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Arrestation d'un sans-papiers moldave

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Drapeau de la Moldavie

JUVISY-SUR-ORGE (ESSONNE). «Pas gentils, les policiers. » Les mots sont simples dans la bouche de Daniel*, mais ils résument la peur et l’incompréhension de ce garçon de trois ans. Jeudi dernier, il a passé une partie de la soirée au commissariat de Juvisy où son père, un sans-papiers moldave de 43 ans, avait été placé en garde à vue.

Ce jour-là, Alexandre*, qui revient du centre de loisirs avec son fils, s’arrête acheter des cigarettes et se gare en double file. A la sortie, les policiers l’attendent, contrôlent ses papiers. En situation irrégulière, il est menotté et emmené au commissariat avec son fils. « Ils m’ont attaché à une chaise pendant vingt minutes, raconte-il, dans un français laborieux. Puis ils m’ont arraché Daniel. Je disais : Non, non, je suis son père . »
Les policiers appellent la maman, Maria*, qui travaille à , à plus d’une heure de transport de là. « Ils m’ont dit : Venez chercher votre fils tout de suite, sinon il ira dans un foyer . » Paniquée, elle appelle un cousin pour qu’il tente de récupérer l’enfant, saute dans le RER. Le cousin arrive, « entend Daniel pleurer ». Maria arrive à son tour vers 19 heures, surmonte sa peur du commissariat et retrouve son fils « tout rouge » qui, apeuré, « avait fait dans sa culotte ». Selon la famille, l’épisode aura duré près de deux heures, entre l’arrestation initiale et l’arrivée de la maman. Le commissariat, pour qui la garde à vue du père a officiellement démarré à 18 h 30, parle d’une « trentaine de minutes ». Placé en rétention puis relâché, Alexandre a formé un recours qui sera examiné ce matin par le tribunal administratif de Versailles (Yvelines). En cas de rejet, il pourrait être expulsé. Pour Maria, Daniel « n’aurait pas dû voir son père avec des menottes. Depuis, il fait des cauchemars et pipi au lit. ». « L’enfant a été emmené pour sa sécurité, réagit-on au commissariat. Il n’était pas question de le laisser seul dans la rue. Il a ensuite été séparé de son père parce que celui-ci devait être placé en garde à vue. Cela doit être fait dans l’heure, car les gardés à vue ont ensuite des droits, comme la visite médicale. L’enfant a été pris en charge à l’accueil, dans un lieu neutre, et une place en foyer avait été réservée, au cas où. »

* Les prénoms ont été modifiés.

Le Parisien - 29/04.2010

Commentaires

  • Si Daniel a fait dans sa culotte et qu'en plus maintenant il fait pipi au lit et bien la France doit être condamnée à lui verser une pension. Poil au menton.

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