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Marine Le Pen répond aux questions de Chrétienté Info

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Alors que la France fait face à une accumulation de crises, tant financières que sociales, politiques et identitaires, alors que le processus pour le renouvellement de la présidence du Front National est lancé, Chrétienté Info a voulu interroger Marine le Pen sur le monde, l’Europe, la France, le Front National, et… internet !

Le socialo-communisme a fait 100 millions de morts au XXème siècle; le capitalisme en roue libre s’écroule sur lui-même au XXIème siècle. Quel modèle de société crédible peut-on aujourd’hui proposer de bâtir dans l’intérêt des peuples ?

"Il est effrayant de voir mesurer le bonheur des Français à leur niveau de consommation !"

Le 20e siècle a été le siècle des idéologies destructrices. Ces deux totalitarismes ont été remplacés par deux totalitarismes tout aussi dangereux : l’islamisme et le mondialisme.

Concernant le mondialisme, cette nouvelle doxa qui croit en la prééminence de l’économie sur le politique, qui promet l’avènement de l’homme nouveau affranchi de toutes racines identitaires, nationales, familiales, libre de toute allégeance, qui ne reconnaît aucune frontière, aucun acquis social, n’est rien d’autre que la dérive totalitaire du libéralisme. Elle rassemble les internationalistes de tout poil, de Dominique Strauss-Kahn à Nicolas Sarkozy !

Dans l’esprit de cette nouvelle caste, Il n’y a plus de nations, mais un vaste marché planétaire régulé par l’ordre marchand. Cette société consumériste, qui ne conçoit son rapport à l’homme qu’à travers le prisme production-consommation ne peut être un modèle viable pour les peuples.

Face à ce mercantilisme destructeur, nous défendons une conception du monde respectueuse de l’ordre naturel, des peuples et des hommes. Ce combat permanent pour nos libertés passe par la réaffirmation de nos valeurs nationales, la défense de la Nation en tant qu’espace politiquement, culturellement et économiquement homogène.

Admettez, avec moi, qu’il est effrayant de voir mesurer le bonheur des Français à leur niveau de consommation !

Peut-on continuer à jouer le jeu « Européen » ? Doit-on laisser la France abandonner chaque jour un nouveau pan de sa souveraineté ? Le ratio « avantages vs inconvénients » est-il positif ?

La construction européenne telle qu’elle nous est imposée aujourd’hui agit systématiquement contre les intérêts des peuples et des nations qui la composent. La crise grecque qui menace de s’étendre à d’autres pays, la volonté de priver les Etats européens de leur souveraineté budgétaire, illustrent le caractère profondément anti-démocratique du dogme mondialiste.

 La soumission de Nicolas Sarkozy aux exigences allemandes consistant à supprimer le droit de vote aux Nations européennes « laxistes » sur le plan budgétaire est à ce titre édifiante !

L’Europe des commissaires et des marchés financiers est une impasse mortelle. Elle doit laisser sa place à une Europe des Nations qui réaffirme la primauté du droit national constitutionnel sur le droit européen.

A quoi sert l’Euro aujourd’hui ? Faut-il en sortir ? Sinon, à quelles conditions faut-il le conserver ?

L’euro est une machine à fabriquer des chômeurs. Alors que les apôtres de la monnaie unique nous promettaient prospérité et plein emploi, la zone euro compte aujourd’hui plus de 15 millions de chômeurs !

Selon les chiffres officiels, la croissance dans la zone euro est la plus faible du monde depuis dix ans, la récession a été la plus forte et la plus durable dans les pays ayant adopté la monnaie unique, l’euro fort a accéléré les délocalisations et a entraîné une explosion des prix, l’europe a vu disparaître un quart de ses agriculteurs en 10 ans.

La crise grecque n’est que la conséquence prévisible de l’irresponsabilité de la Banque centrale européenne et de la Commission de Bruxelles qui ont laissé les gouvernements se surendetter sans limite et ce, en contradiction totale avec les traités européens qu’ils avaient pourtant imposés !

Aujourd’hui, tout est bon pour sauver le soldat euro, même jeter l’argent par les fenêtres alors que la France enregistre des déficits insoutenables. Verser 3,9 milliards d’euros à la Grèce, pays en faillite et qui ne pourra jamais rembourser l’intégralité de l’argent prêté, revient à poignarder dans le dos le contribuable français !

Face à ce chaos économique et social, il est urgent d’engager avec quelques pays européens, une sortie groupée de la zone euro qui doit permettre aux Etats de retrouver leur liberté monétaire et de défendre enfin leurs intérêts économiques.

