Communiqué de presse du Front National
Wallerand de Saint-Just, vice-président du Front National, a représenté le Front National aux obsèques de Madame Aurélie Fouquet, policière municipale, tuée dans les circonstances dramatiques que l’on sait. Wallerand de Saint-Just a déposé aux responsables de la police municipale de Villiers-sur-Marne une lettre de Marine Le Pen qui est jointe à ce communiqué.
Le Front National demande à nouveau que la peine de mort soit rétablie pour ceux qui assassinent ou tentent d’assassiner les policiers.
Vendredi 21 mai 2010
Aux membres du service de la police municipale de Villiers-sur-Marne
Je tiens par le présent courrier à vous témoigner toute ma sympathie et ma solidarité dans l’épreuve que vous traversez. Le décès de votre collègue, une jeune mère de famille lâchement abattue par un commando lourdement armé, est un drame épouvantable qui a profondément ému les Français. J’ai également une pensée pour son mari, son fils ainsi que pour vos collègues et l’automobiliste blessés.
Ce qui s’est passé illustre d’une façon très choquante la montée continue de la criminalité dans notre pays, mais révèle avant tout un fait alarmant : des pratiques ultraviolentes, autrefois inexistantes, se multiplient et traduisent un changement de niveau, l’atteinte d’un nouveau pallier.
L’extrême barbarie avec laquelle les auteurs du meurtre de Villiers-sur-Marne ont agi témoigne de la banalisation des pires conduites, qui s’apparentent à des actes de guerre, et de l’effroyable mutation des comportements de criminels qui ne reculent plus désormais devant aucune extrémité pour commettre leur exactions ou échapper à la poursuite des forces de l’ordre.
Le rôle d’un responsable politique est d’essayer d’apporter des solutions aux problèmes du pays. Cette fusillade et ses conséquences doivent nous amener à faire le bilan des politiques publiques de maintien de l’ordre et surtout, d’urgence, doivent obliger nos dirigeants à passer à l’action.
Nos compatriotes ressentent durement la poussée de l’insécurité, notamment des atteintes aux personnes, en très forte progression, mais c’est bien vous, forces de l’ordre sur le terrain, qui devez les premiers en subir les effets. Un récent rapport de l’Observatoire de la Délinquance a mis en lumière la hausse du nombre de policiers blessés en service : 27 % d’augmentation en 10 ans. Ce chiffre atteint 93 % en ce qui concerne les gendarmes, du fait de l’explosion de l’insécurité dans les zones rurales. De toute évidence, les conditions d’exercice de votre métier sont devenues plus que périlleuses, et pour le dire simplement, elles sont désormais intolérables.
Votre situation particulière, celle de tous les policiers municipaux, est encore plus difficile. En effet, vous êtes de plus en plus souvent amenés à suppléer la police nationale et la gendarmerie, dans des tâches de maintien de l’ordre pour lesquelles vous n’avez pas les véritables moyens d’agir. La loi elle-même rapproche désormais vos missions de celle de la police d’Etat. Consciente du décalage entre les objectifs qui vous sont fixés et les moyens dérisoires dont vous disposez, je partage vos exigences en matière de renforcement de vos capacités d’intervention et de défense. La question du port d’armes est à mes yeux cruciale : je ne peux admettre que votre police soit de ce point de vue largement sous-équipée et que le port d’arme soit dépendant de démarches administratives très contraignantes. Je soutiens également votre demande d’une meilleure formation et d’une organisation plus efficace de vos services. Ces revendications sont plus que légitimes.
Il est par ailleurs impossible de déconnecter les évolutions de vos conditions de travail de la situation générale dans laquelle se trouvent aujourd’hui l’ensemble des forces de l’ordre du pays. C’est une véritable saignée dans les effectifs de la police nationale et de la gendarmerie à laquelle se livre le gouvernement (18 000 postes auront au total été supprimés entre 2007 et 2012). Cela n’est pas sans conséquence sur vos propres tâches de policiers municipaux : c’est bien parce que le ministère de l’Intérieur taille d’une manière aveugle dans ses effectifs que vous êtes de plus en plus souvent amenés à prendre le relais d’une police nationale réduite à peau de chagrin, sans en avoir les moyens.
Cette situation, que vous vivez dans votre chair, doit être connue des Français, notamment parce qu’ils sont soumis en permanence à de belles paroles qui leur font croire que le gouvernement fait de la lutte contre l’insécurité une priorité nationale. La réalité est l’inverse de ce que proclame sans cesse Nicolas Sarkozy : derrière les discours de fermeté régulièrement entonnés devant les caméras, il n’y a rien d’autre que le vide et des mesures néfastes, comme celles qui consistent à mépriser les polices municipales et à vider de leur substance police nationale et gendarmerie.
Il y a pire encore de la part de ce gouvernement : son indifférence face à l’évolution de la criminalité.
Qu’on puisse aujourd’hui se livrer à des actes d’une telle cruauté, qu’on parvienne à se doter d’équipements de guerre, qu’on n’hésite plus à tirer, à l’arme lourde, pour éliminer ceux qui osent s’interposer sur le chemin de l’impunité, tous ces éléments témoignent de ce que notre pays a pris une très mauvaise pente, de ce que la France n’est plus aujourd’hui un Etat de droit. Une évolution de cette nature, qui transforme certaines parties du territoire, et notamment nos banlieues, en zones de non droit, montre qu’il n’y a plus guère de différences entre ce qui se passe en France et ce que nous observons dans certains pays.
Cela touche durement nos compatriotes, vous-mêmes, l’ensemble des forces de l’ordre, mais ne provoque aucune réaction officielle.
En réalité, ce recul, cette relégation en dehors de la civilisation, nous le devons à l’incurie et à l’inaction de nos dirigeants politiques eux-mêmes. Par leur indifférence, leur laxisme, par leur volonté de toujours privilégier la communication sur la réalité de l’action, ils contribuent jour après jour à détériorer la situation. Ce sacrifice du courage politique favorise l’escalade de la violence et prépare le terreau de toutes les folies meurtrières.
C’est à une véritable révolution que j’appelle en matière de lutte contre toutes les formes de délinquance et de criminalité. Les coupables doivent désormais être sévèrement et réellement punis. Les forces de l’ordre doivent en particulier bénéficier de la présomption de légitime défense.
Depuis huit ans aux responsabilités, Nicolas Sarkozy ne semble pas capable de cette évolution salutaire. Il préfère les postures et l’imposture du verbe à l’action efficace.
Cette situation n’est plus acceptable. Combien de policiers et de gendarmes tués en service faudra-t-il pour que le gouvernement accepte enfin d’agir et de cesser de mentir aux Français ? Quels sommets la violence devra-t-elle atteindre pour qu’on sorte de la léthargie actuelle et des beaux discours sans lendemain ?
Je vous prie d’accepter mes sentiments de grande solidarité.
Marine Le Pen
Député européen
Vice-présidente du Front National.
NP Info - 26/05/10