Le Conseil de sécurité de l'ONU votera mercredi matin sur le projet de résolution de sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire controversé, a annoncé mardi l'ambassadeur du Mexique, Claude Heller, qui préside le Conseil en juin.
"Les co-parrains du projet ont annoncé leur décision de le mettre au vote demain à 10H00" (14HOO GMT), a dit M. Heller à la presse. Le projet, d'inspiration américaine, avait été soumis au Conseil de sécurité le 18 mai, après avoir été approuvé par les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne. Ces six pays se sont chargés du dossier nucléaire iranien à l'ONU.
Ahmadinejad menace de suspendre les négociations
Il faisait depuis lors l'objet de consultations entre les 15 membres. Le texte prévoit que l'Iran ne pourra investir à l'étranger dans certaines activités sensibles comme les mines d'uranium et que ses navires pourront être inspectés en haute mer.
Le projet interdit aussi la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds, notamment des chars. Il s'accompagne de trois annexes contenant des listes de particuliers, d'entités et de banques de nationalité iranienne qui s'ajouteront à ceux qui sont déjà frappés de sanctions individuelles -- gel des avoirs financiers et interdiction de voyager à l'étranger.
Les annexes, dont l'AFP a obtenu copie, ne contiennent qu'un nom de particulier, Javad Rahiqi, chef de l'organisation iranienne de l'énergie atomique (AEOI), mais 41 noms d'entités et banques. Parmi elles, 23 sont considérées comme associées aux activités nucléaires et balistiques de l'Iran, 15 sont contrôlées par ou associées au corps des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) et 3 sont contrôlées par la compagnie maritime de la république iranienne (IRISL).
Mardi, M. Ahmadinejad a averti que Téhéran cesserait de discuter de son programme nucléaire en cas de nouvelles sanctions. "J'ai déjà dit que l'administration américaine et ses alliés se trompent s'ils pensent qu'ils peuvent brandir le bâton d'une résolution et ensuite s'asseoir pour discuter avec nous. Une telle chose ne se produira pas", a déclaré le président iranien à Istanbul, où il participait à une conférence régionale sur la sécurité.
L'Iran est soupçonné de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce qu'il dément. Il fait déjà l'objet de trois résolutions de sanctions de l'ONU pour son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles comme l'enrichissement d'uranium et le retraitement.
Le Figaro - 08/06/10
Commentaires
Les nouvelles sanctions devraient amener peu retombées directes pour les politiques d'Ahmadinejad. Le pays a été profondément polarisé depuis le mois de Juin de l'élection présidentielle contestée – que les revendications de l'opposition a été truqué par fraude électorale – et les bailleurs de Ahmadinejad sont susceptibles d'utiliser les sanctions comme un cri de ralliement.