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STEPHANE MALLARME (1842-1898)

Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

Commentaires

  • Du même groupe poétique que Leconte de Lisle et JM de Heredia ?

  • @ marcel: oui, il était lié avec eux. Mais aussi avec un grand nombre d'autres poètes et artistes de son époque(une autre époque!). Il correspondait avec Frédéric Mistral, Paul Valéry, Verlaine. Baudelaire a eu beaucoup d'influence sur lui.
    Il a traduit Le corbeau d'Edgar Poe.

    Voici qu'il écrivait à propos de sa conception de la poésie:

    « La Poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence : elle doue ainsi d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. »
    « Qui parle autrement que tout le monde risque de ne pas plaire à tous ; mieux, de passer pour obscur aux yeux de beaucoup. L'attrait de cette poésie tient à ce qu'elle est vécue comme un privilège spirituel : elle semble élever au plus haut degré de qualité, moyennant l'exclusion de la foule profane, cette pure joie de l'esprit que toute poésie promet.

  • @gaelle:

    la langue française dans toute sa beauté pratiquée par ce géant mal connu de la poèsie .
    Richesse des idées et de leur expression .
    Qui donc est encore capable en notre lamentable époque de 's exprimer avec une telle élégance ?

  • Mallarmé, Périmé,…. Comment voulez-vous que nous nous défendions ?
    Ceci étant, merci Gaëlle pour cette bouffée d’air pur !

  • @marcel: personne sans doute. Ou bien s'il existe un Stéphane Mallarmé à notre époque, il est refusé par les éditeurs... Il se décourage, n'écrit plus, puisqu'il n'y a plus personne pour le soutenir et le faire un peu connaître...

    ON a tué la poésie... la littérature, la peinture, la sculpture, la musique... tous les arts, sauf celui de faire de l'argent en montrant son c..!

    Ce n'est pas avec le ministre de la cul-ture que nous avons que les choses vont changer!

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