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Des compagnies aériennes testent la résistance des appareils dans le "nuage" de cendres

Air France, KLM et la Lufthansa ont fait voler des avions sans passager. Ils espèrent pouvoir faire transiter certains vols réguliers. Des pilotes d'Air France réclament des éléments «concrets» sur les risques.

Les compagnies aériennes ne tiennent plus en place. Dès samedi, KLM, a fait voler un de ses avions entre Amsterdam et Düsseldorf, sans passager, pour tester la résistance de l'appareil dans le nuage de cendres volcaniques venu d'Islande. Alors que ces conditions exceptionnelles suscitent depuis quatre jours les plus grandes craintes pour les réacteurs, les sondes de vitesse et la visibilité, KLM a fait savoir que son Boeing 737, qui a volé à l'altitude maximale autorisée (13 kilomètres), s'était posé sans encombre.

Convaincue par ce test, KLM a prévu de ramener dimanche à Amsterdam sept avions, toujours sans passager. La compagnie allemande Lufthansa a annoncé qu'elle avait déjà effectué dix vols entre Francfort et Munich, parvenant aux mêmes conclusions. De son côté, Air France a mené un premier test dimanche après-midi. Un Airbus sans passager s'est posé peu avant 15 heures à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. «Ces vols d'évaluation consistent à réunir des éléments permettant d'améliorer les connaissances de l'impact du nuage de cendres sur l'avion», ont précisé Air France et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), dans un communiqué. Bilan : ce premier vol «s'est déroulé dans des conditions normales». «Aucune anomalie n'a été rapportée», a indiqué Air France. «Les inspections visuelles n'ont pas révélé d'anomalies. Des inspections plus approfondies sont en cours».

 

Convaincre les autorités aériennes

 

Pour les compagnies aériennes, ces évaluations doivent surtout convaincre les autorités nationales et l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, Eurocontrol, du faible danger du nuage de cendres, et de la possibilité de faire transiter certains vols réguliers. «Nous espérons recevoir la permission dès que possible pour débuter nos opérations et transporter nos passagers vers leurs destinations», a déclaré le directeur de KLM, Peter Hartman, qui était à bord de l'avion-test samedi.

Car les premières critiques se font jour. «Je ne comprends pas que l'on n'ait pas fait des vols tests avant samedi soir, ni envoyé des avions-renifleurs ou des ballons. Les compagnies aériennes ont fini par y aller toutes seules mais il n'y a pas eu jusque là de travail de fond sur le risque des poussières volcaniques», a estimé Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace du Bourget et ancien pilote Air France.

Joachim Hunold, patron de la deuxième compagnie allemande Air Berlin a quant à lui regretté : «En Allemagne, il n'y a même pas eu de ballon météo pour mesurer si et combien de cendres volcaniques se trouvent dans l'air». Le principal syndicat de pilotes d'Air France, le SNPL, a lui réclamé des «éléments tangibles et concrets» pour déterminer si ces cendres posent bien un problème pour la sécurité des vols, car «on n'en a aucun aujourd'hui».

Pour contourner cette paralysie totale du ciel européen, quelques aménagements seraient envisageables. «On peut provisoirement peut-être faire baisser un certain nombre de niveaux pour un certain nombre de vols, en particulier des vols à courte distance sur le plan interne à l'Europe. C'est ce qu'on est en train de regarder», a suggéré le ministre français des Transports, Dominique Bussereau, interrogé dimanche matin sur RTL.

Plus la fermeture des espaces aériens se prolonge, et plus la facture augmente pour les compagnies. Selon des estimations de l'Agence internationale du transport aérien, «l'impact financier […] en terme de chiffre d'affaires perdu» serait de 200 millions de dollars par jour (148 millions d'euros). «Aux pertes de revenus s'ajoutent pour les compagnies aériennes les coûts pour modifier les itinéraires de leurs appareils, prendre en charge des passagers et des appareils bloqués dans les différents aéroports», indiquait vendredi un porte-parole de l'AITA.

Interpellée, l'Union européenne a pour l'instant écarté toute idée d'aide envers ce secteur, jugeant les informations sur l'impact financier «très préliminaires», alors que «la situation peut s'améliorer bientôt».

Le Figaro - 18/04/10

 

Commentaires

  • Des tests !
    Au fait, quel est le premier test ?

Les commentaires sont fermés.