Les gérants de Heine, une société "offshore" par laquelle transitaient des commissions sur des contrats d'armements ont écrit des courriers aux plus hautes autorités françaises, dont Nicolas Sarkozy, afin de réclamer des fonds à l'Etat français, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
Dans ces courriers rédigés entre 2006 et 2008, dont fait état Le Parisien lundi, les gérants de Heine SA, s'inquiètent de l'avenir de cette société et demandent la marche à suivre.
Plusieurs de ces lettres, également adressées à Jacques Chirac, ont été saisies par des policiers luxembourgeois à la demande de la justice française.
Créée en 1994 avec l'aval de Nicolas Sarkozy alors ministre du Budget, Heine est utilisée par la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCNI) pour verser les commissions aux intermédiaires sur les contrats d'armement, légales jusqu'en 2000.
L'une d'elles, écrite le 29 novembre 2006 à Nicolas Sarkozy laisse supposer une relation entre l'ancien ministre de l'Intérieur et Heine. "Votre lettre du 28 septembre dernier nous est bien parvenue. Mais à ce jour elle n'a pas été suivie d'effets", écrivent ses administrateurs pour qui "il y a une grande urgence à agir".
En 2004, la DCN, qui est un organisme public, souhaite mettre fin à sa collaboration avec Heine et la société qui lui a succédé, Eurolux.
Selon plusieurs protagonistes de l'affaire, les dirigeants de Heine se seraient alors livré à un chantage auprès de la DCN et de ses autorités de tutelle en vue d'obtenir la somme qui, selon eux, leur était due.
"Ils voulaient une indemnisation qu'ils estimaient à huit millions d'euros. Ils ont écrit un peu partout, à l'Elysée notamment", a raconté en octobre au juge d'instruction Philippe Japiot, président de DCNI de 2001 à 2007.
La vente de sous-marins au Pakistan en 1994, au coeur de l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002, laisse supposer, selon plusieurs témoins, l'existence de rétrocommissions - illégales - en faveur de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, ce que l'ancien Premier ministre dément.
Dans une autre lettre à Jacques Chirac datée du 26 avril 2006, l'un des administrateurs, Yves Schmidt, rappelle que "de très gros montants ont circulé entre DCN et Heine SA".
"J'attire votre attention sur la personnalité des destinataires des sommes versées", écrit-il au chef de l'Etat de façon sybilline.
Peu après son élection, Jacques Chirac avait ordonné que soient stoppés les versements de commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions.
Les dirigeants de Heine ont également écrit en janvier 2007 à Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Défense pour solliciter un rendez-vous, et en février 2008 à François Pérol, ancien administrateur de DCN et alors secrétaire général adjoint de l'Elysée.
AFP. 07/06/10
Commentaires
rien de neuf sous le soleil de satan! dans les 70/80 , les USA avaient bien aussi versé des pots de vin et autres commissions pour vendre leurs avion de chasse à l,état Belge, la France s,était fait soufflé le contrat!! ainsi va le monde !! les affaires et la morale ce sont deux choses différentes!!de toute façon le principal est d,avoir des contrats pour faire marcher notre économie et nos usines !! le reste de la littérature de gare!