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L'assassinat de François Duprat: que veut-on cacher?

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1940-1978

Le 18 mars 1978, François Duprat décédait dans l’explosion de sa voiture piégée par une bombe. Même si de forts soupçons pesèrent sur des milices liées à un petit État du Moyen-Orient et sur les précurseurs de l’époque de l’extrême-droite sarkocompatible d’aujourd’hui (ce qui était d’ailleurs, alors comme maintenant, presque du pareil au même), l’enquête ne permit jamais ni de découvrir les instigateurs de l’assassinat ni ses exécutants.

Le numéro de cette semaine de l’hebdo de la gauche radicale Politis, consacre à cette affaire une tribune qui ne manque pas d’intérêt.

Son auteur, Nicolas Lebourg, est un historien de l’Université de Perpignan qui a entrepris de rédiger une biographie de François Duprat. Spécialisé dans ce qu’il convient de nommer l’extrême-droite, animateur d’un blog antifasciste, Nicolas Lebourg n’est pas des nôtres et il a le soutien d’une grand maison d’édition (Denoël), il aurait donc du pouvoir faire son métier d’historien en toute tranquillité d’esprit. Or ce qu’il nous relate est particulièrement intéressant.

Voici donc un extrait de sa tribune libre :

« François Duprat serait-il condamné à demeurer un sujet tabou d’étude historique ? Sa biographie est l’objet exemplaire des tensions juridico-politiques qui prévalent à l’écriture de l’histoire du temps présent. La loi sur les archives de 2008 justifie l’allongement du délai d’ouverture des archives publiques au nom d’une conception étroite « de la protection de la vie privée des personnes ». C’est le service versant qui décide de la communication dérogatoire, sous la co-autorité de la Direction des Archives de France. L’accès aux documents se fait en jurant de ne rien en révéler qui porte atteinte à la défense nationale, à la sûreté de l’État, à la vie privée des personnes. La législation n’a pas jugé bon de définir ces termes. En cas de refus de dérogation d’accès, recours est faisable devant la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA). Autorité administrative indépendante, elle est composée de magistrats, d’élus, de spécialistes de la recherche, mais son avis n’est pas décisionnel. »

Concernant François Duprat : « de très nombreuses dérogations ont pu être obtenues, sur du matériel sensible. Mais, dans trois cas, le ministère de l’Intérieur a refusé la dérogation : le dossier Police Judiciaire de Duprat, et les enquêtes sur les assassinats de Duprat et de Pierre Goldman. Il l’a fait dans une forme qui ne respecte pas la loi (délai de réponse très supérieur au deux mois requis). La CADA a été saisie et a donné son accord non seulement sur la base de l’honorabilité scientifique du demandeur, mais également après étude des fonds litigieux. Cependant, dans ces trois cas, le directeur du cabinet du ministre de l’Intérieur a refusé de souscrire à cette analyse, entraînant la saisie du Tribunal administratif de Paris, devant lequel depuis des mois sont poursuivis ces décisions ».

Pour qui sait lire entre les lignes, il est évident qu’il y a dans ces dossiers des révélations qu’on nous cache. L’identité des assassins peut-être. Sans doute aussi les raisons pour lesquelles les enquêtes n’ont pas été menées à terme.

Mais, si l’État savait, pourquoi rien n’a-t-il été fait ? Qui protège-t-on ?

Cela nous sommes en droit d’exiger de le savoir. L’affaire est donc à surveiller de près…

On peut lire des textes de François Duprat ici et ici.

Nations Presse Info - 02 avril 2010

Commentaires

  • François Duprat, historien et grand homme d’action, nous manque cruellement !

  • C'est pour qu'il nous manque qu'ils l'ont tué!

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