Prix Nobel de littérature : Herta Müller
Prix Renaudot : Frédéric Beigbeder pour Un Roman Français
Prix des Lauriers Verts : Simone Veil pour Une Vie
Prix Interallié : Yannick Haenel pour Jan Karski, magnifique livre sur la Shoah
Prix Émile Faguet : Michel Wasserman pour D’or et de neige
Grande médaille de la Francophonie : Nadia Benjelloun
Prix Goncourt du premier roman 2010 : Laurent Binet pour HHhH : émouvant roman sur les atrocités de la Gestapo
Prix Mémorable des libraires Initiales : Edgar Hilsenrath pour Fuck America
Prix Médicis (étranger) : Dave Eggers pour Le grand quoi
Prix Médicis (essai) : Alain Ferry pour Mémoire d’un fou
Prix Littéraire de la Fondation France-Israël : Yoram Kaniuk pour Le Dernier juif
Prix Goncourt des Lycéens : Jean-Michel Guenassia pour Le club des incorrigibles optimistes
Prix Renaudot : Hubert Haddad pour Palestine
Prix de la langue française : Jean-Paul Kauffmann pour l’ensemble de son oeuvre
Prix Wizo : Claude Lanzmann pour Le lièvre
Prix du Premier Roman de Femme : Olivia Elkaim Les graffitis
Prix du Sénat du Livre d’Histoire : Grégoire Kauffmann pour Edouard Drumont
Prix Tortignole : Franz-Olivier Giesbert pour Le Lessiveur
Prix Montaigne de Bordeaux : Elie Barnavi pour L’Europe frigide
Prix du roman lesbien (Étranger) : Naomi Alderman pour La Désobéissance
Prix Alberto Benveniste : Richard Zimler pour Le Gardien de l’aube et Eliette Abécassis, pour Sépharade
Prix Prince-Pierre-de-Monaco : Pierre Mertens (pour Le don d’avoir été vivant ?)
Prix Raymond Wallier : Alain Mabanckou pour Verre cassé
…. (liste non-exhaustive)
NOUVEAU (depuis le 25/03) :
Prix du Livre incorrect 2010 : Eric Zemmour, pour Mélancolie française
Les Intransigeants - 27/03/10
....................................................................................................................
Le polémiste controversé vient de recevoir un prix littéraire: celui du "livre incorrect". Notre reporter Marianne Payot faisait partie du jury et nous raconte les délibérations.
Jeudi 25 mars, Midi et des brouettes, 1er tour de scrutin. Le verdict tombe, inattendu : 11 voix pour Mélancolie française d'Eric Zemmour, 1 voix pour Wassila Tamzali, l'avocate algérienne auteure d'Une femme en colère, Lettre d'Alger aux Européens désabusés (Gallimard) et une autre pour L'argent des politiques de Christophe Dubois (Albin Michel). Dans le jury, des avocats, un magistrat (Eric de Montgolfier), des professeurs de droit, un commissaire-priseur (Pierre Cornette de Saint-Cyr) et votre dévouée. Absente mais excusée, la journaliste Christine Clerc ; absent et non excusé (la moindre des choses pour ce prix du Livre incorrect), l'écrivain Patrick Rambaud, lauréat du même prix en 2009. Bref, en écoutant chaque membre du jury donner son sentiment sur les différents livres de la sélection (17 au total), il était difficile d'imaginer que l'ouvrage du trublion du Figaro Magazine, de RTL et de France 2 ferait une telle razzia. Mais faut croire que les « avocats » de Zemmour furent meilleurs que les autres.
Midi et des brouettes, donc : on est allés trop vite, il nous faut maintenant patienter, on ne sait si Zemmour viendra (il a séché sa chronique sur RTL ce matin-même pour cause de panne d'oreiller), ni même s'il acceptera les lauriers - refuser le prix du Livre incorrect n'aurait-il pas finalement été un joli pied de nez ? Mais non, André Bonet, le secrétaire général du prix nous annonce, ravi, que Zemmour est prévenu, qu'il est enchanté (ça, je l'invente) et qu'il ne devrait pas tarder. 12 h 45 : le voilà en compagnie de son attachée de presse, de son éditeur, Antony Rowley et du patron des éditions Fayard, Olivier Nora - autant de gardes du corps nécessaires en ces temps de tempête. Brefs discours : après avoir félicité son nouvel éditeur Antony Rowley (transfuge de Perrin), dont c'est le premier livre publié chez Fayard, Olivier Nora dit tout le bien qu'il pense du livre primé, « intelligent ressourcement de la délectation morose de la France ». Tout en reconnaissant qu'on peut diverger sur tel ou tel point d'analyse, le PDG de Fayard (et de Grasset) salue cet essai qui permet, dit-il, de retracer et de donner une perspective au sentiment de frustration français.
13 heures et quelque : direction « La petite chaise », restaurant de la rue de Grenelle situé à deux minutes à pied du lieu des - si courtes - délibérations. Les questions fusent, Eric Zemmour, répond à tout, trop content de se sentir en « bonne » compagnie. Il raconte ses heureuses surprises (ceux qui l'ont épaulé sans barguigner, Eric Naulleau, son compère d'On n'est pas couché, l'émission de Ruquier, ou encore Alain Duhamel, chroniqueur de RTL comme lui mais si différent de lui) mais aussi les coups de fil que certains journalistes ont passé aux différentes directions (Figaro, France Télévisons, RTL) demandant son éviction. Ambiance... Puis il revient sur la fameuse émission de Thierry Ardisson et ses déclarations malheureuses sur les délinquants arabes et noirs, sources de toute la polémique, dit s'être emporté bêtement - question de nature, c'est comme cela chez les Zemmour depuis des générations - mais explique que l'une des animatrices sur le plateau n'avait cessé de le couper et l'avait profondément exaspéré. Il dit aussi son soulagement - toute la rédaction du Figaro Magazine l'a soutenu lorsque son directeur Mougeotte a décidé de le convoquer.
Par moment, la conversation dévie, enfin, façon de parler, sur : l'appauvrissement de la critique littéraire, Napoléon, Flaubert, le christianisme, la France, le manque de culture des jeunes d'aujourd'hui - tout ça en une petite heure, c'est qu'on est à Saint-Germain-des-Prés, à deux pas de Sciences Po... Seul contradicteur ou presque, Eric de Montgolfier qui tente, tout en finesse, d'atténuer le « pessimisme » ambiant. Pas le temps pour le café, Zemmour doit repartir. Son attachée de presse est inquiète : une librairie de Strasbourg, qui avait prévu d'organiser un débat avec l'auteur de Mélancolie française, a reçu des menaces de mort. Avant cela, on devrait le voir au salon du Livre à la porte de Versailles ce week-end. Un beau raffût en perspective.
L'Express - 27/03/10
Commentaires
Je découvre avec horreur que le prix principal n’existe pas : Le prix du roman tantouse ! C’est d’autant plus honteux et discriminatoire qu’il y a celui du roman lesbien ! Est-ce que vous vous rendez compte : un lesbien sans sa tantouse ? Même en roman on ne peut imaginer cela !
Vraiment, tout se déglingue dans ce pays ! Je vais de ce pas porter plainte à la Halde.
Les tantouzes cherchent des épouses pour convoler. Ils écriront leurs histoires de ménage plus tard avec "grand prix littéraire " à la clé .