engager des poursuites contre lui au motif que les représailles étaient des "actes de guerre".

Il a fallu toute l'obstination du procureur général Ulrich Maass, patron de l'unité du parquet de Dortmund spécialisée dans la chasse au meurtriers nazis, pour que l'Histoire rattrape enfin Boere. Et un tardif revirement de la justice d'outre-Rhin dont John Demjanjuk, jugé à Munich pour complicité dans l'assassinat de 27900 Juifs, fait, lui aussi, les frais.

L'Express - 23/03/10

Commentaires

  • Peut-être certains traqueront un jour les crimes de Gaza...
    Peut-être aussi en moins de 66 ans !
    Quoique 54 années soient déjà passées :
    http://www.evene.fr/livres/livre/joe-sacco-gaza-1956-42666.php

  • @ justnaïf: 88 ans, 66 ans... comme des nombres symboliques....

  • C'était un soldat, pas un assassin!

    Je ne comprends pas: en Israêl, on abat "froidement" les résistants du Hamas?

    Il reste fidèle jusqu'au bout. Pas une plainte. Rien. Quel destin!

    Un SS ne devait jamais s'excuser.

  • M.Boere a fait appel du jugement et cela va suspendre son emprisonnement pour longtemps : de plus , vu son état de santé aucune chance de le voir en prison .
    Tant mieux pour lui!

  • Et pour les assassins communistes... pardon... les résistants qui exécutaient les soi-disants collabos ? Rien ? Ah bon.

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