Le site internet Médiapart révèle ce soir une partie des curieux comptes de la société Clymène, chargée de gérer l’argent reversé par L’Oréal à Liliane Bettencourt. C’est là que travaillait Florence Woerth, la femme du ministre du Travail. Entre 2000 et 2008, Clymène a perdu des sommes énormes, sans qu’il soit possible pour l’instant de savoir ce qu’elles sont devenues.
A en croire les révélations ce soir du site internet Médiapart, Liliane Bettencourt avait du souci à se faire sur la gestion de sa fortune. Selon Mediapart, la société qui gérait les sommes reversées par L’Oréal à la femme la plus riche de France est une formidable machine à perdre de l’argent.
Liliane Bettencourt est la seule actionnaire et la seule cliente de la société Clymène. C’est là que travaillait Florence Woerth, la femme du ministre du Travail. Elle a démissionné depuis que l’affaire Bettencourt a éclaté. Si les comptes de Clymène tels que les révèle Médiapart sont exacts, Florence Woerth n’a peut-être pas trop intérêt à valoriser son expérience. Entre 2000 et 2008, Clymène aurait en effet perdu 107 des 170 millions d’euros de son capital. Non contente de cette hémorragie, Clymène aurait aussi fait perdre à sa cliente-actionnaire des sommes considérables en bourse, alors même qu’elle était en pleine expansion.
Pour une société chargée de faire fructifier de l’argent, ces résultats posent des questions. Soit ses responsables ont fait preuve d’une rare incompétence. Incompétence tenace qui plus est, puisque les chiffres avancés par Médiapart couvrent huit années.
Seconde hypothèse l’objectif de Clymène était de placer de l’argent discrètement dans des paradis fiscaux, autrement dit, à faire de l’évasion fiscale. Impossible pour l’instant de pencher en faveur d’une hypothèse ou l’autre, alors qu’un gestionnaire de la fortune de la milliardaire, chargé de régulariser les sommes placées à l’étranger a découvert 78 millions d’euros laissés par “négligence” sur des comptes.
Quoi qu’il en soit, les salariés de Clymène n’ont pas eu à souffrir des souffrir des déboires de la société. En 2008, les charges salariales sont passées de 424.000 euros à 1,5 millions d’euros.
France Info - 26 juin 2010