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Moscou attend de Varsovie des gestes en retour - Les missiles Patriot

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Si depuis le drame de Smolensk la Russie et la Pologne n'ont jamais été aussi proches, les différends subsistent encore entre les deux pays.

Après la mort et les funérailles de Lech Kazcynski, on dresse le même constat de Moscou à Varsovie: «La Russie et la Pologne n'ont jamais été aussi proches» depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les deux têtes de l'exécutif russe ont multiplié les signes de solidarité à l'égard de leur voisin. La présence de Vladimir Poutine sur les lieux de l'accident à Smolensk et son étreinte avec son homologue polonais, Donald Tusk, ont réussi à émouvoir tant le peuple polonais que le peuple russe, qui voit pourtant dans son premier ministre un homme calculateur, assez largement dépourvu de sentiments. Seul représentant d'un grand pays étranger aux funérailles, le président Dmitri Medvedev a aussi condamné en termes clairs «le crime de Staline et de ses acolytes» commis en 1940 dans la forêt de Katyn, principal abcès de fixation de la mémoire polonaise.

En fait, le rapprochement russo-polonais a été initié dès 2007, à Varsovie, par le premier ministre Donald Tusk. Vladimir Poutine a saisi la main tendue par la partie polonaise en participant, en août 2009 à Gdansk, à la commémoration du 70e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale. Face à une Union européenne en mal de politique étrangère commune et qui «digère» toujours son élargissement de 2004, «il est plus profitable pour la Russie d'approfondir ses relations avec chacun des membres de l'UE. Si la Pologne se révèle être un partenaire constructif dans la sphère orientale de l'Europe, ce sera très avantageux», explique Fiodor Lioukanov, rédacteur en chef du magazine Russia in Global Affairs.

En dépit de sa «lourde symbolique», l'accident de Smolensk n'a pas contrarié ce rapprochement. En Pologne, la thèse du «complot russe» est restée circonscrite à l'extrême droite. Mieux, les deux peuples se sont trouvé une communauté de destins. «Nous sommes en train d'observer un assainissement de la situation spirituelle et morale», se félicite le chroniqueur de la chaîne Vesti 24, Alexandre Tsipko, qui croit assister à la réémergence d'un «sentiment d'unité du peuple slave». Mais, au sein des classes politiques russe comme polonaise, la suspicion à l'égard du voisin demeure. À Varsovie, la Russie reste accusée de visées néo-impérialistes, contre lesquelles la Pologne tente de se protéger avec l'aide des États-Unis.

Ces réactions d'autodéfense irritent profondément Moscou, de même que l'activisme dont font preuve les autorités polonaises à Bruxelles pour tenter d'affaiblir leur voisin russe. «Pourquoi la Pologne accepte-t-elle d'accueillir des missiles Patriot américains sur son sol? S'il s'agit de se prémunir contre une menace venue du Sud, autant qu'elle s'allie avec nous», critique, dans un entretien au Figaro, Andreï Klimov, chef adjoint du comité des affaires étrangères de la Douma. «Ces deux dernières années, qu'il s'agisse de Katyn ou de la critique du plan Molotov-Ribbentrop (le dépeçage de la Pologne en 1939, NDLR), nous avons déjà beaucoup fait en faveur du rapprochement», poursuit Andreï Klimov.

À Varsovie, maintenant, d'accomplir des gestes, en supprimant les visas avec la Russie et en «renonçant à accueillir des bases ou des contingents militaires étrangers ( américains, NDLR) sur son sol», poursuit Andreï Klimov.

Autant de revendications irréalistes: la Pologne abandonnerait ainsi son ancrage européen et ce qui constitue l'alpha et l'oméga de sa politique de défense…

Le Figaro - 21/04/2010

Commentaires

  • Figaro, qui ne sent plus, se permet de donner des conseils à Poutine et Medvedev : «Autant de revendications irréalistes». Il devrait se contenter de servir la soupe à ses maîtres !

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