La vérité que Chloé Lemaçon réclamait depuis des mois est désormais établie : son mari Florent a bien été tué par une balle française le 10 avril 2009, dans l'Océan indien, lors de l'assaut par des commandos français de leur bateau capturé par des pirates somaliens.
Mercredi, le procureur de Rennes, Hervé Pavy a annoncé que «l'expertise balistique ordonnée par le magistrat instructeur, confirmée par les autres éléments du dossier, a permis d'établir que le tir ayant causé la mort de Florent Lemaçon était un tir d'origine militaire».
Voyage vers Zanzibar
Florent, Chloé et leur fils Colin avaient quitté Vannes fin juillet 2008 à bord du voilier de 12,50 m pour rejoindre Zanzibar, dans l'Océan indien.
Au moment de leur capture par les pirates somaliens, deux autres équipiers se trouvaient à bord. Florent Lemaçon est la seule victime, chez les otages, de l'assaut des commandos français. Deux pirates avaient également trouvé la mort.
L'Etat assumera «toute sa responsabilité»
Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a assuré après cette annonce que l'Etat assumerait «toute sa responsabilité» dans cette affaire. «Il y aura bien entendu une indemnisation de la famille et de Chloé Lemaçon dans le cadre du régime de responsabilité sans faute de l'Etat», a assuré le ministre en marge d'une cérémonie au Mont Valérien, près de Paris.
«Je n'attends plus rien d'eux», a riposté de son côté Chloé Lemaçon, qui ne compte pas porter plainte contre l'Etat. Selon elle, Nicolas Sarkozy avait déjà reconnu une «responsabilité de l'Etat» dans la mort de Florent Lemaçon quand il l'avait reçue le 3 juin 2009. Il lui aurait proposé une «aide», à condition qu'elle n'engage «aucune poursuite contre l'Etat».
Cholé Lemaçon publie un livre-témoignage
«Je constate juste que ça fait 12 mois que je me bats et qu'aujourd'hui une vérité arrive exactement le jour où je suis moi-même à Paris avec les médias, quelque temps après que mon beau-père ait fait savoir qu'il envisageait de porter plainte contre l'Etat», a-t-elle aussi expliqué.
Chloé Lemaçon publie jeudi un livre témoignage, «Le voyage de Tanit», où elle raconte sa bataille pour que l'Etat accepte de reconnaître sa responsabilité dans la mort de son mari.
«Un an plus tard, mon combat est intact : que l'Etat redonne sa place à la vérité et rétablisse ainsi l'honneur de Florent», écrit-t-elle.
Le Parisien - 05/05/10
Commentaires
Si ces gens étaient en mission pour le compte de la France il est normal que l'Etat soit responsable et donc leur paie des indemnités. Mais s'ils étaient là-bas pour faire du tourisme ils ont mis en danger des militaires français et ils seraient donc redevable du coût de l'opération. Il faudrait en savoir plus.
A babotchka-papillon : je pense que Florent Lemasson était en mission pour la DGSE. Cela rappelle trop l’affaire de Dieuleveut.
Il doit y avoir de ça ...