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A Berlin, une exposition fait briller les "couleurs juives" des super-héros

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Musée juif à Berlin - (Cliquez sur la photo pour l'agrandir)
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Une planche de MAUS, la BD d'Art Spiegelman exposée dans le métro de Budapest en 2005
(Cliquez sur la photo pour la voir en entier)

BERLIN — Si on avait laissé Superman agir à sa guise, Hitler aurait été traîné devant un tribunal de la Société des Nations à Genève dès 1940, et il n'y aurait jamais eu d'Auschwitz.

C'est du moins l'un des arguments défendus par l'exposition "Héros, monstres et super-rabbins -- Des BD aux couleurs juives", qui se tient jusqu'au 8 août au Musée juif de Berlin. Plus de 200 dessins originaux y sont présentés, dont certaines raretés.

Hulk, Batman, Superman ou encore Spiderman, les figures les plus connues du panthéon des "comics" américains ont tous pour créateur des descendants de familles juives émigrées d'Europe, souligne cette manifestation consacrée à 45 des plus éminents dessinateurs de BD.

L'âge d'or des BD de super-héros a démarré dans les années 1930-1940, et leurs premières aventures baignent dans cette période troublée. Adolf Hitler et le régime nazi y sont combattus en image, bien avant que les Américains ne prennent les armes contre eux.

"Le but de l'exposition n'est pas de faire des comics une spécialité juive", avertit Anne Hélène Hoog, commissaire de l'exposition. "Il s'agit de se demander pourquoi tant de dessinateurs étaient juifs, et quels thèmes les préoccupaient".

Ainsi dès février 1940, pratiquement deux ans avant l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais, alliés des Allemands, qui décida les Américains à s'impliquer dans la deuxième guerre mondiale, Jerry Siegel et Joe Shuster laissaient Superman régler son compte à Hitler dans "Comment Superman mettrait fin à la guerre".

"Je te collerais bien un coup de poing purement non-Aryen dans la mâchoire, mais le temps presse !", lance Superman à un Hitler qui n'en mène pas large, alors qu'il le livre à la Suisse, où il sera jugé, de même que Staline pour faire bonne mesure.

Un mois plus tard, Jack Kirby (de son vrai nom Jacob Kurtzberg) et Joe Simon imaginent que Captain America déjoue un projet d'invasion par les Nazis, assénant au passage une claque magistrale à Hitler, sur une couverture restée célèbre.

Les super-héros étaient souvent, à l'image de leur créateur, des personnes un peu marginaux, au patriotisme singulièrement développé, comme souvent chez les immigrants, explique Mme Hoog.

"Il est évident que des jeunes gens -- surtout parmi les enfants d'immigrants, des gens pauvres, des réfugiés -- ont été choqués par la misère, la peur, la violence, l'injustice et finalement l'extermination qui se déroulait alors dans le monde", précise-t-elle. "Dans les années 30 on avait bien besoin de super héros!"

Même si aucune des figures de proue des comics n'est ouvertement juive, leurs aventures étaient truffées d'allusions à l'Ancien testament, relève Cilly Kugelmann, directrice de la programmation du Musée juif.

"Comme Moïse, Superman est un bébé abandonné élevé par les gens qui l'ont trouvé", cite-t-elle en exemple. On trouve également des traits empruntés aux mythologies grecque et germanique, précise-t-elle.

Mais après la guerre, les auteurs juifs de BD n'ont abordé qu'assez timidement le thème de l'Holocauste, du moins jusqu'à la publication du chef d'oeuvre en deux volumes d'Art Spiegelman, "Maus", en 1986 et 1991.

L'ambition artistique de l'oeuvre, qui raconte comment a survécu le père de Spiegelman, un juif polonais, et leurs relations compliquées teintées de culpabilité et de rage, a révolutionné le genre.

L'ironie et l'autodérision, traits caractéristiques de l'humour juif, ne sont jamais loin non plus, note Mme Hoog, comme le montrent "Les aventures de Rabbi Harvey", le shérif talmudique du Colorado, ou la statue "Même les super-héros ont des jours sans", représentant Superman s'écrasant la tête la première sur le pavé, à l'entrée du musée.

L'exposition berlinoise a été conçue avec les musées d'histoire juive de Paris et Amsterdam, qui en ont chacun présenté une version plus réduite.

AFP. 04/05/2010

Commentaires

  • Cette exposition ne nous apprend rien : depuis longtemps la pub, les médiats, le showbizz sont aux mains des juifs. Et les banques, encore bien avant : ils savaient qu’il fallait commencer par cela.

  • "Comme Moïse, Superman est un bébé abandonné élevé par les gens qui l'ont trouvé"
    Et Mogli , bébé élevé par les loups !

    Bon, si on comprend bien, ces "comics" , étaient des faux grossiers subliminaux .
    Pour ma part, j'ai toujours préféré et de loin, Tintin .

  • Remarquez que Pipo et Elastoc c'était pas mal non plus.

  • Et tous ces gosses qui se déguisent innocemment avec ces costumes diabolique de Superman, Spiderman (l'homme araignée), qui lisent ces BD qui leur font du mal, qui leur apprennent le mal, la vengeance, le crime, le vice, l'hystérie de la haine?
    Ils touchent aux enfants, à leur âme! C'est cela qui importe!
    Ce n'est pas à comparer avec de charmantes BD enfantines! Ce n'est pas du tout pareil dans l'INTENTION!
    Il y a subversion malsaine des jeunes esprits dans un but bien précis. Rien à voir avec le malicieux Tintin! Ou avec Spirou!
    Ces "comics" (toujours en vente) ne veulent pas divertir, mais pervertir.

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