"Nous devons à l’héritage chrétien de l’Europe notre conception de l’homme"

Le Cardinal Vingt-Trois a déclaré dans Valeurs Actuelles : « La place du christianisme dans la tradition française n’est pas la même que celle du bouddhisme ou de l’islam. (…) La manière de traiter les religions doit tenir compte de leur apport historique et culturel. » Souscrivez-vous à ce point de vue ? Et si oui, comment cette préférence-ci peut-elle se manifester dans la vie de la Cité ?

C’est une évidence. Nous devons à l’héritage chrétien de l’Europe notre conception de l’homme qui lui reconnaît, avec le caractère sacré de la vie, une existence comme être unique doté de raison et capable de choix personnel.

C’est cet ancestral héritage judéo-helleno-chrétien laïcisé par le siècle des lumières qui fonde les valeurs de la République Française.

Le principe de laïcité, imposé il y a plus de cent ans avec une brutalité inouïe, affirme, aujourd’hui, dans la sphère publique la primauté des lois civiles sur les lois religieuses. Alors qu’on l’a imposé à la religion catholique qui s’y est conformée, nos gouvernants se refusent à l’imposer à l’islam dont la présence sur notre territoire est pourtant beaucoup plus récente, laissant libre cours à certains groupes politico-religieux qui appréhendent la religion non pas comme l’expression d’une foi mais comme l’affirmation d’une idéologie.

Face à cette menace qui fragilise la cohésion nationale, il importe de défendre une laïcité sans concession et d’affirmer notre refus catégorique de tout communautarisme.

Quel est le défi majeur INTERNE auquel aura à faire face la prochaine équipe dirigeante du FN ? Réécriture des objectifs ? Révision de stratégie ? Resserrement des rangs « nationaux » traditionnels ou au contraire élargissement dans les couches populaire ?

Face aux tenants du mondialisme qui rassemblent la caste des dirigeants et une certaine élite boboïsée, Le Front National a vocation à rassembler le peuple sur un principe fondamental : la défense de la France et des Français.

Nous devons dépasser le stade de la candidature de témoignage pour incarner une force de gouvernement, capable de répondre aux attentes et aux préoccupations de nos compatriotes. Pour exister politiquement, il faut être perçu comme une force politique crédible capable de rassembler au delà des clivages existants, fidèle à ses principes mais en phase avec les préoccupations nées de la situation économique et sociale d’aujourd’hui.

C’est par un travail de terrain et d’implantation qui a porté ses fruits lors des élections régionales ainsi qu’à Hénin-Beaumont, que nous y arriverons.

Il faut enfin que nous éclairions les Français sur le véritable clivage politique de la France du 21ème siècle, non pas le clivage droite/gauche qui en fait n’existe plus mais le clivage mondialistes (qui regroupe l’UMP, le PS, le MODEM, les VERTS et les internationalistes d’extrême gauche) / nationaux représentés par le seul Front National.

Les analystes en marketing estiment qu’Obama a gagné la présidence américaine sur internet, par une présence très forte, très interactive, très précise aussi. Internet peut-il être en France un véritable outil politique, au-delà des expériences assez ridicules des grands partis ? Ce militantisme-ci peut-il suppléer le recul du militantisme traditionnel ?

Remplacer, non, complémentaire certainement. Lorsqu’une formation comme la nôtre est privée d’une couverture médiatique conforme à son influence politique, il est nécessaire de trouver d’autres canaux de diffusion de nos idées. Nous avons été un des premiers partis politiques à investir Internet, qui reste encore aujourd’hui un espace relativement libre. Nous mesurons l’importance de ce vecteur d’information face à des médias traditionnels sclérosés, sous la coupe du politiquement correct et de la pensée unique.

Cet outil d’information permet de communiquer plus librement avec nos compatriotes, de les informer en toute objectivité sans passer par le sas de la censure médiatique. C’est une bouffée d’air libre dans un espace médiatique cadenassé.

Mais je persiste à penser que rien ne remplace le terrain, le contact direct et personnel avec l’électeur par le biais des méthodes traditionnelles : tracts, marchés, sorties d’usines, affiches…

Entrevue réalisée le mercredi 16 juin 2010.

NPI - 18.06/10

Commentaires

  • On a beau dire, Marine est loin d'être une conne !

  • Cela fait du bien de lire ces déclarations de Marine: elle défend la France et les Français. Merci !

  • Cher abad: oui, cela fait du bien, en effet!

    J'aime le passage où elle dit qu'il n'y a plus de clivage entre gauche/droite, mais entre Mondialistes et Nationaux! C'est exactement ce que je pense depuis pas mal de temps. C'est sur cette ligne qu'il faut se battre, et pas à côté!

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