Dans une lettre de 1985, le futur pape se montre très réservé sur la destitution d'un prêtre californien ayant abusé d'enfants. De quoi relancer les accusations d'étouffement des scandales pédophiles pesant sur Joseph Ratzinger.
Pas de répit sur le front des scandales pédophiles pour Benoît XVI. Une lettre vieille de 25 ans, rendue publique par Associated Press vendredi, devrait relancer les spéculations sur d'éventuels étouffements ou blocages de cas de pédophilie par le pape. Dans cette missive, issue de la correspondance entre le diocèse d'Oakland aux Etats-Unis et le Vatican, le futur Saint-Père se montre très réservé sur la destitution d'un prêtre californien reconnu coupable d'abus sexuels. Joseph Ratzinger est alors le directeur de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui peut sanctionner les religieux responsables d'abus.
Au cœur de cette nouvelle polémique, la destitution du prêtre Stephen Kiesle. Ce religieux de 38 ans a été condamné à trois ans de liberté surveillée en 1978 pour avoir attaché et agressé deux garçons. A la fin de sa peine, le religieux demande à quitter la prêtrise. Son dossier est envoyé par John Cummins, l'évêque d'Oakland, en 1981 au Vatican mais avance lentement : requête de suppléments d'informations en 1982, puis perte du dossier en 1983. L'Eglise californienne écrira trois fois à Joseph Ratzinger pour savoir où en est l'affaire. La lettre obtenue par AP est une réponse signée par le futur pape à la troisième et ultime relance de 1985. Joseph Ratzinger y explique que les arguments pesant pour la destitution de Kiesle sont en effet très graves mais qu'une telle décision exige une évaluation méticuleuse et davantage de temps. «Il faut prendre en compte le bien de l'Eglise universelle», écrit Joseph Ratzinger.
«Des effets négatifs parmi les fidèles»
«La destitution d'un prêtre aussi jeune (Kiesle a alors 38 ans, ndlr) peut provoquer des effets négatifs parmi les fidèles», poursuit-il. Il prie John Cummins d'avoir envers Kiesle une «attention aussi paternelle que possible» en attendant l'avis du Vatican. «Cette lettre démontre que le cardinal Ratzinger était plus préoccupé d'éviter le scandale que par les victimes», a fustigé à AP l'avocat de certaines des victimes de Stephen Kiesle. Des accusations réfutées par le Vatican. Un porte-parole du Saint-Siège a assuré que le cardinal Ratzinger «n'a pas tenté d'étouffer l'affaire» mais, «a insisté sur la nécessité d'étudier l'affaire plus attentivement, en tenant compte des intérêts de toutes les parties impliquées». En outre remarque un des avocats américain du Saint-Siège, la missive a fait l'objet de «jugements hâtifs». «Durant tout le processus, le prêtre est resté sous le contrôle, l'autorité et l'assistance de l'évêque local. «L'affaire d'abus sexuel n'a jamais été transmise au Vatican», ajoute Jeffrey Lena. «Jusqu'en 2001, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n'était pas compétente pour les cas d'abus sexuels. Etaient compétents les évêques locaux», souligne-t-il. Les critères de l'époque ont été respectés, insiste l'avocat.
Finalement Stephen Kiesle est défroqué en 1987. Les documents fournis à AP ne mentionnent pas le rôle qu'a pu jouer Benoît XVI dans cette décision. Mais rendant l'affaire encore plus sensible, AP explique qu'en attendant le verdict du Saint-Siège, Kiesle a travaillé à l'Eglise St Joseph de Pinole où il conseillait des enfants. Malgré son expulsion de l'Eglise, le Californien reste encore quelques mois au contact des jeunes. Kiesle retourne de nouveau devant la justice en 2002 et 2004 pour des affaires d'abus et écope d'une peine de 6 ans de prison pour avoir agressé en 1995 une petite fille. Inscrit au registre des délinquants sexuels, il a depuis été relâché.
Ces révélations sont très embarrassantes pour le pape qui ne cesse d'être remis personnellement en cause. Ces dernières semaines, il a été accusé par des médias allemands et le New York Times d'avoir gardé le silence sur des abus quand il était archevêque à Munich puis chef de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Les tensions sont telles que le quotidien L'Osservatore Romano, la voix du Vatican, a dénoncé «une infâme opération de diffamation» contre Benoît XVI tandis que le prédicateur du Vatican a indirectement dressé un parallèle entre les accusations portées contre le pape et l'Eglise et l'antisémitisme avant de s'excuser. Soucieux de montrer qu'il prend le problème à bras le corps, le Saint-Siège devrait publier lundi sur son site Internet ses «lignes directrices» de la lutte contre la pédophilie.
Le Figaro - 10 avril 2010
Commentaires
Et allez, figaro lâche une nouvelle giclée de son venin contre le Pape et les catholiques. On a le droit de dénoncer l’anti-sémitisme mais il est interdit de dénoncer l’anti-catholicisme : à soi seul, cela suffit à montrer la mauvaise foi de ces calomniateurs dont figaro, par ses mensonges, est le porte parole. Mais bientôt la peur changera de camp !
Cher abad, sur le portail Orange, c'est presque encore pire! Le Pape est présenté comme carrément coupable! L'AFP sioniste croit triompher du Vatican, avec ces "révélations" quotidiennes, incessantes... Figaro reprend tout ça, comme tous les autres merdiats! Ca les fait saliver...
Le titre de la note est de moi, pas du Figaro, je le précise!